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Machines thermiques et systèmes de production d'énergie électrique Ti151 - Machines hydrauliques, aérodynamiques et thermiques Réf. Internet : 42167 M É C A N I Q U E Actualisation permanente sur www.techniques-ingenieur.fr Techniques de l ’ I ngénieur La plus importante ressource documentaire scientifique et technique en français Une information fiable, claire et actualisée Validés par un comité scientifique et mis à jour en permanence sur Internet, les articles Techniques de l’Ingénieur s’adressent à tous les ingénieurs et scientifiques, en poste ou en formation. Outil d’accompagnement de la formation et de la carrière des ingénieurs, les ressources documentaires Techniques de l’Ingénieur constituent le socle commun de connaissances des acteurs de la recherche et de l’industrie. 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Des services associés Pour toute information, le service clientèle reste à votre disposition : Tél : 01 53 35 20 20 l Fax : 01 53 26 79 18 l Mail : infos.clients@teching.com III Cet ouvrage fait partie de Machines hydrauliques, aérodynamiques et thermiques (Réf. Internet ti151) composé de : • Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne • Retrouvez la liste complète des ressources documentaires Sur www.techniques-ingenieur.fr IV Machines hydrauliques et thermiques : fondamentaux et concepts innovants Réf. Internet : 42171 Combustion dans les moteurs thermiques et environnement Réf. Internet : 42166 Technologie des moteurs thermiques Réf. Internet : 42165 Moteur thermique : alimentation et lubrification Réf. Internet : 42829 Groupes motopropulseurs (GMP) automobiles : contrôles et hybridation Réf. Internet : 42169 Turbomachines aéronautiques Réf. Internet : 42170 Machines aérodynamiques et compresseurs Réf. Internet : 42176 Technologies du vide Réf. Internet : 42175 Machines hydrauliques : pompes et hélices Réf. Internet : 42173 Machines thermiques et systèmes de production d'énergie électrique Réf. Internet : 42167 Stockage et transfert des fluides des machines hydrauliques et thermiques Réf. Internet : 42174 Pierre DURET Directeur de l'ENSPM (École nationale supérieure du pétrole et des moteurs) Paul KUENTZMANN Haut Conseiller Honoraire à l'Office National d'Etudes et Recherches Aérospatiales , (ONERA) Robert REY Ingénieur Arts et Métiers, Professeur Arts et Métiers ParisTech - Laboratoire DynFluid - CER Paris • Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne • Retrouvez la liste complète des ressources documentaires Sur www.techniques-ingenieur.fr Cet ouvrage fait partie de Machines hydrauliques, aérodynamiques et thermiques (Réf. Internet ti151) dont les experts scientifiques sont : V Claude ADES Pour l’article : RE231 Quentin BADEY Pour l’article : RE231 George DARIE Pour l’article : BM4189 Charles DELACOURT Pour l’article : RE231 Bruno FACCHINI Pour les articles : BM4565 – BM4566 – BM4567 Luca INNOCENTI Pour l’article : BM4566 Yves LORANCHET Pour l’article : B4425 Renaut MOSDALE Pour l’article : BM4850 Henri-Pierre RAMELLA Pour l’article : BM4186 Michel VINCENT DE PAUL Pour les articles : BM4560 – BM4561 Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont : • Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne • Retrouvez la liste complète des ressources documentaires Sur www.techniques-ingenieur.fr VI Machines thermiques et systèmes de production d'énergie électrique (Réf. Internet 42167) S O M M A I R E • Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne • Retrouvez la liste complète des ressources documentaires Sur www.techniques-ingenieur.fr VII 1– Turbines à vapeur Réf. Internet page Maintenance des turbines à vapeur BM4186 11 Turbines à luide compressible. Conception et fonctionnement BM4560 13 Turbines à luide compressible. Pertes et moyens de les réduire BM4561 17 2– Turbines à gaz Réf. Internet page Mise en oeuvre des turbines à gaz dans l'industrie B4425 25 Refroidissement des turbines à gaz. Inluence sur le rendement BM4565 29 Refroidissement des turbines à gaz. Techniques et eicacité BM4566 33 Refroidissement des turbines à gaz. Chambre de combustion BM4567 39 3– Groupes auxiliaires, autres systèmes Réf. Internet page Réhabilitation des centrales thermiques BM4189 43 Piles à combustible appliquées aux véhicules BM4850 47 Vieillissement des accumulateurs lithium-ion dans l'automobile RE231 53 • Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne • Retrouvez la liste complète des ressources documentaires Sur www.techniques-ingenieur.fr Machines thermiques et systèmes de production d'énergie électrique (Réf. Internet 42167) • Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne • Retrouvez la liste complète des ressources documentaires Sur www.techniques-ingenieur.fr 1– Turbines à vapeur Réf. Internet page Maintenance des turbines à vapeur BM4186 11 Turbines à luide compressible. Conception et fonctionnement BM4560 13 Turbines à luide compressible. Pertes et moyens de les réduire BM4561 17 2– Turbines à gaz 3– Groupes auxiliaires, autres systèmes Q Y Q QP Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 4 186 − 1 Maintenance des turbines à vapeur par Henri-Pierre RAMELLA Ingénieur, EDF a turbine à vapeur est un des matériels stratégiques des installations de pro- duction d’énergie électrique. Son indisponibilité entraîne la perte de la pro- duction d’énergie, contrairement à d’autres matériels (pompes alimentaires, pompes de circulation assistée, ventilateurs...) dont la redondance permet de poursuivre l’exploitation des installations soit à pleine charge, soit éventuelle- ment à charge partielle. Par ailleurs, la turbine peut être le siège d’incidents graves, qualifiés d’acci- dents majeurs, caractérisés par la destruction de la machine, voire l’émission de projectiles des parties tournantes. Ces accidents, heureusement rares, présen- tent des risques notables pour la sécurité des personnes et l’intégrité des instal- lations. La maintenance des turbines à vapeur revêt un caractère important qui vise les deux objectifs suivants : — la prévention des accidents majeurs. Il s’agit d’assurer la sécurité des per- sonnes et des biens en prenant les dispositions pour éviter l’émission de projec- tiles par les rotors ; — la limitation des indisponibilités fortuites et de leurs conséquences écono- miques. Plus généralement, cette préoccupation d’éviter l’accident majeur est éga- lement prise en compte dans la conduite des groupes turboalternateurs par la mise en œuvre de moyens de surveillance et la réalisation d’essais périodiques des systèmes de sécurité.1. Objectifs de la maintenance ................................................................. BM 4 186 - 2 1.1 Prévention des accidents majeurs ............................................................. — 2 1.2 Limitation des indisponibilités fortuites .................................................... — 2 2. Exploitation ............................................................................................... — 2 2.1 Surveillance.................................................................................................. — 2 2.2 Essais et analyses périodiques................................................................... — 3 2.3 Maintenance préventive ............................................................................. — 3 3. Composants de la turbine ..................................................................... — 3 3.1 Parties mobiles (ou rotors) ......................................................................... — 3 3.2 Organes d’admission vapeur...................................................................... — 5 3.3 Clapets de soutirage.................................................................................... — 5 3.4 Paliers et butée de la ligne d’arbres........................................................... — 5 3.5 Parties fixes .................................................................................................. — 6 4. Conservation à l’arrêt ............................................................................. — 6 5. Conclusion ................................................................................................. — 6 L QQ r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ bmTQXV p。 イオエ ゥッョ @Z@ェ 。ョ カゥ・ イ@R PP R Q MAINTENANCE DES TURBINES À VAPEUR __________________________________________________________________________________________________ Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. BM 4 186 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique 1. Objectifs de la maintenance 1.1 Prévention des accidents majeurs L’énergie emmagasinée dans les rotors est à l’origine des consé- quences potentiellement graves des accidents majeurs de turbines de grande puissance (figure 1). Les précautions prises au stade de la conception, de la fabrication, de la conduite et de la maintenance des turbines visent à maintenir la probabilité d’apparition d’un acci- dent majeur à un niveau très faible (environ 10−4 par tranche et par an). Cependant, des destructions partielles ou totales de groupes turboalternateurs se produisent parfois sur le parc mondial. Les accidents majeurs peuvent résulter de différentes causes. ■ Éclatement brutal en survitesse de l’arbre d’un rotor sain : ce mode de ruine est engendré, lors de l’emballement du groupe tur- boalternateur, par les efforts centrifuges supérieurs à la limite de résistance du matériau. ■ Fissuration transverse à l’axe d’un rotor sous l’effet de la fatigue par flexion rotative. ■ Rupture brutale de l’arbre d’un rotor en survitesse ou à vitesse nominale. Ce mode de ruine, qui intervient à une vitesse inférieure à la survitesse d’éclatement du rotor sain, a pour origine la présence de défauts qui se développent : — sous l’action de la fatigue (en particulier lors des cycles démar- rage-arrêt) ; — sous l’effet de fatigue-fretting, fatigue-corrosion ; — sous l’effet de la corrosion sous contrainte ; — sous l’effet du fluage pour les rotors « haute température ». Dans le cas de turbines ayant accumulé un grand nombre d’heu- res de fonctionnement, la nocivité de certains de ces phénomènes est accrue par l’augmentation de la température de transition avec le vieillissement du matériau en température qui conduit à des tailles de défauts critiques inférieures. Afin d’éviter l’apparition d’accidents majeurs, l’exploitant cherche à limiter les risques d’emballement de la ligne d’arbres et à maîtriser le développement des défauts pouvant affecter l’intégrité des rotors. Il doit porter son attention en priorité sur : — l’état et le fonctionnement des organes d’admission vapeur (§ 3.2) ; — l’état et le fonctionnement des clapets de soutirage (si la machine est équipée de ces dispositifs) (§ 3.3) ; — le bon fonctionnement des dispositifs de sécurité contre les survitesses ; — la recherche et la surveillance des défauts sur les rotors (§ 3.1). 1.2 Limitation des indisponibilités fortuites En complément des actions destinées à éviter l’accident majeur, des dispositions sont nécessaires pour limiter les indisponibilités fortuites des turbines. Les défaillances correspondantes, si elles ne remettent pas en cause l’intégrité de la ligne d’arbres, entraînent généralement des indisponibilités longues et des réparations lour- des et onéreuses. Les analyses statistiques montrent que les princi- pales causes d’indisponibilité concernent trois grands ensembles : — les parties mobiles (rotors équipés de leurs ailettes) (§ 3.1) ; — les organes d’admission vapeur (§ 3.2) ; — les paliers et la butée de la ligne d’arbres (§ 3.4). Ces considérations ont amené un développement particulier de la maintenance préventive et de la surveillance dans ces domaines. 2. Exploitation Les turbines à vapeur peuvent être classées en deux grandes caté- gories suivant qu’elles sont situées sur un cycle thermodynamique de type classique [B 1 250] ou nucléaire basse température (réacteur à eau pressurisée [B 3 312] ou réacteur à eau bouillante). Les carac- téristiques des cycles entraînent des différences d’une part dans la conception des machines, d’autre part sur les modes de dégradation et les actions de maintenance correspondantes. ■ Le cycle classique se caractérise par une température élevée de la vapeur qui nécessite que le concepteur et l’exploitant se préoccu- pent du phénomène de fluage des matériaux. ■ Le cycle nucléaire basse température, qui se caractérise par une température de vapeur plus faible, ne soumet pas les machines au phénomène de fluage. Par contre, la détente de la vapeur, qui s’effectue pour une grande partie dans le domaine humide, rend les machines sensibles aux phénomènes d’érosion et de corrosion sous contrainte. En général, ces machines fonctionnent à mi-vitesse de rotation des turbines des cycles classiques et leurs composants pré- sentent des dimensions plus importantes. Cependant, à l’exception de quelques points spécifiques de sur- veillance liés aux caractéristiques des cycles thermodynamiques, la maintenance des turbines à vapeur des cycles classiques et des cycles nucléaires relève de la même philosophie. L’optimisation des coûts de maintenance s’appuie sur le retour d’expérience général du comportement des machines. Cette ana- lyse conduit à l’établissement de spécifications d’exploitation dans les domaines de la surveillance, des essais et analyses périodiques, et de la maintenance des turbines à vapeur. 2.1 Surveillance La surveillance en exploitation relève généralement de la conduite des installations ; elle constitue la première action de maintenance. Elle revêt un caractère essentiel et permet de détecter, par l’évolution anormale d’un ou de plusieurs paramètres, une défaillance potentielle qui pourrait compromettre à terme la dispo- nibilité des machines. Elle permet d’engager des actions d’analyse, de diagnostic et de maintenance conditionnelle pertinentes. Les coûts de maintenance et les indisponibilités seront d’autant plus faibles que les spécifica- tions auront été respectées et les anomalies détectées de façon pré- coce. La surveillance en exploitation s’exerce au travers de différentes actions. 2.1.1 Ronde Certaines anomalies de matériels peuvent se manifester par des symptômes observables lors des rondes effectuées par l’exploitant sur les installations.Ces manifestations peuvent permettre de détec- ter de façon précoce des maladies potentielles. Ce sont notamment : — l’apparition de fuites ; — un niveau anormal de vibration ou de température à proximité des machines ; — l’évolution du niveau sonore ou l’apparition de bruits sus- pects. QR r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ bmTQXV Q Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 4 560 - 1 Turbines à fluide compressible Conception et fonctionnement par Michel VINCENT DE PAUL Ingénieur de l’École centrale de Paris Chef du département Recherches grandes turbines à vapeur de GEC-ALSTHOM es turbines sont des machines qui transforment l’énergie d’un fluide en énergie mécanique de rotation disponible sur un arbre et permettant d’entraîner une autre machine, alternateur pour la production d’électricité, compresseur, etc. ■ Le fluide peut être incompressible, c’est le cas des turbines hydrauliques, ou compressible avec les deux grandes familles : turbines à gaz et turbines à vapeur. Ces turbines à fluide compressible se distinguent essentiellement des turbines hydrauliques par deux aspects : — par l’origine de l’énergie du fluide moteur ; dans la turbine hydraulique, c’est la pesanteur ; pour les gaz, l’énergie liée à la pesanteur est négligeable ; l’origine de l’énergie est la pression et la température du fluide ; la chute d’enthalpie remplace la hauteur de la chute d’eau ; — la variation de la masse volumique, ce qui, lorsque la vitesse atteint la vitesse du son, peut entraîner des modifications importantes dans l’écoulement avec en particulier l’apparition d’ondes de choc. 1. Généralités et rappels............................................................................. BM 4 560 - 4 1.1 Rappel des équations ................................................................................. — 4 1.2 Valeurs moyennes ....................................................................................... — 5 1.3 Triangles des vitesses ................................................................................. — 5 1.3.1 Écoulement purement axial.............................................................. — 5 1.3.2 Écoulement non axial........................................................................ — 6 1.4 Degré de réaction ........................................................................................ — 7 1.4.1 Définitions .......................................................................................... — 7 1.4.2 Degré de réaction et forme des aubes mobiles .............................. — 7 1.5 Paramètres sans dimension ....................................................................... — 8 1.6 Types de turbines à fluide compressible ................................................... — 8 1.6.1 Turbines axiales et turbines radiales ou mixtes.............................. — 8 1.6.2 Turbines à action et turbines à réaction........................................... — 9 2. Turbines axiales : conception et fonctionnement .......................... — 10 2.1 Conception d’un étage ................................................................................ — 10 2.1.1 Étage à aubes courtes ....................................................................... — 10 2.1.2 Étage à aubes longues ...................................................................... — 12 2.1.3 Conception du dernier étage basse pression des turbines à vapeur......................................................................... — 14 2.1.4 Rendement d’une turbine multiétages ............................................ — 16 2.2 Fonctionnement d’une turbine à des régimes variés ............................... — 17 2.2.1 Divers types de fonctionnement ...................................................... — 17 2.2.2 Problèmes vibratoires liés à l’écoulement ...................................... — 18 Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. BM 4 562 L QS r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ bmTUVP p。 イオエ ゥッョ @Z@ェ 。ョ カゥ・ イ@Q YY X Q TURBINES À FLUIDE COMPRESSIBLE _______________________________________________________________________________________________________ Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. BM 4 560 - 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ■ Cet article, bien que général, est plus orienté vers les turbines à vapeur, les aspects plus particulièrement liés aux turbines à gaz étant traités dans l’article « Turbines à gaz aéronautiques et terrestres ». Après avoir expliqué le fonctionnement de ces turbines, notamment celui des turbines axiales plus simples à exposer, on insistera sur les pertes et les moyens de les réduire. Si les codes de calcul actuels, qui ne sont pas décrits ici, permet- tent de prévoir de plus en plus correctement l’écoulement, la détermination des pertes est encore assez imprécise du fait de la nécessité de maillages extrême- ment fins, mais surtout de la modélisation encore imparfaite de la turbulence. Aussi est-il nécessaire, ne serait-ce que pour « comprendre » les calculs, et pour éviter certaines erreurs, de connaître les phénomènes physiques qui régis- sent le fonctionnement de ces machines. Nota : l’article « Turbines à fluide compressible » fait l’objet de plusieurs fascicules : BM 4 560 Conception et fonctionnement BM 4 561 Pertes et moyens de les réduire Les sujets ne sont pas indépendants les uns des autres. Le lecteur devra assez souvent se reporter à l’autre fascicule. Le numéro de fascicule est suivi du numéro de paragraphe ou de figure. Turbine « Arabelle » de GEC-ALSTHOM de 1 500 MW constituée d’un corps combiné haute et moyenne pression et de 3 corps basse pression (dont un n’est pas fermé sur cette photographie) QT r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ bmTUVP Q ______________________________________________________________________________________________________ TURBINES À FLUIDE COMPRESSIBLE Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 4 560 - 3 Notations et symboles Symbole Définition Symbole Définition a vitesse locale du son U vitesse d’entraînement c col V vitesse absolue Cf coefficient de frottement V* vitesse fictive représentant la chute disponible cp, cV capacités thermiques massiques à pression, à volume constants W vitesse relative CR coefficient de récupération x direction axiale D diamètre y distance suivant la hauteur des aubes F force z distance suivant le pas h, h* enthalpie massique statique, d’arrêt Z rapport diamètre sommet sur diamètre base H hauteur d’aube α angle absolu H paramètre de forme des couches limites (= δ*/δ2) α coefficient de débit H3 paramètre de forme = δ3/δ2 β angle relatif j jeu β coefficient prenant en compte la non-uniformité des vitesses dans une section corde de l’aube γ exposant isentropique = cp/cV m abscisse curviligne δ épaisseur de couche limite m coefficient de perte par vitesse restante δ* épaisseur de déplacement de la couche limite M nombre de Mach δ2 épaisseur de quantité de mouvement N vitesse de rotation (en tr/min) δ3 épaisseur d’énergie cinétique n direction normale à une surface δm angle méridien p, p* pression statique, d’arrêt isentropique ε degré de réaction P puissance ζ coefficient de perte Qm,v débit masse, volume η rendement q débit de fuite λt, λm inclinaison tangentielle, méridienne r constante des gaz (r = cp – cV) µ coefficient de charge ou viscosité r rayon υ coefficient de débit R rayon de courbureξ paramètre (= U/V*) Re nombre de Reynolds P rapport de pression s entropie massique ρ masse volumique S surface τ travail massique t pas d’une grille d’aubes ϕ coefficient de ralentissement pour les aubes fixes T, T* températures statique, d’arrêt ψ coefficient de ralentissement pour les aubes mobiles Liste des indices 0, 1, 2 amont, entrefer, aval d’un étage i intrados ¥ quantité après mélange m moyen ou méridien a admission s sommet b base s isentropique c valeur au col ou au condenseur x axial d débitant u tangentiel e extrados ou échappement BF bord de fuite E quantité à l’extérieur des couches limites , d* 1 rV rEVE -------------Ðè ø æ ö dn 0 d ò=è øæ ö d2 r rE ------ V VE ------ 1 V VE ------Ðè ø æ ö dn 0 d ò=è øæ ö d3 r rE ------ V VE ------ 1 V 2 V E 2 ------Ð è ø ç ÷ æ ö dn 0 d ò=è øç ÷ æ ö QU r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ bmTUVP Q TURBINES À FLUIDE COMPRESSIBLE _______________________________________________________________________________________________________ Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. BM 4 560 - 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique 1. Généralités et rappels 1.1 Rappel des équations On rappelle les équations de l’écoulement supposé station- naire, sous leur forme la plus simple, c’est-à-dire monodimension- nelle, pour préciser les notations et les hypothèses. a) Conservation du débit-masse Qm d’un fluide de masse volumique ρ qui passe au travers d’une surface S normale à l’écoulement : Qm = ρVS (1) La vitesse de l’écoulement V peut s’exprimer en fonction du nom- bre de Mach M et le débit prend alors la forme : (2) où pour un gaz parfait, avec r constante des gaz (= cp – cV), γ exposant isentropique (= cp/cV) cp et cV étant les capacités thermiques massiques (ou chaleurs spé- cifiques suivant le terme couramment utilisé), respectivement à pression et volume constants ; p* et T * sont les pression et température d’arrêt, c’est-à-dire les pression et température mesurées par une sonde fixe faisant face à l’écoulement, en supposant, pour la pression, que le ralentissement du fluide se fasse de façon isentropique. b) Théorème des quantités de mouvement : il exprime que la résultante des forces extérieures à un volume limité par une sur- face S est égale à la variation du débit de quantité de mouvement à travers la surface : (3) étant la direction normale à la surface S. On utilise surtout sous la forme énergétique d’Euler donnant le travail recueilli sur l’arbre par unité de masse de fluide (> 0) : τ = U1Vu1 – U2Vu2 (4) (5) avec U, V, W respectivement vitesse d’entraînement, vitesse abso- lue et vitesse relative du fluide ; les indices 1 et 2 sont respective- ment relatifs à l’amont et à l’aval de la roue (l’amont de la roue correspondant à l’entrefer de l’étage) et l’indice « u » est relatif à la direction tangentielle. c) La conservation de l’énergie, ou premier principe de la thermodynamique, s’écrit : (6) en l’absence d’échange de chaleur, c’est-à-dire pour un écoulement adiabatique, hypothèse que l’on supposera réalisée dans la suite de cet article. L’enthalpie d’arrêt massique h* s’écrit, en l’absence de forces volumiques : avec h enthalpie massique. On constate, donc, pour un écoulement adiabatique : — que, à la traversée des aubages fixes, l’enthalpie d’arrêt se conserve puisque t = 0 ; — que, à la traversée d’aubages mobiles, c’est la quantité : appelée rothalpie, qui se conserve, comme on le déduit des équa- tions (5) et (6). d) Le deuxième principe de la thermodynamique peut s’exprimer par la relation : (7) où la variation d’entropie ds est due soit à des échanges de chaleur dq soit à des pertes df : Tds = dq + df (8) En écoulement adiabatique : dq = 0 et la variation d’entropie est liée uniquement aux pertes. e) Enfin, il existe un certain nombre de relations liant les variables d’état. ■ Pour un gaz parfait à capacités thermiques massiques constan- tes, on a : (9) (10) (11) La relation (11) entraîne que reste constant pour un écoule- ment isentropique. À partir de la relation (10), on peut écrire la température d’arrêt : La vitesse du son : peut s’écrire d’après (11) : et d’après (9) : d’où la relation entre températures d’arrêt et statique en fonction du nombre de Mach : et, en utilisant (11) sous sa forme isentropique et (9), les expres- sions connues pour les pression et masse volumique d’arrêt isentropique : Qm g M( ) p* T * ----------S= g M( ) g r --M 1 g 1Ð 2 ------------M 2+è ø æ ö g 1+ 2 g 1Ð( ) --------------------Ð = rV S ò V n×( )dS n t U1 2 U2 2 Ð 2 -------------------- V 1 2 V 2 2 Ð 2 ------------------- W 1 2 W 2 2 Ð 2 -----------------------Ð+= t h1 * h2 *Ð= h* h V 2 2 ------+= h W 2 2 -------- U2 2 -------Ð+ dh Tds dp r -------+= p r --- rT= h cpT= p rg ----- k s cV ------ è ø æ öexp= p rg ----- T * T V 2 2cp ---------+= a ¶p ¶r ------- è ø æ ö s Cte= = a gp r ------= a grT= T * T ------ 1 g 1Ð 2 ------------M2+= p p* ------ 1 g 1Ð 2 ------------M2+è ø æ ö gÐ g 1Ð ------------ r r* ------ è ø æ ö g = = QV r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ bmTUVP Q Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 4 561 - 1 Turbines à fluide compressible Pertes et moyens de les réduire par Michel VINCENT DE PAUL Ingénieur de l’École centrale de Paris Chef du département Recherches, Grandes Turbines à Vapeur de GEC-ALSTHOM ans la partie « Conception et fonctionnement » de l’article « Turbines à fluide compressible », on voit que le rendement global d’une turbine dépend : — du rendement mécanique ; — du rendement volumétrique, fonction du débit q passant par le jeu néces- saire entre stator et rotor ; — du rendement adiabatique du groupe d’étages, fonction des coefficients de ralentissement j et y et du coefficient m de perte par vitesse restante. Nous n’étudierons pas les pertes mécaniques dont les origines sont diverses. Nous allons, dans cette partie, analyser les différents phénomènes qui contri- buent à la diminution du rendement et montrer comment il est possible de limi- ter cette diminution. Nous avons classé ces pertes de rendement en deux catégories. Les manques à gagner représentent une énergie disponible, mais qu’on ne peut pas transformer ; il s’agit : — de l’énergie cinétique à la sortie du dernier étage ; — de l’énergie du débit de fuite q qui ne va pas produire de travail. Les pertes proprement dites, liées à l’écoulement, se concrétisent par une aug- mentation d’entropie et sont représentées essentiellement par les coefficients de ralentissement j et y et partiellement par le coefficient m (pour les pertes entre étages). Nota : l’article « Turbines à fluide compressible » fait l’objet de plusieurs fascicules : BM 4 560 Conception et fonctionnement BM 4 561 Pertes et moyens de les réduire Les sujets ne sont pas indépendants les uns des autres. Le lecteur devra assez souvent se reporter à l’autre fascicule. Le numéro de fascicule est suivi du numéro de paragraphe ou de figure. 1. Réduction des « manques à gagner » ................................................ BM 4 561 - 2 1.1 Récupération de l'énergie cinétique de sortie : diffuseurs....................... — 2 1.2 Limitation des fuites : garnitures d'étanchéité.......................................... — 4 2. Analyse des pertes liées à l’écoulement et moyens de les réduire.........................................................................— 8 2.1 Angle de sortie d'une grille d'aubes en écoulement bidimensionnel..... — 9 2.2 Perte en écoulement bidimensionnel ........................................................ — 10 2.3 Moyens pour réduire la perte de profil...................................................... — 15 2.4 Pertes liées à l'allongement fini des aubes ............................................... — 17 2.5 Réduction des pertes secondaires ............................................................. — 20 2.6 Autres pertes liées à l'écoulement ............................................................. — 22 2.7 Pertes et dégradations dues au fluide ....................................................... — 23 Pour en savoir plus .......................................................................................... Doc. BM 4 562 D QW r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ bmTUVQ p。 イオエ ゥッョ @Z@ェ 。ョ カゥ・ イ@Q YY X Q TURBINES À FLUIDE COMPRESSIBLE _______________________________________________________________________________________________________ Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. BM 4 561 - 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique 1. Réduction des « manques à gagner » 1.1 Récupération de l'énergie cinétique de sortie : diffuseurs On cherche, lors de la conception d'un étage isolé ou d'un dernier étage, à minimiser cette énergie cinétique de sortie pour les condi- tions normales de fonctionnement. On peut ensuite en récupérer encore une partie en disposant, à la suite de l'étage, un diffuseur. 1.1.1 Rôle du diffuseur et énergie récupérable ■ Un diffuseur est un conduit dessiné de façon que le fluide ralen- tisse et donc, en subsonique, qu'il subisse une recompression. La pression juste à l'aval de l'étage sera donc inférieure à la pres- sion d'échappement fixée (figure 1). Le diffuseur va ainsi créer une dépression derrière la roue et ainsi augmenter la chute de l'étage. ■ Soient p2 et V2 la pression et la vitesse en sortie d'étage en pré- sence du diffuseur et ces mêmes quantités en l'absence du diffuseur. On supposera que la pression est aussi égale à en sor- tie du diffuseur où la vitesse est . L'efficacité de ce diffuseur est définie par un coefficient de récupération : On voit que l'énergie récupérable est (figure 1) : Soit h le rendement adiabatique de la chute supplémentaire, défini par : alors : ■ Si l'on suppose que, avec ou sans diffuseur, on a la même section d'échappement, que l'angle de la vitesse de sortie est le même (en général, vitesse axiale), on peut écrire, pour un même débit : Si le rendement h peut être considéré comme constant le long de la chute supplémentaire, on peut écrire : soit, d’après l’équation (7) [cf. BM 4 560 § 1] : Si le gaz peut être considéré comme parfait, les équations (9) et (10) (cf. BM 4 560 § 1.1) conduisent à : où Le rendement s’écrit aussi : d’où : Le travail récupéré peut alors être mis sous la forme : lorsque l’on peut considérer que est petit devant 1. La part d'énergie cinétique récupérée est sensiblement propor- tionnelle à h CR et diminue lorsque le nombre de Mach de sortie augmente. En valeur absolue, le travail récupéré passe par un maximum en fonction de M2, comme on le voit sur la figure 2, où l'énergie récu- pérable est rapportée à l'enthalpie de sortie. 1.1.2 Coefficient de récupération ■ Ce coefficient a une valeur maximale dépendant du rapport des sections d'entrée S et de sortie S" du diffuseur, et très légèrement du nombre de Mach : Pour les notations et symboles, se reporter au tableau placé au début du fascicule BM 4 560. Figure 1 – Ligne de détente avec et sans diffuseur p '2 V '2, p '2 V ''2 CR Dhds V 2 2 2¤ --------------= Dt h '2 V '2 2 2 ------- h2 V 2 2 2 ------+ è ø ç ÷ æ ö Ð+= h h2 h'2 h'2' ∆hdS V '1 2 2 V '2' 2 2 V '2 2 2 V '2' 2 2 V22 2 Pertes dans le diffuseur p '2 p2 s ∆τ Recompression dans le diffuseur h h '2 h2Ð Dhds ------------------- 1 CR ------- h '2 h2Ð V 2 2 2¤( ) -------------------= = Dt V '2 2 2 ------- V 2 2 2 ------ 1 hCRÐ( ) V '2 2 2 ------- 1 hCRÐ hCR -------------------- h '2 h2Ð( )Ð=Ð= V '2 r '2 V2r2= dh h dhs= dh h dp r -------= r2 r '2 ------- T2 T '2 ------- è ø æ ö n 2 --- = n 2 --- g h g 1Ð( ) --------------------- 1Ð= h 1 CR ------- CpT2 V 2 2 2¤ -------------- T ¢2 T2 ------- 1Ðè ø æ ö 2 g 1Ð( ) M2 2 ----------------------------= T ¢2 T2 ------- 1Ðè ø æ ö = T ¢2 T2 ------- 1 g 1Ð 2 ------------ M2 2 h CR+= Dt V 2 2 2 ------ ------ hCR 1 1 g 1Ð 2 ------------ M 2 2 hCR+è ø æ ö –n +Ð= »hCR 1 n g 1Ð( ) 2 ---------------------Ð M 2 2 è ø æ ö g 1Ð 2 ------------ M 2 2 hCR CRmax 1 S S '' ------ è ø æ ö 2 1 1 g 1Ð 2 ------------M 2 2 CRmax+è ø æ ö 2 g 1Ð ------------ -----------------------------------------------------------------Ð= QX r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ bmTUVQ Q ______________________________________________________________________________________________________ TURBINES À FLUIDE COMPRESSIBLE Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 4 561 - 3 Cependant, la recompression, lorsqu'elle devient assez forte, va provoquer un décollement du fluide de la paroi, ce qui va réduire la section efficace de sortie et donc le coefficient de récupération. ■ Des abaques ont été déterminés expérimentalement, donnant CR, et également le rendement hD du diffuseur, en fonction des para- mètres géométriques de diffuseurs axiaux coniques (figure 3 extraite de [7]). En fait, pour un diffuseur axial, la forme conique n'est pas la géo- métrie qui donne un CR maximal. On trouvera dans [8] une méthode pour optimiser un échappement axial. ■ Pour les diffuseurs axiaux – radiaux annulaires où, en plus de la recompression, le diffuseur doit assurer le changement de direc- tion du fluide, le coefficient de récupération sera de 20 à 40 % plus faible. ■ Ces coefficients de récupération sont, en fait, donnés pour un dif- fuseur seul avec un écoulement pratiquement uniforme à l'entrée, sans composante tangentielle de vitesse. Dans la réalité, cet écoulement n'est pas toujours uniforme et un gradient de pression statique ou d'arrêt ou une composante tangen- tielle de la vitesse peuvent modifier la récupération en plus ou en moins. Des essais russes [9] ont montré qu'une rotation à l'entrée augmente notablement la perte dans le diffuseur lorsqu'en l'absence de rotation cette perte est faible (inférieure à 40 % de l'énergie cinétique d'entrée), alors qu'elle la diminue légèrement si le coefficient de perte en l'absence de rotation est supérieur à 0,6 (figure 4). Cela peut se comprendre : dans ce dernier cas, il existe, dans le diffuseur, des décollements importants que la rotation va permettre de réduire ; au contraire, en l'absence de décollement, la rotation va entraîner un trajet plus important le long des parois d'où des couches limites plus épaisses. Remarquons que la relation entre le coefficient de récupération et le coefficient de perte zd [perte dans le diffuseur (figure 1) rapportée à l’énergie cinétique d’entrée] n'est pas simple ; on a : L'énergie cinétique de sortie augmente en général avec la perte, ce qui accentue la diminution de CR . ■ CR peut aussi être influencé par la forme de l'enceinte d'échap- pement. Si celle-ci est une volute de dimension limitée raccordée à une tuyauterie, sa forme peut imposer une courbure aux lignes de courant, d'oùun gradient de pression qui peut augmenter la perte due à l'élargissement brusque à la sortie du diffuseur ; mais, par ailleurs, cette courbure peut faire recoller le fluide sur la paroi convexe du diffuseur. Figure 2 – Énergie récupérable dans le diffuseur en fonction du nombre de Mach d’entrée 0 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0,01 0,02 0,03 M2 0,8 0,6 0,4 0,2 ∆τ h2 ηCRGaz parfait : γ = 1,3 η = 0,9 CR zd V ''2 V 2 -------- 1=+ + V ''2 2 -------- Figure 3 – Coefficient de récupération des diffuseurs axiaux coniques [7] αD S S'' L R1 6 5 4 3 2 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0,3 0,4 0,6 0,8 1 3 4 6 8 102 30 4020 1 0,8 CR ηD L /R1 -- 1S '' S 7¡ 4¡ 3¡ 10¡15¡20¡25¡30¡35¡2 αD 0, 8 0, 85 0,9 0,9 5 0,8 50 ,8 0,7 5 0,7 0,6 0, 5 0, 4 0, 8 0, 85 0,9 0,9 5 0,8 50 ,8 0,7 5 0,7 0,6 0, 5 0, 4 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 0,45 0,5 0,55 0,6 0,65 0,750,75 0,7 0,8 QY r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ bmTUVQ Q TURBINES À FLUIDE COMPRESSIBLE _______________________________________________________________________________________________________ Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. BM 4 561 - 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique On voit en fait qu'il faut essayer d'optimiser l'ensemble dernier étage – diffuseur – volute d'échappement. ■ Un certain nombre d'artifices ont été utilisés pour améliorer le fonctionnement d'un diffuseur : — tôles de révolution pour compartimenter le diffuseur ; en fait, elles entraînent des frottements supplémentaires et surtout leur bord d'attaque doit être bien adapté à l'écoulement sous peine de décollements, ce qui est très difficile à réaliser lorsque les condi- tions de fonctionnement doivent varier ; — jeu au sommet de l'ailette, notons l'effet favorable de ce jeu en amont du diffuseur, ou d'une réintroduction de fluide à la paroi (figure 5a), le but étant d'améliorer le comportement de la couche limite ; aspiration : dans ce but également, des aspirations ont été ten- tées (figure 5b) ; mais l'aspiration peut aussi être utilisée dans le but d'éviter toute recompression sur la paroi convexe (voir encadré). 1.2 Limitation des fuites : garnitures d'étanchéité Des fuites se produisent : — entre le corps de la turbine et l'arbre ; — à la base des aubages fixes ou des diaphragmes ; le fluide pas- sant par le jeu n'est pas accéléré, et même s'il est réintroduit en amont des aubes mobiles, il produira peu de travail ; — au sommet des ailettes mobiles. Pour les réduire, on essaiera de limiter les jeux, mais on doit tenir compte du risque de frottement, et on multipliera les obstacles au passage du fluide dans un système appelé garniture d'étanchéité. 1.2.1 Débit passant à travers une garniture d'étanchéité ■ La garniture d’étanchéité est composée d'un ensemble de rétré- cissements de section, grâce, par exemple, à des léchettes, qui per- mettent des jeux faibles, car elles se déforment sans dommage pour la machine si un contact survient, et de chambres où le fluide perd son énergie cinétique. ■ Dans le cas d'une seule léchette, le débit sera : q = Cdqth où qth est calculé en supposant l'écoulement isentropique jusqu'au rétrécissement où est censée régner la pression aval ; le coefficient Cd rend compte des différences avec l'écoulement réel ; il dépend un peu du rapport de pression P et surtout de la forme de la léchette (figure 8 extraite de [11]). ■ Pour plusieurs léchettes, la formule n'est plus valable et il faut procéder par itérations. En fait, dans les applications courantes, il y a plusieurs rétrécissements de section et les sauts de pression au travers d'un rétrécissement sont faibles. On peut alors utiliser une formulation simple proposée par Stodola. Si pi est la pression Figure 4 – Influence d’une composante tangentielle de la vitesse à l’entrée du diffuseur [9] 20 40 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8 ζd ζd (α2 = 90¡) 90 -- α2 (¡) ζd (α2 = 90¡)Diffuseur 0,27 0,30 0,32 0,37 0,43 0,60 0,86 0,88 0,88 1,11 1,40 1,45 Axial Axial Axial-radial Axial-radial Axial-radial Axial-radial Axial-radial Axial-radial Axial-radial Axial-radial Axial-radial Axial-radial Figure 5 – Exemples d’artifices pour améliorer les performances d’un diffuseur ������ ��� ��� ��� ����� �� ��� � b a Les flèches indiquent le sens de l'écoulement RP r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ bmTUVQ Q ______________________________________________________________________________________________________ TURBINES À FLUIDE COMPRESSIBLE Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 4 561 - 5 Diffuseur à aspiration Dans un tel diffuseur (figure 6b), le but n’est pas d’aspirer la couche limite de la paroi convexe, mais de repousser la recom- pression au sein du fluide, l’écoulement étant accéléré le long de la paroi pour éviter tout décollement, comme cela se produit dans les diffuseurs conventionnels (figure 6a). L’aspiration per- met, en effet, de donner une courbure importante à la paroi, d’où création d’un gradient de pression normal à cette paroi ; il y a alors une recompression sur la ligne de courant EN alors que sur la paroi (AM) le fluide est accéléré, ce qui permet d’évi- ter qu’il ne décolle. Pour fonctionner correctement, il faut un taux d’aspiration minimal (figure 7). Ce taux minimal dépend beaucoup de la forme de l’entrée de la fente d’aspiration ; pour pouvoir obtenir des valeurs assez faibles, de l’ordre de 5 % du débit total, il faut en particulier que l’angle bf (figure 6b) soit de l’ordre de 100 à 120° [10]. La paroi à l’aval de la fente doit être légèrement décalée de façon que les décollements susceptibles d’apparaî- tre dans la zone de forte courbure aux plus faibles taux d’aspira- tion soient « avalés » dans la fente. De tels diffuseurs permettent d’obtenir des coefficients de récupération élevés : CR » 0,9 CRmax et donc des gains de puissance non négligeables. Prenons, par exemple, le cas d’une turbine nucléaire de 1 500 MW et supposons qu’un diffuseur à aspiration conduise à hCR = 0,6 (avec h = 0,9) : — pour l’échappement du corps moyenne pression, où la vitesse de sortie est de l’ordre de 125 m/s, le gain de puissance (avec un débit de 1 485 kg/s et g = 1,3) est de 6,6 MW ; — pour la sortie basse pression (avec V2 = 240 m/s et g 1,1), le gain global pour les 6 échappements serait d’environ 12 MW ; mais, lorsque le nombre de Mach de sortie est assez élevé, il devient plus difficile de dessiner un tel diffuseur, car l’accélération sur la paroi convexe peut conduire, vers la zone de forte courbure, à l’apparition d’ondes de choc, d’où un décolle- ment avant la fente et un mauvais fonctionnement du diffuseur. Figure 6 – Principe d’un diffuseur à aspiration » ��� ���� � ����� ����� ����� ����� ����� B C S S D A p0 M M N N R E E F D F n βf B A p*0 p1s p C ∆p = uMNu ρV 2 R m ��� ��� ��� ����� ����� ����� ����� ����� B B A A p0 p*0 p0 p1s p Recompression isentropique Recompression réelle m a diffuseur conventionnel b diffuseur à aspiration Figure 7 – Domaines de fonctionnement d’un diffuseur à aspiration Figure 8 – Influence de l’épaisseur et de la forme de la léchette sur le coefficient Cd (rapport de pression > 0,9) [11] V0 V0 Région stable Région instable Région métastable Vitesse d'entrée V0 Tau x d 'a sp ir at io n 0,65 0 1 2 3 4 5 6 7 0,70 0,75 0,80 0,85 0,90 0,95 1 Cd j ∆ ��� � ∆ �� � ∆ � �� ∆ � � ∆ � � �� ∆ � � � ∆ �� ∆ j P RQ r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ bmTUVQ Q TURBINES À FLUIDE COMPRESSIBLE _______________________________________________________________________________________________________ Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. BM 4 561 - 6 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique statique au droit du i ième rétrécissement et la pression totale moyenne dans la chambre qui suit (figure 9), on écrira, en négli- geant l'effet de la compressibilité : On supposera que, au passage de chaque léchette, l'écoulement subit une perte proportionnelle à son énergie cinétique, d'où : On posera : où est la vitesse moyenne débitante. Le calcul, supposant la loi approchée , et la variation de pression d'une chambre à l'autre faible, conduit à l'expression : où et z étant le nombre de rétrécissements. ● Si les jeux ji sont égaux, on prendra d’où : Si, de plus, l'écoulement est le même à chaque rétrécissement, le coefficient moyen a est égal au coefficient de chaque rétrécisse- ment. ● Si les aires ne sont pas égales, mais si l’on peut considérer que les ki et bi sont voisins pour chaque rétrécissement, on peut alors définir un jeu équivalent par : ■ Dans le cas des garnitures au droit des aubages, il faut, pour déterminer le débit, connaître la pression génératrice du débit de fuite et la pression à l'aval ; cette dernière est en général prise égale à la pression au sommet de l'aube. La pression génératrice dépendra de la géométrie de l'entrée dans la garniture : — si le jeu axial ja (figure 10) est de l'ordre de grandeur du jeu équivalent jeq de la garniture, il influencera le débit ; — si le jeu axial est plus grand, ce qui est souvent le cas compte tenu des dilatations axiales, il n'aura pratiquement aucune influence ; la pression génératrice de la fuite dépendra du décolle- ment à l'entrée de la garniture, de la perte à l'élargissement brusque et de la valeur du débit ; elle sera plus élevée avec une composante de vitesse tangentielle à l'entrée, étant comprise, aux faibles débits, entre la pression totale « méridienne » et la pression statique p régnant à l’amont. ■ Pour une garniture de géométrie fixée, le coefficient de débit a dépendra du rapport de pression P et du nombre de Reynolds , L étant une longueur caractéristique de la gar- niture qui fixe sa dimension et m la viscosité du fluide. En fait, lorsqu'il y a plusieurs rétrécissements, on constate que a dépend peu de P (sauf si sa valeur devient très faible), mais peut dépendre de façon notable de ReL. On a montré (figure 11) que a dépendait du paramètre ReL /(jeq/L), l'évolution pouvant changer de sens suivant la valeur du jeu équiva- lent. Il faut donc se méfier, pour les petites machines ou lorsqu'on cherche à déterminer les performances des grosses turbines à partir de turbines d'essais en laboratoire. Les différents types de garniture sont plus ou moins sensibles à cet effet Reynolds. ■ Pour les garnitures placées au sommet des ailettes mobiles, le coefficient de débit a est indépendant de la vitesse de rotation (voir par exemple [12]). pi* pi * pi 1+ 1 2 --- ri 1+ V i 1+ 2 += pi * pi 1( ki ) 1 2 --- riV i 2 Ð+= V i 2 bi 2 Vid( ) 2 = Vid pi ri ----- Cte= q ajref z ------------= pD Pf * rTf * ------------- 1 P 2Ð P pz * pf * ------= z a 2j ref 2 --------------- kib i 2 j i 2 ---------- i 1= z å= jref ji= z a 2 ------ kibi 2 i 1= z å= 1 jeq 2 ------- 1 z --- 1 j i 2 ---- i 1= z å= pf * p 1 2 --- rV m 2 +è ø æ ö ReL rVL m ----------- q mpD ------------= = Figure 9 – Garniture à plusieurs rétrécissements Figure 10 – Entrée dans la garniture d’étanchéité au sommet d’une ailette Figure 11 – Garnitures d’étanchéité alternées : influence du nombre de Reynolds et du jeu p*f pression génératrice au niveau de la fuite ��� ��� �� �� �� �� D 1 p1 j1 i pi ji Vi z pz i + 1 pi + 1 ji + 1 p*f p*1 p*p* zi �� �� ���� ���� ja jeq D 0,4 2 4 0,5 0,6 α ReL jeq/L (en 106) jeq = j 2 1 + (j/jd) 2 jd j L 0,07 0,14 0,42 0,7 1 0,14 0,28jd /L j/L ......... ......... ......... RR r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ bmTUVQ Q Machines thermiques et systèmes de production d'énergie électrique (Réf. Internet 42167) • Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne • Retrouvez la liste complète des ressources documentaires Sur www.techniques-ingenieur.fr 1– Turbines à vapeur 2– Turbines à gaz Réf. Internet page Mise en oeuvre des turbines à gaz dans l'industrie B4425 25 Refroidissement des turbines à gaz. Inluence sur le rendement BM4565 29 Refroidissement des turbines à gaz. Techniques et eicacité BM4566 33 Refroidissement des turbines à gaz. Chambre de combustion BM4567 39 3– Groupes auxiliaires, autres systèmes R RS R RT Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique B 4 425 − 1 Mise en œuvre des turbines à gaz dans l’industrie par Yves LORANCHET Officier Mécanicien de 1re classe de la Marine Marchande Directeur de la Société Tuma Systems roduire soi-même, partiellement ou en totalité, l’énergie électrique est une question fréquemment abordée par les industriels pour répondre à des objectifs divers souvent complémentaires : — se soustraire aux coupures du réseau national ; — réduire le coût de l’énergie consommée ; — réaliser des économies d’énergie. Parmi les moteurs thermiques capables d’entraîner un alternateur, la turbine à gaz présente des avantages remarquables : — simplicité d’installation ; — génération simultanée d’électricité et de chaleur utilisable soit directement, soit indirectement dans les procédés industriels ; — possibilité de fonctionner avec différents combustibles ; — grande sécurité du fonctionnement ; — entretien facile. 1. Différents types de turbines................................................................. B 4 425 - 2 1.1 Définitions .................................................................................................... — 2 1.2 Turbines à gaz dérivées de l’aviation......................................................... — 2 1.3 Turbines à gaz industrielles ........................................................................ — 2 1.4 Utilisation des turbines à gaz pour la propulsion (pour mémoire) ......... — 3 2. Principales utilisations........................................................................... — 5 2.1 Production d’électricité ............................................................................... — 5 2.2 Production combinée chaleur-force........................................................... — 5 2.3 Pompage et compression ........................................................................... — 5 3. Critères de choix selon l’usage............................................................ — 5 3.1 En fonction des énergies produites et utilisables ..................................... — 5 3.2 En fonction des types de turbines.............................................................. — 6 4. Contraintes d’installation...................................................................... — 7 4.1 Filtrationd’air............................................................................................... — 7 4.2 Combustibles ............................................................................................... — 9 4.3 Nuisances..................................................................................................... — 10 4.4 Échappement ............................................................................................... — 12 4.5 Systèmes de démarrage ............................................................................. — 12 5. Entretien ..................................................................................................... — 12 5.1 Généralités ................................................................................................... — 12 5.2 Périodes d’exploitation ............................................................................... — 13 5.3 Disponibilité ................................................................................................. — 14 6. Conclusion ................................................................................................. — 15 Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. B 4 425 P RU r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ bTTRU p。 イオエ ゥッョ @Z@ョ ッカ ・ュ 「イ・ @QY YR R MISE EN ŒUVRE DES TURBINES À GAZ DANS L’INDUSTRIE ____________________________________________________________________________________ Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. B 4 425 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique 1. Différents types de turbines 1.1 Définitions Qu’est-ce qu’une turbine à gaz ? ce n’est pas une invention moderne puisque la première idée date de Léonard de Vinci ; le pre- mier brevet d’invention fut déposé en 1791 et la première turbine à gaz capable de produire de l’énergie mécanique fut réalisée en 1903. La turbine à gaz est un moteur constitué de trois éléments prin- cipaux (figures 1a et b ) : — un compresseur d’air CR ; — une chambre de combustion CC dans laquelle est introduit un combustible liquide ou gazeux qui, en brûlant, consomme partiel- lement l’air amené par le compresseur et élève la température de ce mélange air-gaz de combustion, ce qui augmente en même temps son volume ; — une turbine TU, de même principe qu’une turbine à vapeur, dans laquelle le mélange air-gaz sortant de la chambre de combus- tion à la pression obtenue après compression se détend dans plu- sieurs étages pour produire de l’énergie mécanique Ch. Cette énergie sert à entraîner le compresseur d’air et à fournir à l’arbre une puis- sance utilisable, recueillie par exemple par un alternateur. Du fait de cette double fonction, les étages destinés à l’entraî- nement du compresseur peuvent être séparés des étages produi- sant la puissance récupérable sur l’arbre ; on a alors une turbine à deux arbres (figure 1b). On verra au paragraphe 3.2, les avantages et inconvénients de la turbine à un arbre et de celle à deux arbres. Le mélange air-gaz de combustion, appelé gaz d’échappement, sort de la turbine à des températures relativement élevées (450 à 550 oC) et peut donc alimenter un échangeur de chaleur destiné à produire un fluide thermique utilisable tel que de la vapeur (§ 3.1). 1.2 Turbines à gaz dérivées de l’aviation Ces turbines à gaz ont été étudiées et construites pour la moto- risation des appareils aéronautiques tels que les avions et les héli- coptères. Elles sont souvent dénommées aérodérivatives, nom anglo-saxon passé dans les usages des spécialistes. La conception de ces turbines est dominée par le souci de réduire le poids et les dimensions des composants du moteur et de ses auxi- liaires, les performances requises étant alors atteintes grâce aux grandes vitesses de rotation. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le développement considérable du transport aérien a conduit à l’augmentation de la puissance unitaire des turbines à gaz d’aviation. Ce but a été atteint au prix de vastes programmes de recherche visant essentiellement à l’élévation de la température des gaz de combustion. D’année en année, ce paramètre a pu être amélioré grâce à l’élaboration d’alliages résistant aux températures élevées, ainsi qu’à la mise au point de procédés permettant la fabrication des ailetages de tur- bine creux afin de les ventiler intérieurement pour les refroidir. Certains constructeurs de turbines à gaz destinées à l’aviation ont créé des versions adaptées à des applications industrielles. Les performances de ces turbines sont généralement très sensiblement inférieures à celles des modèles destinés à l’aéronautique. En effet, les températures élevées des parties chaudes dans les turbines aéronautiques conduisent à des programmes d’entretien et de remise en état incompatibles avec les temps de service exigés dans l’industrie pour des installations destinées à un service continu. Toutefois, les turbines à gaz aérodérivatives peuvent rivaliser en performances et robustesse avec les turbines à gaz industrielles ; cela dépend souvent de la qualité de leur installation et de leur adaptation à leur fonction industrielle. La figure 2 présente deux types de turbines aérodérivatives. 1.3 Turbines à gaz industrielles Les turbines exclusivement industrielles sont des turbines à gaz étudiées et réalisées pour répondre, avec leurs auxiliaires directe- ment entraînés, aux conditions de fiabilité et de durabilité norma- lement retenues dans l’industrie. Les premières turbines industrielles furent conçues dans le même esprit que les turbines à vapeur et, de ce fait, l’ensemble de la construction était lourd et encombrant. Bien que certains constructeurs aient conservé cette technologie, la majorité d’entre eux a opté, en s’appuyant sur l’expérience des turbines d’aviation, pour des solutions plus légères et moins encombrantes tout en sauvegardant les qualités industrielles. Comme pour les turbines d’aviation, les puissances ont aug- menté grâce à l’application aux parties chaudes des progrès effec- tués dans la métallurgie et dans la fabrication des ailetages. L’emploi dans les turbines à gaz de matériaux nouveaux ou dont la transformation industrielle est maintenant maîtrisée permettra dans les années à venir d’obtenir des rendements et des puissan- ces encore plus élevés. La figure 3 présente deux exemples de turbines à gaz industrielles. Figure 1 – Turbines à gaz à un arbre et à deux arbres RV r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ bTTRU R ____________________________________________________________________________________ MISE EN ŒUVRE DES TURBINES À GAZ DANS L’INDUSTRIE Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique B 4 425 − 3 1.4 Utilisation des turbines à gaz pour la propulsion (pour mémoire) L’utilisation de la turbine à gaz dans l’aviation (avions, hélicop- tères) est bien connue. Dans le domaine des transports civils et militaires, les turbines à gaz sont également utilisées pour la pro- pulsion, car elles permettent d’obtenir de grandes puissances avec des poids et dimensions faibles par rapport à ceux des moteurs diesels. Le but de cet article n’étant pas d’étudier en détail la turbine à gaz mais d’analyser ses critères d’utilisation dans l’industrie, le lec- teur le souhaitant peut se reporter à l’article Turbines à gaz aéro- nautiques et terrestres [B 4 410]. Figure 2 – Turbines aérodérivatives RW r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ bTTRU R MISE EN ŒUVRE DES TURBINES À GAZ DANS L’INDUSTRIE ____________________________________________________________________________________ Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitationdu droit de copie est strictement interdite. B 4 425 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique Figure 3 – Turbines à gaz industrielles RX r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ bTTRU R Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. ©Techniques de l’Ingénieur BM 4 565 − 1 Refroidissement des turbines à gaz Influence sur le rendement par Bruno FACCHINI Professeur à l’Université de Florence ’évolution des performances des turbines à gaz a été exceptionnelle au cours des vingt dernières années. L’emploi des turbines à gaz comme propulseur aéronautique, de plus en plus massif à partir des années 1950, a été accompagné d’un emploi industriel en croissance à partir des années 1980, quand l’avènement du cycle combiné gaz-vapeur a permis un important accroissement du rendement de conversion énergétique des machines ther- miques classiques électrogènes. 1. Évolution des turbines à gaz ................................................................ BM 4 565 - 3 2. Influence du refroidissement sur le cycle de Joule-Brayton ....... — 4 2.1 Modification du cycle thermodynamique de base et modélisation simplifiée........................................................................... — 4 2.2 Pertes de rendement et de puissance........................................................ — 7 2.3 Détermination du débit de fluide de refroidissement .............................. — 8 2.4 Bilan énergétique de la chambre de combustion ..................................... — 10 2.5 Comparaison entre différents fluides et différentes techniques de refroidissement....................................................................................... — 10 Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. BM 4 565 L RY r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ bmTUVU p。 イオエ ゥッョ @Z@ッ 」エッ 「イ・ @RP PU R REFROIDISSEMENT DES TURBINES À GAZ __________________________________________________________________________________________________ Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. BM 4 565 − 2 ©Techniques de l’Ingénieur 1. Évolution des turbines à gaz Le rendement de conversion du cycle thermodynamique théorique de Joule-Brayton (figure 1), qui est à la base du fonction- nement des turbines à gaz, dépend uniquement du rapport (ou taux) de compression β (§ 2, figure 2 – équation (1)). De ce fait, et même si l’énergie produite dépend aussi du rapport des tempé- ratures extrêmes τ (équation (2), figure 2), on peut aisément constater que l’évolution des moteurs aéronautiques s’est toujours fondée sur l’accroissement de ce taux de compression. En effet, l’étude du cycle réel (figure 3) de fonctionnement de la turbine à gaz met en évidence que l’accroissement du rendement comme celui de la puissance de la machine, dépend aussi, et sans équi- voque, de l’augmentation de la température maximale du cycle (§ 2, équation (3) – figure 4). C’est pour cela que l’accroissement progressif du taux de compression a toujours été accompagné Notations et symboles Symbole Unités Définitions A m2 surface m2 surface d’échange thermique m2 surface de passage de gaz chauds m2 surface normale du conduit c m · s–1 vitesse cp J · kg–1 · K–1 capacité thermique massique sous pression constante cv J · kg–1 · K–1 capacité thermique massique sous volume constante f facteur de récupération h W · m–2 · K–1 coefficient d’échange thermique convectif J · kg–1 enthalpie massique PCI J · kg–1 pouvoir calorifique inférieur L J · kg–1 travail massique m kg · s–1 débit Ma nombre deMach Nu nombre de Nusselt p Pa pression Pr nombre de Prandtl Q W puissance thermique Qf W puissance thermique fournie Re nombre de Reynolds S J · K–1 entropie St nombre de Stanton T K température Ts K température moyenne entropique W W puissance w W · kg–1 · s–1 puissance massique yc cc /cx α rapport entre débit de l’air et débit du combustible β rapport de compression γ rapport des capacités thermiques massiques sous pression et sous volume constant Δ variation efficience de l’échange thermique η rendement efficacité du film cooling kg · m3 masse volumique τ température maximale adimensionnée ϕ efficacité de l’échange thermique ψ facteur d’équivalence εh ρ Indices 1,.., 4 points caractéristiques du cycle de Joule (figure 4) a axial air ad adiabatique b aubage B cycle inférieur c avec refroidissement compresseur fluide de refroidissement/écoulement transversal cc chambre de combustion ccom cycle combiné con condensation e sortie ex exergétique f combustible film cooling g gaz chauds id idéal in entrée m section de sortie,modèle de transferts de la transformation de refroidissement (figure 4) valeur moyenne M mélange max maximum nc sans refroidissement out sortie p pompage r réel s statique st stœchiométrique T cycle supérieur st stœchiométrique vap vapeur st stœchiométrique x section d’entrée,modèle de transferts de la transformation de refroidissement (figure 4) SP r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ bmTUVU R __________________________________________________________________________________________________ REFROIDISSEMENT DES TURBINES À GAZ Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. ©Techniques de l’Ingénieur BM 4 565 − 3 d’une augmentation progressive de la température maximale du cycle, atteinte à la sortie de la chambre de combustion. Dans les applications industrielles des turbines à gaz, la tendance à augmenter la température maximale a été accentuée, au détriment de l’accroissement du taux de compression. En effet, le cycle combiné gaz-vapeur atteint les meilleures performances lorsque la température d’échappement de la turbine à gaz est suffisamment élevée. En 2002, le chiffre d’affaires du secteur industriel des turbines à gaz a égalé puis surpassé celui du secteur aéronautique, ce qui montre l’important développement de ce secteur et l’étroite corrélation entre progrès des performances des turbines à gaz et augmentation de la température maximale. En général, la combustion dans les turbines à gaz se produit avec un excès d’air afin de protéger la chambre de combustion et les pre- miers étages de la turbine qui sans cela seraient exposés à des tem- pératures trop élevées pour la tenue en température de ces composants métalliques. Alors qu’en conditions stœchiométriques la température pourrait atteindre, voire dépasser, 2 500 K, dans les premières applications aéronautiques la température maximale dépassait à peine 1 000 K. Ainsi, la nécessité d’accroître les per- formances de la turbine à gaz par une augmentation de son maximumde température a nécessité des recherches dans le secteur métallurgique pour obtenir des alliages métalliques capables de résister à des températures élevées sans compromettre les qualités de fiabilité et de durée de cette machine. La possibilité d’améliorer les propriétés de ces alliages, qui aujourd’hui utilisent surtout du nic- kel et du cobalt, s’est révélée dès le début assez limitée (amélioration de 2 à 3 K enmoyenne par an au cours des 50 dernières années) pour répondre complètement à la demande d’accroissement des perfor- mances que le marché aéronautique d’abord et le marché industriel ensuite demandaient. La recherche dans le secteur des matériaux non métalliques, bien qu’entreprise dès le début de l’industrialisa- tion de la turbine à gaz, n’a pas encore donné les résultats espérés à cause d’une fiabilité insuffisante et de propriétés mécaniques modestes. Il n’y a que récemment, et seulement pour le secteur industriel, que l’on a assisté aux premièresapplications des maté- riaux céramiques aux composants de ces machines. Il est donc évident que la température maximale, qui désormais atteint presque 2 000 K dans les applications aéronautiques et plus de 1 700 K dans les applications industrielles, ne pourrait pas être atteinte sans le refroidissement des parties les plus chaudes de la turbine, ce qui rend encore plus complexe la réalisation de chambres de combustion et des premiers étages de turbine fiables et durables. Ainsi, au cours des vingt dernières années, l’augmentation de la température maximale du cycle, grâce à des systèmes de refroidis- sement de plus en plus efficaces, a été de l’ordre de 10 à 15 K par an. Figure 1 – Cycle thermodynamique de Joule-Brayton (idéal) Figure 2 – Évolutions du travail et du rendement avec pour plusieurs valeurs de Figure 3 – Cycle thermodynamique de Joule-Brayton (réel) T S 1 2 4 3 ηid τ = 3 τ = 4 τ = 5 τ = 6 0 100 200 300 400 500 600 0 0,4 0,8 1,2 1,6 2 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1Lu/(cpT1) ηid β i { T S 1 2 4 3 Figure 4 – Courbes d’évolutions du travail et du rendement réel avec pour plusieurs valeurs de ( = 0,88, = 0,90) τ = 3 τ = 4 τ = 5 τ = 6 τ = 3 τ = 4 τ = 5τ = 6 0 50 100 150 200 250 0 0,4 0,8 1,2 1,6 2 0 0,2 0,4 0,6 0,8Lu/(cpT1) ηréel β i { nc nt SQ r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ bmTUVU R SR R Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. ©Techniques de l’Ingénieur BM 4 566 − 1 Refroidissement des turbines à gaz Techniques et efficacité par Bruno FACCHINI Professeur à l’Université de Florence et Luca INNOCENTI Chercheur à l’Université de Florence our les aubages et les tuyères des premiers étages des turbines à gaz de dernières générations, on a mis au point des systèmes de refroidissement très sophistiqués et d’efficacité élevée, capables de maintenir le composant à une température compatible avec la tenue du matériau avec une consom- mation réduite d’air de refroidissement. Souvent ces techniques de refroidissement diffèrent selon le constructeur ou la typologie de la machine. En outre, les systèmes de refroidissement sont spécifiques à un constructeur et ne sont donc pas de notoriété publique. En réalité des machines différentes, mais appartenant à la même classe techno- logique, adoptent des techniques de refroidissement qui se ressemblent beaucoup, même si elles sont réalisées par des constructeurs différents. En définitive, on assiste à une certaine standardisation de la technologie de refroi- dissement des aubages et tuyères. L’étude relative à un aubage muni d’un système de refroidissement est compliquée car il faut concilier les exigences liées au refroidissement de l’aubage et celles dictées par les objectifs premiers du dimensionnement aéro- dynamique de l’étage. Nous étudierons ce point dans la dernière partie de ce dossier. Pour les « Notations et symboles » se reporter au dossier [Doc. BM 4 566]. 1. Refroidissement interne pour aubages de turbine ......................... BM 4 566 - 2 1.1 Exemples de techniques de refroidissement ............................................ — 2 1.2 Systèmes de refroidissement par convection interne.............................. — 2 2. Technique de protection par l’extérieur ............................................ — 8 2.1 Film cooling.................................................................................................. — 8 2.2 Barrière thermique (Thermal Barrier Coating,TBC).................................. — 15 3. Introduction à la conception d’un aubage avec refroidissement — 17 3.1 Calcul des échanges thermiques couplés pour la détermination des températures dans un aubage............................................................. — 17 3.2 Conception des composants auxiliaires (disques et plates-formes)....... — 23 Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. BM 4 566 P SS r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ bmTUVV p。 イオエ ゥッョ @Z@ッ 」エッ 「イ・ @RP PU R REFROIDISSEMENT DES TURBINES À GAZ __________________________________________________________________________________________________ Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. BM 4 566 − 2 ©Techniques de l’Ingénieur 1. Refroidissement interne pour aubages de turbine Depuis les années 1960, l’évolution des techniques de refroidis- sement a été importante (figure 1). Au début les aubages étaient refroidis grâce à des tuyaux radiaux. Dans les années 1970, on a mis au point des systèmes à alimentation multiple avec film cooling. Pour les turbines à gaz actuelles, les techniques de transferts thermiques externes par film cooling et par convection interne ont été nettement améliorées : canaux multipasses avec promoteurs de turbulence, ailettes fines du type aiguilles (ou pin fin, terme anglais qui sera employé dans la suite de ce texte), refroidissement par jets impactants. 1.1 Exemples de techniques de refroidissement Dans la suite, on décrira brièvement les techniques de refroidis- sement des aubages développées par GE Aircraft Engine [2] notamment pour le Projet « Energy Efficient Engine (E3) » de la NASA. Bien que la technologie de ces systèmes de refroidis- sement, désormais de notoriété publique, remonte à environ vingt ans, elle peut être considérée comme générique des techniques de refroidissement appliquées dans les machines industrielles de la dernière génération. Les allusions à ces techniques de refroidis- sement seront mentionnées dans les paragraphes suivants. 1.1.1 Tuyères Les tuyères du premier étage de la turbine HPT (High Pressure Turbine) (figure 2) est refroidie par jets impactants (§ 1.2.4) et est protégée à l’extérieur par plusieurs étages de film cooling. À l’intérieur de l’aubage sont situées deux tôles prismatiques trouées qui produisent les jets : la première en correspondance du bord d’attaque (leading edge LE), la seconde dans la partie moyenne de la tuyère. La partie terminale de la tuyère est refroidie par une série de tubes axiaux qui émettent le FDR (fluide de refroidissement) sur le bord de fuite (trailing edgeTE) sur l’intrados (pressure side PS). Les trous de film cooling au LE sont inclinés vers la tête de l’aubage (extrémité libre de l’aubage ou sommet de l’aubage), tan- dis que les autres sont dans le sens de l’écoulement. 1.1.2 Aubages Les aubages du premier étage de la même turbine HPT (figure 3) sont refroidis par un système combiné de serpentins multipasses avec promoteurs de turbulence (ou ribs en anglais), jets impactants avec film cooling au LE et pins fins au TE. Deux circuits séparés sont présents. Le premier est constitué par trois branches de serpentin avec promoteurs de turbulence dont la dernière alimente une série de trous pour jets impactants au LE. Le réfrigérant est ensuite évacué grâce à une série de trous de film cooling. L’autre circuit, toujours avec promoteurs de turbulence, refroidit la partie postérieure de l’aubage et alimente un étage de trous de film cooling avec canaux dotés de pins fins. 1.2 Systèmes de refroidissement par convection interne Dans les systèmes de refroidissement par convection interne, la quantité de chaleur extraite par unité de temps peut être calculée de la manière suivante : Q = Ah (Tb – Tad,b ) (1) avec Q (W) puissance thermique, A (m2) surface d’échange thermique, h (W · m–2 · K–1) coefficient d’échange thermique convectif. Les diverses techniques de refroidissement par convection forcée, normalement les plus employées dans les aubages de turbine à gaz, sont décrites ci-après. Figure 1 – Évolution des systèmes de refroidissement
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