Baixe o app para aproveitar ainda mais
Prévia do material em texto
Revue internationale de droit comparé I. Lammerant, L'adoption et les droits de l'homme en droit comparé Citer ce document / Cite this document : I. Lammerant, L'adoption et les droits de l'homme en droit comparé. In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 54 N°1, Janvier-mars 2002. pp. 222-224; http://www.persee.fr/doc/ridc_0035-3337_2002_num_54_1_17877 Document généré le 05/06/2016 222 REVUE INTERNATIONALE DE DROIT COMPARE 1-2002 l'appréhender sans délai. La reconnaissance mutuelle apparaît ainsi comme une alternative à l'entraide pénale secondaire. L'exécution des décisions sentencielles fait l'objet de la troisième partie. Est donné l'exemple d'une initiative allemande en matière de coopération concernant les infractions routières et l'exécution des sanctions pécuniaires y relatives. Plus précisément, le groupe de travail Schengen II, « Coopération judiciaire » élabora, sous présidence allemande, une décision le 28 avril 1999 relative aux infractions routières. Ce texte, publié au J.O.C.E., comporte des dispositions de coopération à la fois primaire et secondaire. Il ne concerne que l'exécution des amendes en matière routière. Mais un autre projet, a été présenté par le Royaume-Uni, la Suède et la France ; il est plus ambitieux car il traite de la globalité des amendes. Enfin, dans la dernière partie, sur les questions transversales, est examiné notamment le cas de l'extradition. Faut-il la conserver ? Il est rappelé que, par exemple, le 28 novembre 2000, l'Espagne et l'Italie ont conclu un traité relatif à la poursuite des infractions graves sans procédure d'extradition : l'extradition est remplacée par la simple « remise » des suspects et des condamnés, les décisions prononcées dans un État s 'exécutant directement dans l'autre, du moins en matière d'actes de terrorisme, de criminalité organisée et de trafic de stupéfiants. Une étude particulière est réservée à la Suisse où la coopération intercantonale est peut-être un modèle pour l'Europe. En conclusion, l'idée d'une reconnaissance mutuelle des décisions pénales est en marche. Tout le monde est plus ou moins d'accord pour admettre qu'une décision d'un État membre doit recevoir application dans tout autre État membre sans y être subordonné à des conditions de conformité avec l'ordre juridique des États d'accueil. Mais on est encore loin d'une réalisation complète qui est pourtant d'une évidente nécessité. Jean PRADEL Isabelle LAMMERANT. — L'adoption et les droits de l'homme en droit comparé, coll. « Bibliothèque de la Faculté de droit de l'Université catholique de Louvain », Bruxelles et Paris, Bruylant et LGDJ, 2001, 763 pages. Il s'agit de la publication d'une thèse de doctorat sur laquelle Mlle Lammerant a travaillé pendant de longues années et qui donne de l'adoption une approche tout à fait neuve. D'abord parce que l'adoption y est présentée comme un rapport triangulaire, ce que l'auteur appelle « le triangle adoptif» constitué des trois catégories d'acteurs : l'adopté, les auteurs d'origine, et les candidats à l'adoption. Il paraît en effet essentiel de commencer par l'enfant, c'est pour lui qu'est faite l'adoption, sans oublier sa famille d'origine, parce que sans famille d'origine, il n'y aurait pas d'enfant à adopter, pour finir par les adoptants. Le droit français, le Code civil en particulier, commence par les adoptants et les conditions pour adopter et ne fait pas de place à la famille d'origine dont le sort est réglé dans la détermination des enfants qui peuvent être adoptés. Ensuite, parce que l'auteur recherche un équilibre entre les trois acteurs du triangle adoptif par le recours aux droits de l'homme énoncés par les conventions internationales, la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales et la Convention des Nations-Unies sur les droits de l'enfant. Là encore l'approche est nouvelle, d'autant que l'auteur pour rechercher cet équilibre, utilise la méthode interdisciplinaire en faisant appel à la psychologie et à la sociologie et, comme le titre de la thèse l'indique, la méthode comparative. Ce sont les droits des principaux pays de l'Europe occidentale qui sont étudiés. BIBLIOGRAPHIE 223 Pour chaque question celle par exemple, de l'adoption de l'enfant du conjoint, ou celle de l'adoption par des concubins, un passage en revue de tous les droits est fait. L'ouvrage est donc une source d'information extrêmement riche pour tous ceux qui s'intéressent à l'adoption. L'ouvrage est divisé en trois titres : les réalités de l'adoption contemporaine, la réalisation de l'adoption, les effets personnels de l'adoption. Le premier titre comporte quatre chapitres : les fondements de l'adoption contemporaine, l'adoption hétérofamiliale, l'adoption endofamiliale et enfin la nature et les typologies de l'adoption. Le fondement essentiel de l'adoption est l'intérêt de l'enfant. Toutefois en matière d'adoption comme dans tous les autres domaines du droit de la famille, l'intérêt de l'enfant est une notion difficile à définir. De plus le recours au seul intérêt de l'enfant ne « favorise pas la prise en considération des droits de l'enfant ni ceux des autres acteurs de l'adoption (famille d'origine et adoptive) » (p. 34). Mlle Lammerant démontre ainsi que le juste équilibre au sein du triangle adoptif doit être recherché par le droit de chaque acteur au respect de sa vie privée et familiale tel qu'énoncé dans l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Ce respect des droits de chacun conduit l'auteur à énoncer qu'il n'y a pas « un droit de l'enfant à l'adoption » ni «un droit d'adopter» (p. 60 et s.). Dans le chapitre consacré aux fondements, l'auteur insiste également, à juste titre sur la responsabilité de l'État en matière d'adoption. Les Etats européens n'ont pas toujours la même politique en matière d'adoption A titre d'exemple, l'Angleterre, lorsque le nombre de bébés adoptables est devenu insuffisant par rapport à la demande, s'est tournée vers l'adoption de ses propres enfants «à besoins spéciaux», au lieu de promouvoir l'adoption de bébés en « bonne santé venant de l'étranger », comme l'ont fait tous les autres pays en Europe (p. 70). En présentant l'adoption hétérofamiliale et endofamiliale, M'le Lammerant évoque bien sûr toutes les grandes questions de l'adoption contemporaine, parmi ces questions, l'adoption internationale qui tend à l'emporter en Europe sur les adoptions nationales et qui entraîne, dans les pays d'origine des enfants des situations difficiles du fait des afflux de demandes, et l'adoption par les cohabitants homosexuels. Elle estime très justement que l'adoption étant une institution de filiation, il est normal au regard de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, de traiter de façon différente, la demande des couples hétérosexuels et homosexuels (p. 178). Dans le titre II, relatif à la réalisation de l'adoption, Mlle Lammerant analyse longuement, la rencontre des acteurs avec le rôle joué par les organismes d'adoption, et le recueil des divers consentements. Selon les principes de la Convention de La Haye du 28 mai 1993, l'auteur exprime sa réticence à rencontre des adoptions indépendantes. Elle propose également après avoir présenté les différents droits de généraliser l'institution du placement en vue d'une adoption. Enfin dans le titre III, elle aborde la question des origines, question pour laquelle le droit français se singularise avec la pratique de l'accouchement anonyme et donc l'absence de droit à l'identification des auteurs d'origine par l'adopté majeur (v. tableau récapitulatif, p. 552), la question des relations personnelles après l'adoption plénière, et enfin celle de la rupture du liend'adoption. Tout au long de son travail, MUe Lammerant montre une très grande objectivité, une très grande mesure sans jamais esquiver aucune question qui fâche, en prenant toujours en considération tous les aspects et tous les acteurs. Comme le dit Mme Meulders-Klein dans sa préface, il s'agit d'une «vraie thèse». Ce travail, d'une très grande richesse qui comporte un appareil bibliographique impressionnant sera l'ouvrage de référence en matière d'adoption. Il faut toutefois remarquer que les aspects de droit international privé n'ont pas été abordés, seuls les droits 224 REVUE INTERNATIONALE DE DROIT COMPARE 1-2002 internes sont comparés. Lorsque l'adoption internationale est évoquée, ce n'est pas en termes de conflits de lois mais de droits de l'homme. Françoise MONEGER Olivier LANTRES. — La responsabilité des établissements de santé privés, coll. « Thèses », Bordeaux, Les Études Hospitalières, 2001, 453 pages. Après un rappel historique intéressant montrant l'assimilation progressive des établissements de santé privés aux établissements publics, Olivier Lantrès consacre son ouvrage à l'analyse de la seule responsabilité des établissements privés. Cette évolution se traduit par l'absence de distinction entre privé et public au sein de la nouvelle réglementation du droit de la santé, ce qui ne manque pas de poser de multiples difficultés aux cliniques soumises aux règles juridiques du droit civil, ce que ne semblent pas toujours avoir perçu les rédacteurs de la réglementation hospitalière. Toutefois cette évolution semble conforme au vœu de M. Lantrès qui souligne qu'aujourd'hui l'objectif de la réglementation est de placer au centre des préoccupations du législateur la protection renforcée des droits du patient, ce qui a pour conséquence nécessaire l'alourdissement des obligations et des sources de responsabilités des établissements privés. I — Une protection renforcée des droits du patient L'auteur rappelle que le patient bénéficie de droits dont le non respect est susceptible d'engager la responsabilité de la clinique, qu'il s'agisse de droits spécifiques au malade ou de droits qui sont propres à tout individu ou à tout consommateur. A. Les droits de « l'individu — malade » Le patient doit, dans un premier temps, pouvoir accéder aux soins que l'établissement propose et, dans un deuxième temps, recevoir toutes les informations concernant son état de santé. 1) L'accès aux soins Olivier Lantrès expose la difficulté, pour une clinique, de concilier le principe du libre choix du médecin par le patient et le respect de son engagement contractuel d'exclusivité auprès de ses médecins alors même que le libre choix du malade est un principe d'ordre public depuis un arrêt de la Cour de cassation en date du 31 octobre 1989 (Cass., 31 oct. 1989, Juris-data n° 003422). A l'exception du traitement de l'urgence, le choix du patient prime sur l'engagement de la clinique vis-à-vis de ses praticiens. Depuis 1984, les patients sont aussi considérés comme des consommateurs et à ce titre doivent bénéficier d'une protection comparable. Le législateur prévoit notamment l'application du droit de la consommation au domaine de la santé en ce qui concerne les refus de prestation des établissements de soins (article L.6112- 2 du Code de la santé publique) qui prévoit un égal accès de tous les patients à l'établissement sans discrimination, le non respect de cette règle entraînant la responsabilité civile de l'établissement privé si un préjudice a été causé au patient. 2) L'accès à l'information Selon Olivier Lantrès, « la responsabilité pour défaut d'information de la clinique a considérablement évolué ». Cette évolution est consacrée par les textes Pagination 222 223 224
Compartilhar