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Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Jean • Marc attier Jean • Marc N attier 1685 1766 Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon 26 octobre 1999 - 30 janvier 2000 Jean a Marc N ̂ -y" Jean a Marc a t t l e r 16 8 5 1766 par Xavier Salmon conservateur au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon Réunion des Musées Nationaux Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Cette exposition a été organisée par la Réunion des musées nationaux et le musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, grâce au soutien de BOUYGUES Sa présentation a été conçue et réalisée par l'agence Bodin et associés, avec la collaboration des équipes du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. Le projet a été coordonné au département des Expositions de la Réunion des musées nationaux par Hélène Flon. Couverture: Manon Balletti, Londres, The Trustees of the National Gallery (cat. 79) ISBN: 2-7118-3880- 3 © Éditions de la Réunion des musées nationaux, Paris 1999 49, rue Étienne-Marcel, 75001 Paris Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Commissaire de l'exposition Xavier Salmon conservateur au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Que toutes les personnes qui ont permis par leur généreux concours la réalisation de cette exposition trouvent ici l'expression de notre gratitude, et tout particulièrement les responsables des collections suivantes: ALLEMAGNE Dresde, Staatliche Kunstsammlungen, Gemâldegalerie Alte Meister Francfort-sur-le-Main, Stâdelsches Kunstinstitut und Stadtische Galerie Munich, Bayerische Hypotheken- und Wechsel-Bank AG Bayerische Staatsgemaldesammlungen, Alte Pinakothek Bayerische Verwaltung der Staatlichen Schlosser, Garten und Seen, Residenz BRÉSIL Sâo Paulo, Museu de Arte de Sâo Paulo Assis Chateaubriand DANEMARK Copenhague, Statens Museum for Kunst ÉTATS-UNIS Cleveland, The Cleveland Museum of Art Détroit, The Detroit Institute of Arts Indianapolis, The Indianapolis Museum of Art Los Angeles, The J. Paul Getty Museum New York, The Metropolitan Museum of Art Princeton, The Art Museum, Princeton University Raleigh, The North Carolina Museum of Art San Francisco, The Fine Arts Museums of San Francisco Toledo, The Toledo Muséum of Art Washington, The National Gallery of Art FRANCE Avignon, musée Calvet Bordeaux, musée des Beaux-Arts Cholet, musée d'Art et d'Histoire Douai, musée de la Chartreuse Niort, musée municipal Bernard-d'Agesci Paris, Bibliothèque nationale de France, fonds de la bibliothèque de l'Arsenal École nationale supérieure des beaux-arts musée des Arts décoratifs musée d'Histoire de la médecine musée Jacquemart-André musée du Louvre, départements des Arts graphiques et des Peintures Rouen, bibliothèque municipale Tours, musée des Beaux-Arts GRANDE-BRETAGNE Londres, The Trustees of the National Gallery IRLANDE Dublin, National Gallery of Ireland ITALIE Florence, galerie des Offices JAPON Tokyo, Fuji Art Museum PORTUGAL Lisbonne, musée Calouste Gulbenkian RUSSIE Moscou, musée d'Etat des Beaux-Arts Pouchkine Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage Nos remerciements s'adressent également à Lynda et Stewart Resnick, de Los Angeles, ainsi qu'à tous les collectionneurs privés qui ont préféré garder l'anonymat. Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Tout au long des années de préparation de ce catalogue et de cette exposition, j'ai trouvé soutien et encoura- gement. Nombre de personnes m'ont aidé et conseillé. Il est aujourd'hui temps de leur renouveler toute ma gratitude et de les nommer: MMmes et MM""' Geneviève Aitken, Célia Alegret, Marguerite Allain-Launay, Denise Allen, Katharine Baetjer, Harriet Baker, Monique Bardet, Nathalie Baudin, Irène Bizot, Bénédicte Boissonnas, Jacqueline Bret, Emmanuelle Brugerolles, Isabelle Cabillic, Michèle Camus, Tanja Christ, Marie-Véronique Clin, Evelyne Cohen, Claire Combe, Claire Constans, Martine Constans, Fionnuala Croke, Ekaterina Deriabina, Hélène Dillenséger, Hélène Flon, Élisabeth Foucart-Walter, Nicole Garnier, Serena Gavazzi, Lorraine de Guillebon, Leonora Hamill, Carrie Hastings Hedrick, Cordelia Hattori, Sabine Heym, Simone Hoog, Sophie Join- Lambert, Anne Jouve, Marion Julien, Emmanuelle de Koenigswârter, Marie-Christine Lelu, Ariane de Lestrange, Katia Lièvre, Yannick Lintz, Iva Lisiekewycz, Yolande Manzano, Anne de Margerie, Rebekah Marshall, Aude Meltzer, la princesse de Mérode Westerloo, Sylvie Messinger, Marie-Pierre Mongard, Sylvie Montillon, Marine Morganti, Sophie Motsch, Christiane Naffah, Liana Paredes Arend, Odile Poncet, Martine Reyes, Gunilla de Ribaucourt, Noëlle C. Rice, Marianne Roland Michel, Betsy Rosasco, Almudena Ros de Barbero, Marie-Catherine Sahut, Maria Luisa Sampaio, Marion C. Stewart et Nathalie Voile. MM. Guillaume Ambroise, Jean-Marc Argaut, Pierre Arizzoli-Clémentel, Hubert Astier, Jean Aubert, Jean-Pierre Babelon, Joseph Baillio, Jean-Luc Baroni, Bruno de Bayser, Christian Baulez, Thierry Bibaut, Gérard Blot, François Borne, Roland Bossard, Alvin L. Clark Jr., James Clifton, Vincent Cochet, Philip Conisbee, Malcom Cormack, Jean-Pierre Cuzin, Jean-Marie Darnis, Guy-Patrice Dauberville, Pierre Daumard, Pierre-François Dayot, Albert Dewaeles, Hubert Duchemin, David Ellis-Jones, Fabrice Faré, Christian Gendron, Robert de Goulaine, Gilles Grandjean, Edgar Harden, Laurent Hugues, David Jaffé, Pierrick Jan, Bernard Jazzar, Nicolas Joly, Serge Joyal, Bernard Kreise, Stuart Kirkpatrick, Michael Klauke, Olaf Koester, Guy Kuraszewski, Guillaume de La Broise, Jean-Pierre Lacourt, Pierre Lemoine, Patrick Lenouëne, Lars Ljungstrom, Alain Luxemburger, Alain Madeleine- Perdrillat, Michael Maek-Gérard, Piotr G. Makho, Ivan B. Maltsev, Jean-Marc Manaï, Mitchell Marling, Jean Marsac, David Maskill, Guy Massin Le Goff, Patrick Matthiesen, Olivier Meslay, Bruno Mottin, Edgar Munhall, Philippe-Nicolas Nusbaumer, Hervé du Perier de Larsan, Jacques Perrin, Jean-Jacques Petit, Bruno Pfaffli, Philippe Poindront, Alain Pougetoux, Maxime Préaud, Dominique Provence, Yann Rogier, Olivier de Rohan, Pierre Rosenberg, Nicolas Sainte Fare Garnot, Laurent Salomé, Alan Salz, Michel Schaal, Karl Schütz, Nicolas Schwed, Maurice Ségoura, Guy Stair Sainty, David Steel, étude Jacques Tajan, Christophe Vachaudez, Olivier Vazquez, Dick Verroen, David J. Ward, Guy Wildenstein, Humphrey Wine, Alan Wintermute, Vadim Znamenov. Enfin, j'ai plaisir à souligner que le groupe Bouygues a accepté de mécéner cette première exposition dévolue à l'œuvre de Jean-Marc Nattier. Qu'il trouve ici l'assu- rance de ma reconnaissance. X. S. Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Bouygues est très heureux d'apporter son soutien à la grande exposition consacrée à l'œuvre de Jean-Marc Nattier dans le cadre prestigieux du château de Versailles,dans l'environnement duquel est situé Challenger, le siège du groupe. En tant que bâtisseur, artisan de la rénovation de grands musées de France tels que l'aile Richelieu du Louvre ou le musée d'Orsay, Bouygues a le souci de préserver les hauts lieux de présentation du patrimoine culturel français. En réalisant par des techniques novatrices les copies à l'identique des Chevaux de Marly, nous avons ainsi participé à la protection des originaux. Nous sommes un groupe épris de modernité qui sait que l'avenir d'un pays ne se bâtit harmonieusement que dans le respect de son identité, forgée par les siècles de son histoire et la richesse de sa culture. Valoriser, par notre savoir-faire d'entrepreneur, le patrimoine artistique français est notre fierté. À travers cette première rétrospective de l'œuvre de Nattier, nous nous réjouissons que le plus brillant portraitiste français du XVIIIe siècle puisse être mieux connu et admiré par des visiteurs du monde entier. Martin Bouygues président du groupe Bouygues Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Avant-propos Quoi de plus approprié que de montrer Nattier à Versailles, dans la première rétrospective jamais organisée de l'oeuvre du peintre ? Versailles au XVIIIe siècle, comme s'est plu à le souligner Pierre Verlet, est un exemple unique, d'une richesse et d'une beauté inégalées, offrant les plus importants décors intérieurs français d'un règne, celui de Louis XV, qui a couvert presque tout le siècle, des ensembles si remarquables qu'on doit les compter parmi les chefs-d'oeuvre de la menuiserie de tous les temps. Ce règne représente, en Europe, l'incarnation d'un âge d'or que l'on a voulu imiter partout et la quintessence de l'esprit du siècle des Lumières, dans lequel la France tint une place si exceptionnelle. C'est justement la période du triomphe de Nattier, qui s'identifie par là même, à travers ses créations, à cette image idéalisée de la douceur de vivre, de l'élégance à laquelle les collectionneurs (les Rothschild, les Jacquemart-André, les Wallace, les Frick...) et les galeries publiques voudront s'attacher dès la redécouverte de cette époque entreprise à partir du second Empire et qui formera l'humus nécessaire au tra- vail de pionnier d'un Pierre de Nolhac. Pourquoi Nolhac, conservateur de Versailles à partir de 1892, s'attachera-t-il, jus- tement, à l'oeuvre de Nattier ? En tout premier lieu parce que le château a l'honneur de conserver la plus grande collection au monde de portraits du peintre, depuis la créa- tion du musée d'Histoire de France conçu par Louis-Philippe (y figurent vingt œuvres de sa main). C'est justement Nolhac qui aura la charge, à la fin du XIXe siècle, de remettre en valeur, d'identifier, de classer, de réaccrocher ces portraits, ensemble long- temps dédaigné, écrit-il. Ensuite, parce que l'historiographe de Versailles qu'il a été s'est beaucoup occupé, dans ses publications sur le règne de Louis XV, de l'apparte- ment intérieur du roi et des appartements de Mesdames, représentées si souvent dans les plus belles œuvres de Nattier. Le conservateur devait être, enfin, particulièrement sensible à ce XVIIIe siècle retrouvé qui correspond si bien à l'époque de la parution de son livre, en 1905, suivie de deux éditions, en 1910 et en 1925, où la haute société d'avant la Grande Guerre montre ainsi la même fascination, dans les bals que décrit Marcel Proust, affectant de se costumer en personnages à la Nattier ou en possédant ses œuvres, ce qui les grandit aux yeux de certains snobs qui s'intéressent à telle femme élégante parce qu'elle avait de superbes livres et des Nattier... Nolhac n'aura-t-il pas le bonheur de faire revenir au musée, en 1909, l'original du si fameux portrait de Marie Leszczynska, de 1748, qui fixe à jamais les traits de la bonne souveraine, représentée non plus dans le faste royal mais, selon son désir exprès, en habit de ville, en un portrait d'intimité de si grand air et de si belle facture. D'une famille de peintres, Nattier eut préféré, comme tous les artistes de son époque, être peintre d'histoire, bien qu'il fût condamné, par ses succès, au portrait. N'ayant pas eu la carrière heureuse d'un favori de la mode, contrairement à ce que Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt l'on pourrait croire, il fut celui qui réussit au plus haut point, lui l'amateur de Rubens et de Le Brun, l'alliance du genre du portrait avec celui de l'allégorie, selon une tradi- tion remontant, en France, à l'art de Fontainebleau, alors que tant d'autres, parmi les plus grands - Rigaud - n'y sacrifièrent pas. Après ses triomphes du milieu du siècle, cela lui valut une désaffection rapide et injuste, qu'évoquent les écrits de Cochin ou de Diderot, alors qu'un Casanova célébrait encore en 1750 l'artiste qui à une ressem- blance parfaite, ajoute un caractère imperceptible de beauté. Cette amélioration des modèles fut son succès, mais permit aussi à la critique d'aiguiser ses flèches. Petit à petit, cependant, après l'essai fondateur de Pierre de Nolhac, une réévalua- tion progressive de la peinture du XVIIIe siècle français a été entreprise, grâce à des expositions qui revisitèrent le siècle. Il y en eut peu entre 1895 et 1925, date de la der- nière réédition du volume de Nolhac; en 1937, l'année suivant sa mort, le centenaire du musée de Versailles fut l'occasion de célébrer les travaux du grand savant. Il faut attendre ensuite les années cinquante, avec l'exposition de la Royal Academy de Londres (European Masters of the Eighteenth Century, 1955) et l'exposition du por- trait français à l'Orangerie en 1957, pour voir s'accélérer la tendance, qui culminera avec la grande exposition de Londres en 1968 (France in the Eighteenth Century), complétée par celle de la Monnaie de Paris en 1974, les expositions organisées par Pierre Rosenberg en 1975-1976 aux États-Unis (The Age of Louis XV) et les publica- tions des éditions Arthena dédiées à des peintres de cette époque jusque-là négligés. Depuis quelques années, Xavier Salmon, conservateur chargé des peintures du XVIIIe siècle au musée de Versailles, a su mettre ses pas dans ceux du grand prédéces- seur pour proposer, aujourd'hui, cette exposition qui témoigne de sa passion pour le peintre et lui permet de faire le point et d'apporter bien des précisions nouvelles, après de longues recherches, en portant un regard nouveau sur les œuvres, choisies rigou- reusement pour bâtir un florilège des quatre-vingts plus belles toiles. Grâce au travail accompli, on verra des révélations, tel ce grand portrait de Madame Adélaïde, fille de Louis XV, dont la récente restauration a prouvé que Versailles possédait l'original, ou le retour exceptionnel au château, depuis le Brésil, de chefs-d'œuvre du peintre, les dessus-de-porte du grand cabinet du Dauphin, fils de Louis XV, où Nattier a repré- senté quatre des sœurs du prince sous la forme des Éléments. Bien des chefs-d'œuvre s'y ajouteront, venant des collections étrangères, à commencer par les œuvres que Nattier exécuta pour la Russie, qui scellèrent sa célébrité, ainsi que le portrait de Manon Balletti, maintenant à Londres, ceux de Mme Geoffrin et de sa fille, partis au Japon, de Mme Bonnier de la Mosson, au J. Paul Getty Museum, et de son époux, à Washington, et, chef-d'œuvre parmi les chefs-d'œuvre, celui de la marquise de Baglion, à Munich depuis 1971. Sans l'aide du groupe Bouygues une telle réunion eut été impossible. Dans Versailles, qui, avec son musée de l'Histoire de France, est un peu le musée du portrait, on ne peut que se féliciter de la tenue de cette exposition à la gloire de ce genre qui comptait tant au XVIIIe siècle, où le faire éblouissant de Nattier éclate et s'im- pose. Ainsi pourra-t-on aisément vérifier, comme l'a écrit Pierre de Nolhac, que le peintre est un maître incontestable,témoin de son temps, l'« élève des Grâces », hors de la mode et du goût de plaire, qui désarme les critiques et enchante les yeux. Pierre Arizzoli-Clémentel Directeur général de l'Etabtissement public du musée et du domaine national de Versailles Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Sommaire e Nattier en son siècle 17 e Catalogue des œuvres exposées 39 • Chronologie 297 • Annexe: catalogue de la vente Nattier 313 e Bibliographie 319 e Expositions 333 • Index 339 Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Nattier en son siècle Il ne faut pas juger Jean-Marc Nattier sur les œuvres médiocres qui portent son nom dans beaucoup de musées et dans quelques collections particulières. Depuis qu'il est à la mode de posséder un Nattier, comme il l'était autrefois d'avoir un Téniers ou un Raphaël, les «Nattier» se sont multipliés et courent le monde. La moindre vente de tableaux présente au catalogue ce nom redevenu fameux, et, bien entendu, c'est toujours pour un portrait de femme célèbre, une «Madame de Châteauroux» ou une «fille de Louis XV». Ces illusions flattent des vanités ou servent des intérêts; mais ce qui doit y perdre, c'est assurément la gloire de l'artiste. Peut-être convient-il, à présent que l'engouement est au comble, de peser les titres de cette gloire, de la réduire à sa part équitable et aussi de mettre en garde le public contre l'injuste réaction qui ne peut manquer de venir. Sans approcher des plus grands, Nattier est un maître incontestable ; il a des qualités de beau peintre et des charmes qui ne sont qu'à lui. On ne doit demander à «l'élève des Grâces» que ce qu'il peut donner; mais on est émerveillé de la valeur de son œuvre, si on veut bien ne l'étudier qu'en ses meilleurs morceaux. Pour sa renommée, deux fois née de la mode et exposée à périr de nouveau par elle, l'abondante production qu'on lui attribue devient un danger. On s'habitue trop vite à l'apprécier sur ces copies alourdies, ces répétitions d'atelier, où ne se retrouve plus la caresse délicieuse du pinceau, où l'on demeure surtout frappé par le caractère conventionnel, et parfois puéril, d'une composition que l'habileté de la main ne soutient plus. La mémoire en reste obsédée devant les meilleurs ouvrages; on est porté à prendre pour de simples réussites ceux qui donnent, en réalité, la moyenne véritable du peintre. Tel critique de presse ou de salon, aussi sévère pour Nattier qu'un contem- porain de Louis David, et dont le dédain se justifie par les raisons les mieux déduites, serait désarmé et conquis, si on lui présentait, réunies en une exposi- tion idéale, un choix d'œuvres de la bonne période de l'artiste. Quel préjugé d'école, quelle discussion technique résisterait à cet enchantement des yeux? On ne lutte pas contre le plaisir qu'il nous donne, on ne se défend point contre les séductions de ce pinceau adroit et nonchalant, qui connaît toutes les ruses d'un métier charmant et quelques-unes des ressources de la grande maîtrise. En 1905, Pierre de Nolhac invitait son lecteur à reconsidérer l'œuvre de Jean-Marc Nattier et, pour ce faire, l'exhortait à séparer le bon grain de l'ivraie afin d'avoir une idée plus juste de l'artiste. Malheureusement, il ne semble pas avoir été entendu. Non seulement le maître continue à pâtir de cette réputation de peintre complaisant de la femme que ses contemporains et la critique du siècle suivant lui forgèrent, mais il jouit aussi d'une célébrité mal maîtrisée Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt qui conduit encore à lui donner les portraits les plus divers et les plus inégaux. Le maître serait-il condamné à demeurer un créateur de compositions marquées d'un certain apprêt, d'une certaine prétention au mignard, au joli, au musqué, enlevant à ses modèles ce sentiment de nature, cette franchise que l'on ne reconnaît qu'aux grands peintres ? Comprendra-t-on un jour que Nattier ne fut pas seulement le portraitiste d'une femme couverte de pompons, de dentelles plus que transparentes, de fleurs, de fard, de mouches, d'une femme dont le regard coquet et animé faisait croire en 1850 à Pierre Hedouin qu'il signifiait Admirez mes prétintailles et aimez-moi ! Le peintre sera-t-il toujours condamné par les partisans du grand goût pour avoir privilégié la douceur de l'enveloppe et avoir ainsi estompé l'accent de la forme et la particularité vivante ? Soulignera-t-on indéfiniment que sa morbidesse avait abouti à l'effacement de la personnalité de ses modèles et à un sentiment de répétition ? L'absence de publication d'envergure depuis l'ouvrage fondateur publié par Pierre de Nolhac en 1905 (réédité en 1910 et en 1925) ainsi que d'une rétrospective permettant d'embrasser l'ensemble de l'œuvre n'a certes pas contribué à modifier l'image de l'artiste. Souffrant paradoxalement de sa trop grande célébrité et de la désaffection que le portrait français du XVIIIe siècle connaît depuis trop longtemps, Jean-Marc Nattier n'est demeuré qu'un nom. S'il est aujourd'hui temps de reconsidérer l'artiste, ne cherchons cependant pas à en faire une personnalité singulière, un génie comparable à Titien, à Rubens ou à Goya. Soulignons seulement ce que l'art de Nattier dut à son siècle et mesurons combien il put être un modèle. La personnalité du maître n'en sera dès lors que plus grandie. La jeunesse Les premières œuvres d'un artiste ne sont jamais les plus faciles à déceler. Toutes de tâtonnements et d'emprunts, elles témoignent le plus souvent de l'influence du ou des professeurs qui furent appelés à guider le jeune élève sur le chemin de la création. Jean-Marc Nattier n'a pas dérogé à la règle. Sa fille et biographe, Marie- Catherine Pauline Tocqué, son nécrologue, Charles Palissot de Montenoy, l'amateur Pierre-Jean Mariette et l'auteur du Dictionnaire des artistes publié à Paris en 1776, l'abbé de Fontenai, tous ont souligné que l'enfant avait été tenu sur les fonts baptismaux par l'illustre Jean-Baptiste Jouvenet et que sa disposi- tion précoce pour le dessin avait encouragé son père, le portraitiste Marc Nattier, à l'envoyer à l'Académie afin qu'il y reçût un enseignement. Aussi ne pourra-t-on s'étonner que la première œuvre originale qui ne soit pas l'une de ces copies tracées d'après Charles Le Brun ou Pierre Paul Rubens (voir cat. 1) fût justement l'une de ces académies dessinées dont les jeunes élèves faisaient leur quotidien (fig. 2). Signée et datée par Jean-Marc Nattier en 1705, soit l'année de ses vingt ans, la feuille1 présente un corps masculin de dos dont les raccourcis sont parfaitement maîtrisés. Le jeune artiste a puissamment cerné les formes, et, à l'aide des hachures et de l'estompe, il s'est joué avec beaucoup d'adresse de la difficulté de transcrire les volumes. Par sa force, le dessin doit beaucoup aux académies de Jouvenet et prouve que le maître ne fut 1. Collection de Jeffrey E. Horvitz, The Harvard University Art Museums, Cambridge, Massachusetts (inv. 1-1997-4°). Le dessin (H. 44,1 ; L. 30,6) a été acquis en 1997 sur le marché de l'art parisien. Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Fig. 2. Académie, 1705. Pierre noire. Cambridge, The Harvard University Art Museums, collection Jeffrey E. Horvitz, inv. 1-1997-40. Fig. 3 • Le Bon Samaritain, 1708. Huile sur toile; H. 100; L. 81. Collection particulière. certainement pas étranger à la formation de son filleul. Plusieurs autres œuvres en témoignent encore quelques années plustard. La petite toile2 signée et datée de 1708 figurant le bon Samaritain (fig. 3) comprend aussi ces figures masculines solidement charpentées qui ne sont pas sans rappeler celles qui, une fois par mois, étaient réunies à l'Académie pour «poser le groupe ». Non dépourvue de ces maladresses que seule la jeunesse explique, elle semble annoncer une autre composition à multiples personnages qui pose problème (fig. 4). Décrivant Apollon révélant à Vulcain et aux dieux de l'Olympe l'adultère de Mars et Vénus, la toile de petites dimensions parut dans plusieurs ventes parisiennes3 et fut alors décrite comme étant signée et datée de 1724 ou de 1727. Ces dates si tardives, que nous n'avons pu vérifier - l'oeuvre ne nous étant connue que par la médiocre photographie qu'en donna le catalogue de la vente de 1913 -, nous surprennent et peuvent résulter d'une restauration abusive ou d'une lecture inexacte. Non seulement il est impossible que Nattier ait peint à près de quarante ans une image toujours aussi marquée par l'art de Jouvenet, mais il est également important de noter que, dès 1722, un dessin décrivant Mars et Vénus avait été inventorié chez l'artiste (voir la «Chronologie»). Cette feuille, qui semble être celle (fig. 5) qui passa en vente à l'hôtel Drouot, à Paris, le 31 janvier 19554, et non la copie inédite (fig. 6) que conserve le Nationalmuseum de Stockholm5, compte parmi les dessins aboutis que Nattier exécuta afin de conserver dans son atelier le souvenir de certaines de ses compositions et conduit à dater le tableau d'avant 1722. Nous serions même enclin à le croire antérieur à 1717, année au cours de laquelle le jeune maître reçut du tsar sa première commande de portraits officiels (voir cat. 4 et 5) et peignit aussi deux petites toiles à sujets plus aimables6. Mettant en scène Vénus dans l'instant où elle prive l'Amour de son arc et au moment où elle le fustige avec des roses, ces pendants - dont nous reproduisons la réplique7 du 2. Huile sur toile, H. 100, L. 81. Signé et daté en bas à droite: Nattier Le jeune Fecit 1708: l'œuvre appartenait en 1997 à Maurice Ségoura et se trou- vait dans sa galerie, à Paris. 3. Vente Méchin, 16 janvier 1886, n° 55; vente de la collection de Mme A. H., Paris, hôtel Drouot, 19 et 20 décembre 1913, lot 44, repr. (comme Apollon et les Muses, huile sur toile, H. 61; L. 85); vente anonyme (M. H.), 20 mars 1930, n° 48; vente Paris, hôtel Drouot, 29 novembre 1951, lot 84 (comme attribué à Jean-Baptiste Nattier). Probablement s'agissait-il de la toile qui figura dans la vente Nattier, le 27 juin 1763 (partie du lot 5: Un tableau représentant Mars et Vénus, bordure dorée). 4. Lot 45, comme attribué à Nattier. Nous en avons obtenu la photographie grâce à Joseph Baillio et Odile Poncet, qui préparent le catalogue raisonné de l'oeuvre de Nattier dans le cadre du Wildenstein Institute et que nous remercions. On notera que la figure de Jupiter apparaît à l'identique sur un autre dessin où l'on a reconnu Énée accueilli dans l'Olympe (fig. 1). La feuille fut vendue à Paris le 30 avril 1924, lot 105, repr. pl. XII, comme Marc Nattier. En 1971, elle appartenait à Paul Prouté - voir le catalogue Degas, 1971, n° 13, repr., comme de Marc Nattier, préparatoire à l'estampe de Fig. 1. Marc ou Jean-Marc Nattier (?). Énée accueilli dans l'Olympe. Pierre noire et rehauts de blanc; H. 28,2; L. 26,4. Non localisé. Nicolas Tardieu d'après une composition semblant être de Cotelle. Le 10 janvier 1990, elle passa à l'encan chez Christie's à New York, lot 128, repr., comme «cercle de Jean-Marc Nattier». Le 12 janvier 1994, elle réapparut chez Sotheby's à New York, lot 104, repr., comme «cercle de J. M. Nattier ». 5. Pierre noire et rehauts de lavis gris. Mis au carreau à la pierre noire. Les contours des figures ont été passés au stylet afin, probablement, d'être gravés. H. 43,4; L. 59,2, inv. NM Anck. 301 ; voir Per Bjurstrom, Drawings in Swedish Public Collections. 2. French Drawings. Sixteenth and Seventeenth Centuries, Nationalmuseum, Stockholm, 1976, n. p., n° 785, repr. Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Fig. 4. Mars et Vénus surpris par Vulcain. Huile sur toile; H. 61 ; L. 85. Non localisé. Fig. 5- Mars et Vénus surpris par Vulcain. Dessin non localisé. Fig. 6. Copie d'après Jean-Marc Nattier. Mars et Vénus surpris par Vulcain. Pierre noire et rehauts de lavis gris; H. 43,4; L. 59,2. Stockholm, Nationalmuseum, inv. NM Anck. 301. Fig. 7- Vénus prive l'Amour de son arc. Huile sur toile; H. 69; L. 75. Marseille, musée des Beaux-Arts, inv. 689. Fig. 8. Bernard-François Lépicié d'après Jean-Marc Nattier. Vénus fustigeant l'Amour avec des roses. Estampe. Collection particulière. Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Fig- 9. Jupiter et Io surpris par Junon. Huile sur toile; H. 89,5; L. 115,5. Peterhof, State Museum Reserve, pavillon de Monplaisir. Fig. 10. Les Musiciens (avant restauration). Huile sur toile; H. 131,3; L. 99,2. Paris, musée de la Musique, inv. E. 997-16-1. musée des Beaux-Arts de Marseille (fig. 7) - et l'estampe8 gravée par Bernard- François Lépicié (fig. 8) témoignent à nos yeux d'une certaine évolution. En simplifiant ses compositions et en les inscrivant au sein de vastes paysages, en usant d'accessoires plus élégants, en plissant davantage ses draperies et en les animant de reflets colorés, en affinant les visages, en féminisant les attitudes et en leur donnant plus de grâce, Jean-Marc Nattier est parvenu en effet à se libérer de l'emprise que les créations de Jean-Baptiste Jouvenet avaient jusqu'alors exercée. Parce qu'en ces années-là il s'ouvre à d'autres influences, l'artiste nous trouble et nous incite à réfléchir sur la chronologie de ses œuvres. Figurant Jupiter et Io surpris par Junon (fig. 9), la toile inédite9 exposée parmi les tableaux nordiques du cabinet marin de la résidence de Monplaisir à Peterhof (Saint-Pétersbourg) offre assez de points communs stylistiques avec les petits épisodes de l'histoire de Vénus pour avoir été peinte la même année ou pour être de peu antérieure à 1717. Mentionnée sur la liste des achats exécutés par P. J. Beklemichev pour Pierre le Grand en 171710, l'œuvre apparaissait encore sous le nom de Nattier dans l'inventaire des tableaux de Monplaisir dressé par Jacob von Stâhlin en 1738 et en 173911. Elle ne sombra dans l'anonymat qu'après. Si cette toile trouve aisément sa place parmi les œuvres du début de 6. Les toiles originales, toutes deux signées et datées Nattier le Jeune. 1717, paraissent être celles (H. 80; L. 68,5; rentoilées au XIXe siècle) qui appa- rurent sur le marché de l'art en 1990-1991 à Paris. 7. Huile sur toile, H. 69; L. 75, inv. 689. L'œuvre fit partie de la collection de l'amateur marseillais Guillaume de Paul (1738-1793). Une autre ver- sion (huile sur toile de format ovale, H. 89,5; L. 75,5) appartint à la galerie Marcus, à Paris. 8. État consulté, collection particulière. La lettre indique: J. M. Nattier inv. et Pinx-B. lEpicier sculp/A Paris chés Basan. L'estampe en contre- partie fit partie, comme celle qui figure Vénus privant l'Amour de son arc également gravée par François-Bernard Lépicié, du recueil des Cent Estampes diverses, sujets et paysages, gravées d'après les tableaux et dessins des plus grands peintres Italiens, Flamands, Hollandois et François édité par François Basan. Elle inspira à un peintre faïencier rouennais l'ornementation centrale du plateau offert en 1917 par J. Pierpont Morgan au Metropolitan Museum of Art, de New York (inv. 17-190-1835). Nous remercions Gilles Grandjean pour cette information. 9. Huile sur toile, H. 89,5; L. 115,5, inv. PDMP-466-J. 10. Nous devons cette provenance à Piotr G. Makho, qui, par courrier, nous a aimablement indiqué qu'ellese trouvait dans l'archive national des actes anciens, fonds 9, département 2, document 31, feuille 209. 11. Voir K. V. Malinovsky, les Notes de Jacob von Stâhlin sur les beaux-arts en Russie, Moscou, 1990, t. II, p. 23, 67 (en russe). Nous remercions à nouveau Piotr G. Makho pour cette référence. Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt la carrière de l'artiste, en revanche, il n'en est pas de même pour deux autres tableaux qui, de prime abord, semblent étrangers à la manière des sujets mythologiques précédemment cités et reproduits. Le premier (fig. 10), vendu aux enchères à Paris le 13 juin 199712, non sans susciter quelques interroga- tions quant à sa paternité, appartient aujourd'hui au musée de la Musique13. Réunissant un violiste et une jeune femme dont la partition musicale est ouverte sur l'air «On ne peut s'empêcher d'aimer» que composa Nicolas Bernier (1665-1734) et que publia Christophe Ballard en avril 1706 dans le Recueil d'airs sérieux et à boire de différents autheurs, le double portrait, bien qu'il fût signé NATTIER LE JEUNE et daté de 1710, n'a pas fait l'unanimité. Il faut dire que le tableau déconcerte. Non seulement la graphie en majus- cules de sa signature14 se distingue de celle, en minuscules, qui est apposée sur le Bon Samaritain en 1708, mais le traitement est différent de celui des autres œuvres de jeunesse. Le modelé du visage de la jeune femme, moins ferme, moins dessiné qu'à l'accoutumée, se veut plus flou et contraste avec certains autres morceaux de la composition telle la main gauche du joueur de viole, d'un métier beaucoup plus sec. Cette propension à traiter les chairs féminines sans véritablement les cerner, comme si la matière se faisait pastel, est aussi caracté- ristique du second tableau problématique, également signé en majuscules et daté de 1713 (fig. 11). Identifié tour à tour comme Mars et Vénus et, de manière plus crédible, comme Vénus et Adonis, le sujet de cette œuvre15 est prétexte à une mythologie galante qui se plaît à mélanger les références. Délicieusement anachronique, la toque piquée de plumes fait ainsi de la figure masculine quelque acteur du Théâtre-Français et rappelle celles qu'arborent les Fig. 11. Vénus et Adonis. Huile sur toile. H. 77; L. 105. New York, collection privée. 12. Il s'agissait du lot 82 de la vente. L'œuvre était auparavant passée à l'encan à Paris les 22 et 23 mai 1924 (lot 68; repr.; comme attribué à Nattier) et le 18 juin 1935 (lot 46; repr.). Le cata- logue de la vente de 1935 mentionnait qu'elle avait appartenu à la comtesse de G... de V... 13. Inv. E. 997-16-1. Huile sur toile, H. 131,3; L. 99,2. Rentoilé anciennement par la maison Victor Vinot-Lebreton, 51, rue du Rocher à Paris. 14. Nathalie Houddelinckx, qui restaure le tableau, nous a confirmé que la signature était dans la pâte et présentait un réseau de craquelures homogène avec celui du reste de la surface picturale. Elle doit par conséquent être considérée comme contempo- raine de la réalisation du tableau. 15. L'œuvre (huile sur toile, H. 77; L. 105) appartient à une collection privée new-yorkaise. Elle figura dans la vente de la collection du comte de Gramont à la galerie Jean Charpentier, à Paris, le 15 juin 1934 (lot 34; repr.; comme provenant, selon la tradition, du château de Coppet). Elle appartenait en 1963 à la baronne Van Zuylen à Paris (voir Connaissance des arts, janvier 1963, n" 131, repr.). Elle passa à nouveau à l'encan à Monaco lors de la vente de la succession de lady Deterding (Sotheby Parke Bernet) le 26 octobre 1981, et à New York le 15 janvier 1985 (Christie's; lot 86; repr.). Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Fig. 12. Louis de Boullongne. Le Retour de chasse. Huile sur toile. Collection particulière. Fig. 1). Jean-Baptiste Nattier. La Mort d'Adonis. Huile sur toile. Non localisé. Fig. 14. Jean-Baptiste Nattier. Le Triomphe de Galatée. Huile sur toile. Non localisé. Fig. 15. Le Jugement de Pâris. Huile sur toile. Non localisé. enfants du Retour de chasse peint par Louis de Boullongne (fig. 12). Le putto ailé qui cherche à chevaucher l'un des chiens à gauche évoque, quant à lui, les modèles de Titien et dénote du même coup la culture italienne de l'artiste. Le grand nu féminin n'est pas sans faire songer à ceux que réalisa Jean-Baptiste Nattier. Nous concédons facilement que si les toiles des musées de la Musique et de New York n'avaient pas été toutes deux signées Nattier le jeune, nous les aurions attribuées sans beaucoup d'hésitation au frère aîné de Jean-Marc tant elles sont proches des quelques œuvres signées (Nattier l'aisné) que nous lui connaissons. Ainsi, la Mort d'Adonis (fig. 13), peinte pendant les années 171016, et le Triomphe de Galatée (fig. 14), daté de 172417, comprennent les mêmes gestes déclamatoires, les mêmes coiffures nattées et les mêmes visages traités en raccourci que dans les œuvres de son cadet. Cela n'a rien d'étonnant. Formés ensemble à l'Académie, vivant ensemble au moins jusqu'en 1722 et travaillant ensemble, il est légitime que les deux frères aient eu un style similaire18. Cette communauté d'esprit, cette analogie du faire ne peuvent que dérouter. Avec ses figures toutes de courbes et aux profils pointus, le Jugement de Pâris (fig. 15) vendu le 19 mai 191119 fait à nouveau irrésistiblement songer à l'art de Jean-Baptiste. Il est pourtant signé Nattier le Jeune. 16. Huile sur toile, H. 87,6; L. 106. À l'occasion de son passage en vente (Paris, hôtel Drouot, 17-18 décem- bre 1956, lot 200; Paris, hôtel Drouot, 26 juin 1981, lot 20; New York, Christie's, 23 octobre 1998, lot 15), la date apposée à la suite de la signature fut lue 1713 ou 1718. 17. Huile sur toile, H. 38; L. 51,5. Gravée par B.-L. Henri- quez en 1769, l'œuvre appartint à la collection d'Alfred Beurdeley (voir Margaret Morgan Grasselli, «A Drawing by Jean-Baptiste Nattier», Master Drawings, 1988, vol. 26, n° 4, p. 356-357, repr. pl. 41). 18. Les allégories de la Musique (huile sur toile; H. 127; L. 88) et de la Sculpture (huile sur toile; H. 128; L. 89) conservées au palais Catherine à Tsarskoïe Selo (Saint-Pétersbourg) sont ainsi généralement attri- buées à Jean-Marc Nattier (E. M. Garchine, 1888; V. Lemus et L. Lapina, 1990, fig. 99 et 100), et ce, bien que la Sculpture soit clairement signée et datée: 17151Nattier Lais (pour l'aisné). 19. Huile sur toile, H. 62; L. 85. L'œuvre, signée et datée à droite, est passée à l'encan à l'hôtel Drouot, à Paris, le 19 mai 1911, à l'occasion de la vente de M. X... (lot 20, repr.). Le catalogue ne mentionne malheureu- sement pas la date apposée à la suite de la signature. Il existe un autre tableau décrivant le Jugement de Pâris. Ayant appartenu à la collection Careyon- Talpayrac, cette œuvre (huile sur toile; H. 45,4; L. 58,1) portant une annotation Nattier p.x. et la date 1745 n'est pas de Jean-Marc Nattier. Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Le portraitiste Comme son goût naturel le portait à suivre le genre de l'histoire, le premier ouvrage qui parut de lui après sa réception à l'Académie fut un très grand tableau allégorique de la famille de M. de la Motte, trésorier de France. C'est à ce goût dominant en lui que l'on a dû ce nombre infini de portraits, qui séduisaient autant par le mérite de la ressemblance que par les grâces de la composition la plus ingénieuse. Il conciliait si bien ces deux grandes parties de l'art dans ses ouvrages, que le public éclairé ne savait le plus souvent qui admirer le plus en lui, ou du peintre d'histoire ou du peintre de portrait. On pardonnera à Mme Tocqué d'avoir singulièrement simplifié les faits, car si Jean-Marc Nattier quitta rapidement le talent de l'histoire pours'attacher à celui du portrait, non seulement il ne connut pas immédiatement le succès, mais il lui fallut plusieurs années pour parvenir à la formule qui fit sa célébrité. Lorsque l'artiste devient membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture, en 1718 (voir cat. 6), Paris comprend alors nombre de portraitistes reconnus. Les plus âgés d'entre eux, François de Troy (1645-17Jo), Nicolas de Largillierre (1656-1746) et Hyacinthe Rigaud (1659-1743) se sont imposés auprès d'une clientèle d'aristocrates, de parlementaires, de financiers et de grands bourgeois par la somptuosité de leur pinceau et la pompe souvent décorative de leurs mises en scène. Alexandre-François Desportes (1661-1743) s'est illustré par la création du portrait masculin «en chasseur ». Pierre Gobert (1662-1744), et Jean Raoux (1677-17J4), les plus jeunes, se sont fait les chantres du portrait historié. Jean-Baptiste Santerre (1658-1717), Robert Le Vrac-Tournières (1667-1752), et Alexis Grimou (1678-1733) contribuèrent à la diversité du genre. À chacun, Nattier fait acte d'allégeance; de chacun, il sait apprendre. Ainsi, le portrait de Pierre Ier de Russie peint en 1717 (cat. 5) Fig. 16. jeune Femme à la partition des Folies d'Espagne, 1719. Huile sur toile. Paris, musée du Louvre. Fig. 17. Le Marquis de Villeneuve, 1725. Huile sur toile. Paris, musée du Louvre, inv. MNR 895. Fig. 18. Copie d'après Jean-Marc Nattier L'Abbesse de Chelles, Anne de Clermont Gessan de Chaste. 1 Huile sur toile. Chelles, musée Alfred-Bonno, inv. RF 1950-15. Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Fig. 19. Louis-Michel Van Loo. Femme en vestale. Huile sur toile. Montpellier, musée Fabre, inv. 849-1-1. Fig. 20. Attribué à Pierre Le Sueur. Femme en source. Huile sur toile; H. 82,5; L. 65. Non localisé. Fig. 21. Marianne Loir. Femme en Hébé. Huile sur toile; H. 95; L. 78. Non localisé. doit-il beaucoup à l'iconographie guerrière de Rigaud. La Jeune Femme à la partition des Folies d'Espagne20, toile signée et datée de 1719 (fig. 16), évoque les créations de Raoux. Le monumental portrait dépeignant en 1720 le comte Maurice de Saxe (cat. 7) fait songer à l'art de Santerre. Les effigies de chasseurs (cat. 9 et 10), comme celle21 du marquis de Villeneuve datant de 1725 (fig. 17) et celle du gentilhomme assis peinte en 172722 appellent à la comparaison avec les créations de Desportes. Le portrait de Thérèse de La Martinière (1739. Musée de Cincinnati) et celui de l'abbesse de Chelles, Anne de Clermont Gessan de Chaste, dont le souvenir nous est conservé par des copies23 (fig. 18), pérennisent les traits de ces femmes vouées à Dieu à la manière de Largillierre et de Rigaud. Les images présumées de Mesdemoiselles de Beaujolais (cat. 12) et de Chartres (cat. 13) clament leur dette à l'égard de Gobert. Il faut en fait attendre les années 1735-1740 pour que Nattier parvienne à peindre des portraits qui lui soient un peu plus personnels. Emblématiques de l'esthétique rocaille, ses créations ne cherchent pas à se distinguer de celles de ses confrères par le choix de travestissements qui seraient son apanage. Nombreuses sont en effet les clientes qui, souhaitant paraître en vestale, en source, en Hébé ou en Diane, font appel à d'autres peintres, tels le célèbre Louis-Michel Van Loo (fig. 19) ou les méconnus Pierre Le Sueur (fig. 20) et Marianne Loir (fig. 21). Si Nattier cherche à se démarquer de ses contemporains, c'est avant tout par le choix d'une gamme chromatique associant le bleu, le gris perle, le vert et le rose, et par l'usage d'une matière posée en touches légères et duveteuses qui confère un aspect un peu flou aux chairs et contribue à accentuer leur volume en vertu du pouvoir d'accommodation de l'œil. C'est aussi et surtout par la manière dont son pinceau, sans cesser d'être fidèle, c'est-à-dire sans trop perdre la ressemblance, parvient à ajouter à la beauté de ses modèles. Rapidement reconnu pour ce rare talent, l'artiste fut à ce titre encensé. Dès 1737, le poète Jean-Baptiste Gresset (fig. 22; avant restauration) en fit l'élève des Grâces et 20. Huile sur toile, H. 74,5; L. 60,5. Signé et daté à mi-hauteur à droite: Nattier/Le Jeune 1710. Paris, musée du Louvre, donation Hélène et Victor Lyon, entrée au musée en 1977, inv. RF 1961-65. Provenance: vente, Londres, Sotheby's, 12 mai 1927, lot 76, repr. (The pro- perty of a Lady, from the collection of a French Nobleman). 21. Huile sur toile, H. 127,2; L. 105,5. Signé et daté en bas à gauche: Nattier Le jeune 1725. Paris, musée du Louvre, inv. MNR 895. Provenance: récupération en Allemagne, déposé par l'office des biens privés au musée du Louvre. 22. Huile sur toile, H. 145; L. 113. Signé et daté à mi- hauteur à droite: Nattier p.x. 1727. Non localisée, l'œuvre a été vendue par Sotheby's à Monaco les 16 et 17 juin 1989, lot 383, repr. Elle provient selon le catalogue de la vente Eugène Fischhof (Paris, galerie Georges Petit, 14 juin 1913, lot 35) du château de Chiseuil près de Digouin (Saône- et-Loire). 23. Nous reproduisons celle que conserve le musée Alfred-Bonno à Chelles (huile sur toile, H. 146,8; L. 113,9; acquise en 1950 par le musée du Louvre et mise en dépôt au musée de Chelles, inv. RF 1950-15). Un autre exemplaire appartient au château de Versailles (inv. MV 6465). Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Fig. 22. Jean-Baptiste Gresset. Huile sur toile. Amiens, musée de Picardie. le peintre de la beauté24. En 1741, l'ambassadeur de Suède en France, Carl Gustaf Tessin, souligna combien il était devenu difficile d'obtenir un portrait tant le maître était sollicité par les femmes. En 1748, l 'auteur des Observations sur les arts25, probablement Saint-Yves, se faisait tout aussi laudatif. Pour lui, il ne fallait point s'étonner que la gente féminine aimât à se faire portraiturer par l'artiste: personne n'avait le don de les faire plus ressemblantes, et n'était plus heureux dans le choix de leurs attitudes et de leurs airs de tête toujours gracieux. Il semblait que l 'amour conduisait son pinceau. Rendues et embellies par une main si habile, les grâces de chacun des modèles en devenaient même si touchantes que souvent la seule vue du portrait achevait ce que la vue de la personne n'avait que commencé. Pendant longtemps ce succès ne se démentit pas, et si, en 1750 et en 1753, le baron Louis-Guillaume Baillet de Saint-Julien26 et l'abbé Garrigues de Froment27 furent les premiers à reprocher à Nattier de quelquefois manquer de vérité et d'utiliser des attitudes maniérées et forcées, il fallut attendre les premiers salons de Diderot pour qu'une opinion terrible- ment divergente soit émise au sujet des mérites de l'artiste. En 1763, le critique annonçait laconiquement que si Nattier avait été autrefois un bon portraitiste, à présent il n'était plus rien. Un tel jugement pouvait avoir plusieurs raisons. D'une part, la mode des travestissements historiés, mythologiques ou allégo- riques n'était plus aussi goûtée qu'auparavant. D'autre part, parce qu'il avait dû satisfaire une clientèle toujours plus nombreuse, le peintre avait été souvent appelé soit à reproduire la même composition à des dates différentes, en modi- fiant simplement le visage du modèle (voir cat. 16, 34, 48, 64, 69), soit à n'in- troduire que de légères variantes comme dans le portrait de Marie-Henriette Berthelot de Pleneuf, peint en 1739 (fig. 23) et celui d'Élisabeth de La Rochefoucauld, duchesse d'Enville, réalisé en 1740 (fig. 24), ou ceux, beau- coup moins ambitieux, de Marie-Élisabeth de Rouvray Saint-Simon (fig. 25), de Marie-Angélique-Claudine-Henriette de Becdelièvre, épouse du comte Fig. 23. Marie-Henriette Berthelot de Pleneuf. Huile sur toile. Tokyo, The National Museum of Western Art. 24. Recueil de poësiesde monsieur Gresset. A Amsterdam. MDCCXXXIX [1739] vers sur les tableaux exposés à l'Académie Royale de peinture, au mois de septembre 1737. A Paris, chez Prault père, Quai de Gêvres; au Paradis. MDCCXXXVII [1737]. 25. Observations sur les arts et sur quelques morceaux de peinture et sculpture exposés au Louvre, où il est parlé de l'utilité des embellisse- ments dans les villes, Leyde, 1748. 26. Lettres sur la peinture à un amateur, Genève, 1750. 27. Sentimens d'un amateur sur l'exposition des tableaux du Louvre et la critique qui en a été faite, [1753], sans lieu. Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Fig. 24. Élisabeth de La Rochefoucauld, duchesse d'Enville. Huile sur toile. Collection particulière. Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Fig. 25.̂ Marie-Élisabeth de Rouvray Saint-Simon. Portrait présumé, signé et daté de 1739. Huile sur toile. Collection particulière. Fig. 26. La Comtesse de Ranes. Huile sur toile. Signé et daté de 1742. New York, marché de l'art. Fig. 27. La Comtesse d'Andlau. Huile sur toile. Signé et daté de 1743. Non localisé. Fig. 28. Jeune Inconnue dite Madame Lenormant d'Étiolles. Huile sur toile. Vendu en 1967 à Paris, à la galerie Cailleux. Non localisé. de Ranes (fig. 26), de la comtesse d'Andlau, née Polastron (fig. 27), ou de la jeune inconnue en qui on a proposé, sans fondement sinon celui de la ressemblance, de reconnaître Jeanne-Antoinette Lenormant d'Étiolles avant qu'elle ne devienne Mme de Pompadour (fig. 28), tous de simples bustes se détachant ou non sur un fond de paysage. Cette trop grande abondance de portraits répondant presque à une norme et n'offrant entre eux que très peu de variantes avait certainement lassé et, du même coup, avait nui à la réputation du maître. « L'atelier » de Jean-Marc Nattier Le nombre important d'oeuvres qui ont été et sont encore associées au nom de Nattier a conduit à imaginer que le maître s'était entouré dans son atelier d'apprentis et d'assistants afin de répondre à toutes les commandes qui lui étaient passées. Toute séduisante et plausible qu'elle soit, l'hypothèse appelle quelques remarques. En premier lieu, il est important de noter que le maître fut lui-même particulièrement prolifique tout simplement parce que sa méthode de travail le lui permit. De façon quasi systématique, l'élaboration de chacun de ses portraits obéissait à deux étapes. À l'occasion de la séance de pose du modèle, l'artiste peignait le visage à même la toile. En témoignent encore les études des visages de Madame Infante (cat. 57), de Madame Adélaïde (cat. 60) et de Marie-Josèphe de Saxe (cat. 59), comme le portrait allégorique du musée de la Cour-d'Or, à Metz (fig. 29), œuvre inachevée dans laquelle l'on peut légitimement reconnaître la Dame, la palette à la main, non fini(e) qui figura dans la vente de la collection de Nattier, le 27 juin 1763 (voir «Document d'archives»). L'attitude du corps faisait, elle, l'objet d'une étude dessinée Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt qui, certainement, devait être soumise au commanditaire (voir cat. 34). Demeurant à l'atelier, ces feuilles préparatoires constituèrent très vite un extraordinaire vivier d'attitudes au sein duquel Nattier fut conduit à puiser tout au long de sa carrière. Selon une pratique qu'il partagea avec d'autres portraitistes tels que Nicolas de Largillierre et Hyacinthe Rigaud, il n'hésita pas à réutiliser une même composition pour des commanditaires différents. Pouvant aujourd'hui paraître condamnable, la méthode avait certainement une incidence sur le prix du portrait et permettait de travailler plus vite et, par conséquent, de répondre à davantage de commandes. N'éprouvant aucune gêne à employer le même corps pour plusieurs visages, le maître ne rechignait pas non plus à peindre des répliques de ses propres portraits. Les comptes des Bâtiments du roi fourmillent de mentions à ce sujet; la correspondance de Tessin aussi (voir cat. 30, 31, 34). À toutes ces œuvres qui pourraient faire croire que Nattier eut recours au service d'un atelier, il faut également ajouter les créations du cabinet du roi. Situé dans l'hôtel de la surintendance à Versailles28, à proximité des bureaux des Bâtiments du roi, des appartements de son directeur et du garde des tableaux, et, surtout, des galeries et des magasins où l'on conservait les peintures des collections royales qui n'étaient pas exposées, ce service avait pour principale fonction d'assurer la multiplication des portraits les plus réussis des membres de la famille royale. À cet effet plusieurs peintres tels que Prévost, Hellard, Coqueret, Jeaurat de Bertry, Anne-Baptiste Nivelon ou Jean-Martial Frédou, y travaillaient quotidiennement. Si leur tâche essentielle était de donner des copies, réduites ou non, parfois partielles, il leur arrivait aussi de recomposer de nouveaux portraits à l'aide de plusieurs éléments empruntés aux différentes œuvres originales dont ils disposaient dans les magasins (cat. 59). Appréciées de la reine, de ses filles, et de la Dauphine, les effigies de Jean-Marc Nattier n'avaient pas été délaissées par les peintres du cabinet du roi. Bien au contraire, ces derniers s'étaient activement employés à en multiplier les copies. Sans le vouloir, ils avaient également contribué à la légende de l'atelier de Nattier. Fig. 29. Jeune Femme incarnant la Peinture. Huile sur toile. Metz, musée de la Cour-d'Or. 28. Actuel 6, rue de L'Indépendance-Américaine, entre la rue du Vieux-Versailles et la rue de L'Orangerie. Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt N'est pas Nattier qui veut: Pierre Gobert et Marianne Loir Le phénomène est coutumier: l'oeuvre des maîtres les plus célèbres agrège celles des peintres les moins connus. Chacun des artistes ainsi associés en souffre. Le plus illustre, parce que les œuvres dont on le gratifie sont souvent d'un moindre mérite. Le plus humble, parce qu'il perd à cette occasion son identité artistique. Bien malgré lui, Jean-Marc Nattier a ainsi deux compa- gnons d'infortune. Le premier, Pierre Gobert (1662-1744), est probablement le plus connu29. Fils d'un sculpteur du roi et frère d'un peintre, il s'imposa par ses effigies élégantes comme l'un des tout premiers portraitistes galants et fut, à ce titre, très souvent confondu avec Nattier. Il n'est d'ailleurs pas une année sans que certaines de ses œuvres paraissent en vente soit sous le nom du maître, soit comme de son hypothétique atelier. Agréé le 24 septembre 1701 à l'Académie royale de peinture et de sculpture, Gobert en fut reçu membre le 31 décembre de la même année en présentant les portraits du peintre Louis de Boullongne et du sculpteur Corneille van Clève. Malgré une redoutable concurrence, il n'eut aucune difficulté à établir sa réputation. De septembre 1707 à mars 1709, l'artiste séjourna à la cour de Lunéville, où il peignit pour le duc de Lorraine Léopold et son épouse Elisabeth-Charlotte d'Orléans un impressionnant ensemble de soixante-dix portraits comprenant des effigies originales et nombre de répliques30. De retour à Paris, fort de cette prestigieuse introduction dont il se prévaudra en arborant le titre de «peintre ordinaire du duc de Lorraine », Gobert travailla ensuite pour les Condé et les Conti, et pour le prince-Électeur Max Emmanuel de Bavière. À la demande de Madame de Prie, il fit, en février 1725, le voyage jusqu'à Wissembourg afin de fixer les traits Fig. 30. Pierre Gobert. Armande-Felice de Mazarin, marquise de Nesle. Huile sur toile. Agen, musée des Beaux-Arts, inv. i8ai. Fig. 31. Pierre Gobert. Jeune Femme en source. Huile sur toile. Paris, musée du Louvre; endépôt à l'hôtel Matignon. Fig. 32. Pierre Gobert. Portrait dit de Marie-Adélaïde de Savoie, duchesse de Bourgogne. Huile sur toile. New York, The Metropolitan Museum of Art, inv. 63-120. 29. Eugène Thoison, « Recherches sur les artistes se rattachant au Gatinais. Pierre Gobert », Réunion des sociétés des beaux-arts des départements, 1903, t. XXVII, p. 98-137; « Recherches sur les artistes se rattachant au Gatinais. Pierre Gobert, portraitiste », Réunion des sociétés des beaux-arts des départements, 1906, t. XXX, p. 363-385. Juan José Luna, « Pinturas de Pierre Gobert en Espana», Archivo Espanol de Arte, 1976, t. XLIX, n° 196, p. 363-385- 30. Henry Lepage, « Pierre Gobert. Mémoires de tra- vaux faits pour le duc de Lorraine de 1707 à 1709 », Archives de l'art français, 1857-1858, t. V, p. 81-87. 31. Eugène Thoison, 1903, p. 110. Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Fig. 33. Marianne Loir. Jeune Femme en Vénus. Huile sur toile. Paris, collection particulière. Fig. 34. Marianne Loir. Jeune Femme en Hébé. Huile sur toile. Anciennement coll. de Mme L. de L., née de La Bégassière; sa vente, Lucerne, 27 juillet 1926. Non localisé. Fig. 35. Marianne Loir. Jeune Femme en source. Huile sur toile. Autrefois à Paris, à la galerie Marcus. Non localisé. de Marie Leszczynska, que l'on destinait à Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé. L'on sait ce qu'il advint de la jeune princesse; l'on aimerait croire, ainsi que l'affirmait Eugène Thoison31, que l'effigie peinte par l'artiste détermina cette royale destinée. En 1737, le peintre brillait une ultime fois en présentant au Salon l'un de ses portraits les plus ambitieux, celui de la famille du duc de Valentinois (Monaco, palais princier; réplique en collection particulière). L'œuvre était alors exposée aux côtés de l'un des tout premiers chefs-d'œuvre de Jean-Marc Nattier, le portrait de Mlle de Lambesc en Minerve armant et destinant au métier de la guerre son jeune frère, le comte de Brionne (Paris, musée du Louvre; en dépôt au palais des Beaux-Arts de Lille). Par le choix de ses attitudes un peu figées (fig. 30), par la disposition affectée et gracieuse des doigts de ses modèles féminins, par l'emploi de travestissements historiés (fig. 31), par le type dépersonnalisé et flatteur de ses visages résolument placides (fig. 32), Gobert était parvenu à créer un style qui tranchait avec les œuvres de Largillierre et de Rigaud, ses contemporains. Il ne mesurait certainement pas combien la postérité lui serait ingrate, toujours prompte à donner à autrui le fruit d'un labeur acharné et autrefois reconnu. Le second peintre dont le nom est très souvent oublié au profit de celui de Nattier est une femme, Marianne Loir. L'un de ses portraits, celui de Marie Clara Philippine von Ingelheim est ainsi exposé depuis fort peu de temps dans le nouveau musée de peintures de Berlin (Staatliche Museen zu Berlin- Preussischer Kulturbesitz, Gemâldegalerie, inv. Kat. Nr 2242), mais comme une œuvre de l'élève des Grâces célébré par Gresset. On ne sait rien au sujet de cette artiste, sinon qu'elle appartenait à une famille d'orfèvres parisiens, qu'elle fut la sœur du peintre et sculpteur Alexis 111 Loir (1712-1785) et peut-être l'élève de Jean-François de Troy, qu'elle reçut paiement en 1737 et en 1738 pour des portraits du duc de Bourbon, et qu'elle devint membre de l'Académie des beaux-arts de Marseille en 1762. Ses œuvres, parmi lesquelles on compte l'effigie de Gabrielle-Émilie Le Tonnelier de Breteuil, marquise Du Châtelet, conservée au musée des Beaux-Arts de Bordeaux, doivent beaucoup à l'art de Gobert par leur caractère statique, leurs minois inexorablement souriant et leur absence de psychologie. Elles partagent aussi avec Nattier sa palette privi- légiant le gris perle, le vert, le rose et le bleu, et ses costumes historiés. Sous le pinceau de Marianne Loir, ni Vénus (fig. 33), ni Hébé (fig. 34) ni les sources (fig. 35) ne semblent pouvoir se départir de leur agréable bonhomie pro- vir)na!f Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Les véritables élèves de Jean-Marc Nattier S'il n'est pas raisonnable d'imaginer l'atelier de Nattier telle une ruche où mille mains s'employaient à faciliter et à recopier le travail du maître, il ne faut pas pour autant croire que le lieu ne compta jamais d'élèves. Louis Tocqué, le plus célèbre, témoigne de par sa renommée de l'attention que le maître accorda aux jeunes peintres qu'il décida de former. Fils d'un portraitiste assez médiocre, Tocqué manifesta dès l'enfance d'heureuses dispositions pour le dessin. Orphelin alors qu'il n'avait que dix ans, il put néanmoins suivre malgré son indigence les cours dispensés par l'Académie. En peu de temps, il donna les plus belles espérances et Nattier décida de le compter au nombre de ses élèves. Ainsi que le révélait l'abbé de Fontenai en 177632, le maître lui fit copier les plus belles choses dans le genre du portrait, d'après Van Dyck, Rembrandt, Santerre, Grimou, Rigaud et Largillierre. Né avec une pente violente vers le plaisir, dans ces premiers moments d'un âge où les passions établissent leur empire, Tocqué négligea pour un temps ses études. Pour satisfaire ses goûts, il consentit à se défaire de ses copies. Une fois qu'il eut dépensé l'argent qu'il en avait obtenu, il se trouva dans l'obligation non seulement de subvenir à ses besoins, mais également à ceux de son frère et de ses sœurs qui, eux aussi, avaient dissipé le peu de bien obtenu en partage à la mort de leur père. Malgré sa jeunesse, le peintre avait de l'honneur soutenu d'un peu de vanité, et il reprit le travail. Très vite il abandonna la copie et il se consacra à la nature. Mettant à profit les études qu'il avait faites auprès de Nattier, il parvint à devenir membre de l'Académie royale et fut rapidement reconnu comme l'un des meilleurs portraitistes de son temps. Après avoir épousé, le 7 février 1747, Marie- Catherine Pauline Nattier, Tocqué n'en devint que plus proche aux yeux 32. Abbé de Fontenai, Dictionnaire des artistes, Paris, 1776, t. II, p. 638-641. Fig. 37. Jeune Inconnue. Huile sur toile. Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage. Fig. 36. Louis Tocqué. Madame de Livry. Huile sur toile. Birmingham Museum of Art, Alabama, Eugenia Woodwart Hitt collection, inv. 1991-246-1. Fig. 38. La Comtesse de Tillières. Huile sur toile. Londres, The Wallace Collection, inv. P. 453. Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Fig. 39. Louis Tocqué. La Comtesse Vorontsova. Huile sur toile. Saint-Pétersbourg, Musée russe, palais de Marbre. Fig. 40. Marie de La Rochefoucauld, duchesse d'Estissac. Huile sur toile. Collection particulière. de son maître. L'art des deux peintres offre d'évidentes similitudes à la fois sur le plan technique et sur le plan esthétique. Le secret des fluidités dans le modelé des chairs, ce raffinement de l'exécution fondue, cette morbidesse des carnations qui caractérisent les œuvres de Tocqué sont empruntés à Nattier. Il en est de même de la présentation des modèles et de leurs travestissements, qui invitent à la comparaison. Le portrait de Mme de Livry, que Tocqué exposa au Salon en 1750 (fig. 36), s'inspire indéniablement d'un portrait de jeune femme anonyme que Nattier peignit dans les années 1735-1745 (fig. 37) et est exactement contemporain de l'effigie de la comtesse de Tillières, signée et datée par le maître en 1750 (fig. 38). Le portrait de la comtesse Anna M. Vorontsova, peint en Russie par Tocqué entre 1756 et 1758 (fig. 39), rappelle celui de Marie de La Rochefoucauld, duchesse d'Estissac, réalisé par Nattier en 1742 (fig. 40). Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerptFig. 42. Louis Tocqué. Jean-Baptiste Joachim Colbert, marquis de Croissy, 1749. Non localisé. Fig. 41. Charlotte-Henriette-Bibienne de Franquetot de Coigny, marquise de Croissy, 1749. Art Gallery, université de Notre Dame, Indiana; don de Mme Fred J. Fischer, 1952. Fig- 44- Le Buveur. Huile sur toile; H. 81; L. 64. Signé et daté à droite à mi-hauteur: Nattier pinxit/ 1755. Non localisé. Si les liens sont évidents, gardons-nous cependant de croire que les échanges qui existèrent entre les deux artistes furent toujours du maître vers l'élève. En effet, la collaboration qui se renforça après le mariage de Tocqué et qui leur permit à plusieurs reprises de répondre ensemble aux mêmes commanditaires, Nattier réalisant généralement l'effigie féminine (fig. 41) et Tocqué l'effigie masculine (fig. 42), fut certainement riche d'enseignements réciproques et conduisit le plus âgé à plus de simplicité et de naturel33. Ne cherchons pas non plus à imposer à l'un ou à l'autre une éventuelle spécialité. Si Tocqué fut un admirable portraitiste du visage masculin, Nattier, contrairement à la tradition, n'eut rien à lui envier. Les portraits de Pierre-Auguste Caron de Beaumarchais (fig. 43) et de l'homme à la bouteille de vin (fig. 44), tous deux de la même année, suffiraient seuls à en convaincre. Si de tous les élèves de Jean-Marc Nattier, Louis Tocqué est aujourd'hui le plus connu, il ne peut cependant être le seul à se prévaloir d'avoir reçu l'enseignement du maître. En effet, deux autres peintres bénéficièrent de la même formation. Le premier fut le propre fils de l'artiste, Jean-Frédéric- Marc34. À en croire des biographes aussi autorisés que Mme Tocqué ou Pierre- Jean Mariette, le jeune homme avait rapidement donné de grandes espérances dans le domaine de la peinture. Mais, envoyé à Rome par son père afin de parfaire son éducation artistique, malheureusement, il se noya dans le Tibre en juin 1754. Les seules œuvres qui puissent aujourd'hui lui être rendues sont toutes antérieures à son départ pour l'Italie, à la fin de l'année 1753. Elles sont toujours signées Nattier Fils. La plus précoce, signalée par Pierre de Nolhac en 192535, était signée et datée de 1752. Figurant une jeune fille en buste, le cou serti d'un ruban rose, l'oeuvre, aujourd'hui non localisée, témoignait de l'influence qu'exerça Louis Tocqué. Les autres, toutes trois datées de 1753, affichent clairement leur dette à l'égard des créations de Jean-Marc Nattier. 33. Le comte Arnauld Doria le soulignait dès 1929 dans son ouvrage sur Louis Tocqué (p. 45). 34. Le prénom de Jean-Frédéric-Marc apparaît sur le contrat de mariage de Marie-Catherine Pauline Nattier, sa sœur, avec le peintre Louis Tocqué, le 6 février 1747 (voir la «Chronologie»). 35. P. de Nolhac, 1925, p. 211. 36. Signée et datée Nattier Fils/Px. 1753, l'œuvre est reproduite dans l'ouvrage consacré aux châteaux de Normandie (Merveilles des châteaux de Normandie, Hachette, Paris, 1966, p. 261) comme une création de Jean-Marc Nattier peinte en 1755. L'examen direct du portrait nous a permis de le rendre à son fils. 37. Le tableau, considéré comme un portrait présumé de la comtesse d'Argenson (huile sur toile; H. 64,5; L. 53,5; signé et daté en bas à gauche Nattier fils, p.x., 1753.) est passé en vente à l'hôtel Drouot, à Paris, le 3 avril 1911 (lot 35; repr.). Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Fig- 43 - Pierre-Auguste Caron de Beaumarchais. Huile sur toile; H. 82,3 ; L. 64,5. Signé et daté en bas à gauche: Nattier/pinxit 1755. Collection particulière. Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Réunion des Musées Nationaux • • • • • • • • • • Artiste célébré en son temps et très apprécié des collectionneurs entre 1880 et 1950, Jean-Marc Nattier n'a jamais fait l'objet d'une rétrospective. Depuis l'ouvrage publié en igo5 par Pierre de Nolhac et réactualisé en 1910 et en 1925, aucune publication ne lui avait été entièrement consacrée. L'exposition organisée au château de Versailles et l'important catalogue qui l'accompagne sont donc une nouvelle étape pour la connaissance de l'artiste. Près de quatre-vingt dix chefs-d'œuvre patiemment réunis, documentés et étudiés, permettent de se familiariser avec la société du règne de Louis XV et le monde de la cour et surtout de comprendre pourquoi Jean-Marc Nattier doit assurément être compté au nombre des maîtres qui contribuèrent à faire du XVIIIe siècle un moment de perfection de l'art français. Diffusion Seuil Prix 345 F (52,59 €) 1 � ISBN 2- 7118-3880-3 EC 70 3880 Retrouver ce titre sur Numilog.com https://www.numilog.com/LIVRES/ISBN/9782711867745.Livre?utm_source=PDF-excerpt Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle. Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal. Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation. Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF. La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal. * La société FeniXX diffuse cette édition numérique en accord avec l’éditeur du livre original, qui dispose d’une licence exclusive confiée par la Sofia ‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒ dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012. Couverture Page de titre Avant-propos Sommaire Nattier en son siècle La jeunesse Le portraitiste « L'atelier » de Jean-Marc Nattier N'est pas Nattier qui veut : Pierre Gobert et Marianne Loir Les véritables élèves de Jean-Marc Nattier Quatrième de couverture Achevé de numériser
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