Baixe o app para aproveitar ainda mais
Prévia do material em texto
№1 NOUVEAU IPHONE X, GALAXY NOTE 8… 1�000�€ DANS LA POCHE POUR CE PRIX-LÀ, ON A QUOI�? APPAREILS PHOTO, IMPRIMANTES, E-ROUES, E-TROTTINETTES… + DE 30 TESTS LABO TESTS Le duel Thermomix�/�Magimix MAISON 2.0 Les ampoules connectées PRATIQUE Les messageries chiffrées GUIDE D’ACHAT Les TV 55 pouces UHD�/�4K N °0 1 | O CT OB RE -N OV EM BR E 20 17 | AN D. �: 5 ,9 0€ | BE L. �: 6 ,4 0€ | LU X. �: 6 ,4 0€ | ES P. G RC . I TA . P RT .�: 6, 40 € | C H .�: 10 ,6 0C H F | C AN .�: 9, 75 �$C AN | DO M .�: 6, 90 € | M AR . : 6 5, 00 M AD | TU N .�: 14 ,9 0 TN D | L ES N U M ER IQ U ES .C O M � � �� ��� � � � � � ������������� �� �� ������ � �������� �������� � � �� ��� � � � � �� ��� �� � � �� �� �� ��� �� �� �� �� ��� �� �� �� � � !" �# �� �� �� �$ �� %� �� �� & �� �$� �� !" �� �� �� �$� �� �' �� "� �� �( �� �� ��� �� & �( �& �$ �� �� $�" ��$ �� �� �" �� �" (� �� �� �� �$ �� �� �& �� �� ��! "� �) �� �" �� "� �� "� �$� �� ��� �� *� $�� �� �$$ �� �+ �� �� �� �$ �& �� �� ��� �� � �� ,� �� �� �& �� �� �! "� �$� �� � �� �� �� �� �� �� �� �� �- � � �� �. �" �� �� �" ��� �$� �( �� �� ��� �� �� �$� �� /� �� �" (� �� �� �� �$ �� �� �& �� �� ��! "� �� 0�� $�� �� �� �� �& & �� �� �� �" ��$ �� �� �" �� � �� �� �� $$� �� �� �1 ��� �� �� $$� �� �� �� �$ "� ��+ �� �� �� �" $� "� �) �$� �� �� � �� �� �� �$� �� � �� ��� �� �� "� �� �� "� �� �� �� �� �� �� �� �� �� �� "� �� � �� �� �� �� �" $� & �� �) �$� �� �� �" ��� �� �" �$ �� �" �� '� ��� ��� +� 2 "� 3 �� �4 �� %� �$ �� �� �� 5� �� �� �� � �6 �� �� �� �� �� �� �� �� �" �7 �8 �� ��� �� 9 �� �� �� �� �� "� �$� �� "& �� �� :; <� � =� >= � � Aux Numériques, nous aimons faire les choses à notre manière. Il y a treize ans, quand nous avons créé la ver- sion en ligne, nous sommes passés pour des dingues. Un magazine expert sur les produits numériques, en accès libre? L’idée semblait un peu folle. Et pourtant, notre plate-forme était lancée. Dixmille tests et des millions de lecteurs plus tard, nous surprenons encore en proposant, en cet et f n d’année 2017, un magazine papier bimestriel.f Nous avons la conviction que les supports sont com- plémentaires. Après une période de �transition�, le site et l’édition papier ont vocation à s’enrichir mutuellement: les ressources et l’instantanéité d’un côté, le temps et le confort de lecture de l’autre. Avec une équipe commune, constituée de vingt-cinq journalistes spécialisés, aguerris à tester et décortiquer tous les produits high-tech, sans qui ces deux publications ne pourraient exister. Le premier d’entre eux est évidemment le smartphone. C’est lui que nous regardons en premier au réveil, lui encore que nous consultons avant de fermer les yeux. Nous le lâchons rarement au cours de la journée. Entre les sorties prochaines de l’iPhone X et du V30, l’arrivée toute fraîche du Note 8, nous ne pouvions pas y couper... Il nous fallait faire le point sur ce qui allait changer dans notre poche. Et peut-être même dans notre vie. Nous avons soulevé leur capot, regardé leurs entrailles, évalué leur rapport qualité/prix… Bon sang, plus de 1000 euros, est-ce bien raisonnable? Le débat est ouvert au sein de la rédaction des Numériques.Mais en même temps, il paraît que nous ne le sommes pas tellement, raisonnables. Alors, bon... Vincent Alzieu, directeur de la rédaction LES NUMÉRIQUES LANCENT LEUR MAGAZINE PAPIERSLE Actualités p. 06 Les brèves IFA : un avant-goût p. 14 du futur Ça roule pour Sphero p. 16 Cuphead, le jeu vidéo p. 18 En une p. 20 Les smartphones à 1 000 € Le monde de 2050 p. 30 Vu par les lecteurs Tendances p. 32 KissKissBankBank, l’interview Technologie : bonheur p. 36 et dépendances Qui veut la mort p. 40 du JPEG�? Gyropodes, skateboards… p. 42 envahissent la ville Objet culte p. 51 Le lave-linge Les tests des Numériques p. 57 Sommaire Pratique p. 84 Comment maîtriser Smart Lock sous Android Bien choisir p. 88 sa messagerie chiffrée Décryptage p. 90 La voiture autonome Marche ou rêve p. 92 Abonnement p. 97 Dans le prochain p. 98 numéro iPhone X, Galaxy Note 8… Enquête sur les smartphones à 1�000 € p. 20 KissKissBankBank Vincent Ricordeau, cofondateur de la start-up de financement participatif, dévoile ses projets. p. 32 La nouvelle mobilité urbaine Gyropodes, skateboards et trottinettes électriques envahissent la ville. De plus en plus performants, ces engins de déplacement bouleversent nos modes de transport. p. 42 Ça roule pour Sphero Les robots Star Wars vont faire un carton en fin d’année. p. 16 Ampoules connectées Contrôlez l’ambiance et les effets lumineux de votre intérieur. p. 72 Qui veut la mort du JPEG�? La star des formats d’image est menacée par le HEIF, adopté par Apple. p. 40 Bien choisir sa messagerie Comparez quatre outils d’échanges chiffrés, à la portée de tous. p. 88 06 _ Les Numériques GOOGLE RACHÈTE (EN PARTIE) HTC Google ajoute une société à sa collection, avec le rachat d’une partie de HTC pour 1,1 milliard de dollars (922 millions d’euros). Plus précisé- ment, Google acquiert la moitié des équipes de recherche et développement et un certain nombre des brevets détenus par HTC. Les deux entreprises se connaissent bien, HTC étant l’assembleur des smartphones de la gamme Pixel de Google. Ce rachat est donc stratégique pour le géant américain, mais éga- lement opportuniste, puisque la valorisation de HTC est à son plus faible niveau historique, soit 1,6 milliard d’euros. Google devra prendre garde à ne pas réé- diter l’échec du rachat de Motorola. En effet, le fabricant de mobiles avait été acquis par Google, en 201,1 pour 12,5 milliards de dollars (10,5 milliards d’euros,) avant d’être revendu trois ans plus tard à Lenovo pour un mon- tant quatre fois inférieur. Google a toutefois conservé les 17�000 brevets récupérés lors de l’acquisition. � Marie Ciolfi PREMIÈRE PLAINTE POUR OBSOLESCENCE PROGRAMMÉE Pour la première fois en France, les fabricants d’imprimantes sont soupçonnés de pratiquer l’ob- solescence programmée. L’association Halte à l’ob- lescence programmée (Hop) a déposé une plainte ant Brother, Canon, Epson et HP auprès du pro- reur de la République de Nanterre. Cette plainte t basée sur une enquête réalisée par Hop au cours s derniers mois, apportant divers exemples de ces pratiques. L’obsolescence programmée, interdite par l’article L. 441−2 du code de la consommation, est toutefois difficile à prouver devant la justice. Un fabricant reconnu coupable est passible d’une amende de 300�000 euros – voire d’un montant pouvant aller jusqu’à 5�% de son chiffre d’affaires annuel – et d’une peine de prison de deux ans. ur Hop, la partie est loin d’être gagnée. Comme xplique Me Arnaud Gossement, avocat spécialisé, errogé par France 2 le 19 septembre�: ��Il va fal- r démontrer l’intention du fabricant,mais aussi e le produit aurait pu durer plus longtemps. Il ne fautpas non plus que cela soit jugé comme étant une erreur du fabricant. Il va falloir éga- lement réussir à prouver que cela se pratique à grande échelle, que ce ne sont pas juste un appareil ou deux qui auraient pu durer plus long- temps.�� Me Arnaud Gossement estime que la plainte aura des difficultés à déboucher sur une condamna- tion. Affaire à suivre. � M. C. WIKO CHANGE DE FORMAT Wiko a présenté une nouvelle série de smartphones bap- ée View. Les trois nouveaux terminaux – View, View XL View Prime – ont pour particularité un écran au format :9. Ce type de design était jusqu’ici réservé à des smart- ones bien plus onéreux, comme ceux des Q6 et G6 de . Le format est également proche du 18,5:9 proposé chez Samsung sur les Galaxy S8, S8+ et Note 8. Ainsi, le taux d’occupation de l’écran sur la face avant est de 75�% envi- : un score qui reste tout de même en retrait des près de % atteints par un LG Q6. Hormis leurs tailles d’écran respectives de 5,7 et ouces, les View et View XL sont très semblables. Tous ux reposent sur une dalle IPS HD+ (1�440 x 720 px), leur octroyant des résolutions de 282 et 268 ppp, qui pourront se montrer un peu légères pour des utilisations comme la ture. Pour des usages plus communs, on pourra néan- ins s’en satisfaire. Enfin, le Wiko View Prime reprend plement le format du View et gonfle quelques caracté- tiques techniques. � Régis Jehl E US HOLLY WOOD S’INVITE CHEZ VOUS �������� ���� � ���� ������ ����� ������ ����� ��� �� ��� � ������� Fer de lance de notre gamme OLED, le téléviseur EZ950 4K HDR Pro intègre le nouveau processeur Studio Colour HCX² grâce auquel il peut afficher un milliard de couleurs avec une précision inouïe. Calibré par de professionnels d’Hollywood, votre téléviseur OLED EZ950 vous fera découvrir les jeux d’ombre et de lumiè des couleurs à couper le souffle et un niveau de détail incroyable. Redécouvrez tous vos films, parfaitement fidèles à la vision de leur réalisateur. panasonic.comPan as on ic F ran ce 1- 7 r ue du 19 m ars 19 62 - 9 22 30 Ge nn ev illi ers RC S N an ter re : B 44 5 2 83 75 7 S uc cu rsa le de Pa na so nic M ark eti ng Eu rop e G MB H S ièg e s oc ial : 4 3 H ag en au er Str as se , 6 52 03 W ies ba de n ( All em ag ne ) - Wi es ba de n H RB 13 17 8. es ère, TX-55EZ950 “ LE MEILLEUR TÉLÉVISEUR OLED ” EZ950 “ LES NUMÉRIQUES ” 26 JUIN 2017 08 _ Les Numériques LES guillemetleft�ROBOTS TUEURS�guillemetright DANS LE VISEUR Dans une lettre ouverte adressée aux Nations unies, 116 spécialistes de robotique et d’intel- ligence artificielle (IA), venus de 26 pays, ont réclamé l’interdiction pure et simple des robots tueurs autonomes, ces engins capables d’ou- vrir le feu sans sommation et surtout sans la moindre intervention humaine. Parmi les signataires les plus célèbres, Elon Musk, fondateur de Tesla et SpaceX, Mustafa Suleyman, fondateur de DeepMind chez Google, ou encore Toby Walsh, professeur à l’université de Nouvelle-Galles du Sud (Sydney). ��Ce sont les intelligences artificielles stupides qui nous inquiètent, expliquent les signataires. Nous n’avons pas longtemps pour agir. Une fois que la boîte de Pandore sera ouverte, il sera très difficile de la refermer.�� Les armes autonomes en sont souvent au stade de prototypes, mais elles devraient bien- tôt essaimer sur les champs de bataille. ��D’ici deux à trois ans��, estime Toby Walsh. En mars, c’est le physicien Stephen Hawking qui, dans une interview au journal anglais The Times, avait souhaité ��une forme de gouvernement mondial�� pour superviser le développement de l’intelligence artificielle. Sans cela, elle ��pourrait devenir une tyrannie��. � É. T.-A. CE TÉLÉPHONE AFFICHERA BIENTÔT DES HOLOGRAMMES On en sait désormais davantage sur les spé- cificités techniques du smartphone à écran holographique annoncé par Red. C’est peu dire que le spécialiste des caméras 4K avait surpris tout le monde à l’annonce du lancement de son premier smartphone, qui plus est équipé d’un dispositif d’images holographiques. L’écran du futur Hydrogen One – c’est son nom –, développé en partenariat avec Leia, spé- cialiste des solutions holographiques, devrait ainsi pouvoir projeter des hologrammes devant lui, ��en utilisant la diffraction lumineuse créée avec une couche de nanostructures ajoutée à l'écran LCD��, explique RED dans un communiqué. Cette technologie devrait per- mettre ��de créer un champ de lumière holo- graphique��. Encore un peu flou tout ça, nous direz-vous. Pas faux. Mais suffisamment embal- lant pour qu’on imagine regarder une image projetée au-dessus de son mobile, sans avoir recours à des lunettes 3D. Reste, comme bien souvent dès qu’il s’agit de technos innovantes, à trouver les contenus et les usages qui vont avec. Car pour l’instant, pas beaucoup de candidats. À moins, bien sûr, que l’Hydrogen One ne permette pas de capturer des images en 3D… On attend la réponse très vite, puisque Red a promis de le commerciali- ser au premier semestre 2018, pour un prix de 1�200 dollars environ, en version aluminium, et un peu moins de 1�600 dollars en version tita- nium. Vivement les premiers essais�! � É. T.-A. VIVEZ UN AUTOMNE HIGH-TECH ET SPORTIF�! Grâce à un capteur d’activité ou une montre connectée, vous pourrez amé- liorer vos performances en ski, nata- tion ou tennis… En partenariat avec Piq, spécialiste des capteurs, Rossignol vient de présenter un prototype de ski connecté embarquant une intel- ligence artificielle (photo ci-dessus). Une première mondiale�! L’intérêt est de pouvoir analyser en temps réel ses mouvements, sa vitesse, son angula- tion dans les virages, ses changements de carre… et de les afficher, grâce à un écran LED, à l’avant de la fixation. Si vous préférez évoluer sous l’eau, la nouvelle montre connectée Samsung permet d’enregistrer son activité jusqu’à 50 mètres de profondeur, notamment grâce à l’application de tracking pour la natation de Speedo. La Gear Sport est dotée de nombreux capteurs�: accéléromètre, gyroscope, baromètre, cardio-fréquencemètre… Enfin, les fans de Roger Federer ou de Rafael Nadal se tourneront du côté de Zepp, leader mondial des appareils d’entraînement sportif. Son nouveau capteur Tennis 2 Swing, une fois fixé au cadre de la raquette, analyse votre jeu et permet de réduire le nombre des fautes directes. Il est même possible de réaliser de courtes vidéos. Jeu, set et match�! � Étienne Thierry-Aymé Actualités _ 09 IBM INVESTIT DANS L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE IBM et le MIT (Massachusetts Institute of Technology) ont signé un accord de 240 mil- lions de dollars sur dix ans pour créer un laboratoire commun. Baptisé MIT-IBM Watson AI Lab, il hébergera des chercheurs venus du monde de l’intelligence artificielle, mais aussi des physiciens, des économistes, etc. Avec pour objectif commun de favoriser le développement de l’intelligence artificielle dans la société. Les recherches porteront autant sur le déve- loppement d’algorithmes que sur la création de matériel, l’adaptation des possibilités de l’IA à des industries nouvelles ou encore l’évaluation de ses effets. Une approche pluridisciplinaire qui n’est pas sans rappeler celle du groupe OpenAI soutenue, entre autres, par Elon Musk, Microsoft ou encore Amazon. Ces organisations, sous couvert de but non lucratif, élaborent des technologies qui, à terme, pourraient bien se retrouver commercialisées par ces entreprises privées, aussi vertueuses soient-elles. � É. T.-A. NETFLIX AIDERA ARTE À FINANCER SES FICTIONSNetflix entretient de bonnes relations avec Arte. Après avoir acquis les droits d’Osmosis, fiction originale de la chaîne franco-allemande, la plate-forme de SVOD américaine a confirmé son intention de participer au préfinancement de certains programmes. Olivier Wotling, res- ponsable de la fiction chez Arte, a profité du Festival de la fiction TV, à La Rochelle, pour en dire un peu plus. Selon nos confrères du Figaro, aucun accord-cadre n’a été signé entre les deux parties. Olivier Wotling a précisé qu’��il appartient aux producteurs de séries d’appro- cher Netflix avec leurs projets��, afin d’obtenir des préfinancements complétant les participa- tions d’Arte. Ces programmes, une fois diffusés sur la chaîne publique, pourront intégrer le catalogue de Netflix. ��Le plus important, c’est que Netflix entre dans le préfinancement, ce qui change forcément les moyens financiers et l’ambition de production que la chaîne peut avoir sur ces projets��, reconnaît-il. Quant au �ton Arte�� et à la liberté créative offerte par la chaîne, il n’y a pas lieu que cela change. ��Nous n’avons aucun problème de compati- bilité avec l’exploitation Netflix. [...] Je pense que Netflix apprécie l’aspect singulier et ori- ginal des propositions d’Arte dans le domaine des séries��, a ajouté Olivier Wotling. � M. C. UNIQLO LIT DANS VOTRE CERVEAU En Australie, la chaîne de prêt-à-porter Uniqlo a commencé à tester une drôle de machine équipée d’un capteur cognitif, capable d’aider les clients à choisir un tee-shirt en fonction de leur humeur�! Ce système, baptisé �Umood��, interprète les stimuli des lobs frontaux du cerveau après avoir exposé un individu à une série d’images et de vidéos, générant ainsi une réponse émotionnelle. Les données collectées sont passées au crible de divers algorithmes, puis s’affichent sur l’écran les tee-shirts sélectionnés, avec un pourcentage de correspondance. Proposée en boutique, cette borne a pro- voqué toutes sortes de réactions chez les clients d’Uniqlo. L’expérience sera bientôt étendue à d’autres points de vente, notam- ment à Singapour, au Japon et en Chine. Cette technologie a aussi été intégrée au site uniqlo. com et à l’application mobile de la marque. Sans capteur d’ondes cérébrales, ce test perd une partie de son intérêt�: il s’agit simplement de répondre à une série de questions débou- chant sur la présentation de tee-shirts sus- ceptibles de plaire. Une telle démarche est intéressante pour les poids lourds de la mode, qui cherchent à utiliser les nouvelles technologies pour mettre en place une relation plus engagée avec leur clientèle. Il faut donc s’attendre à ce que la technologie soit de plus en plus présente dans nos expériences de shopping, que ce soit à travers la réalité virtuelle, la réalité augmentée ou autres. Quant à savoir si nous aurons tous, un jour, à la maison, un capteur de ce type pour nous aider à acheter nos vêtements en ligne, c’est une autre histoire... � M. C. 10 _ Les Numériques ASSISTANTS VIRTUELS�: TOUS PIRATÉS�! Ils s’appellent Alexa, Siri, Cortana ou Google Assistant et permettent d’interagir de façon plus intuitive avec son smartphone, son ordi- nateur, ses enceintes connectées, sa voiture ou sa TV, grâce à de simples commandes vocales. Le secteur des assistants virtuels est en plein essor. Ces petits compagnons devraient même bientôt, on nous le promet, envahir nos salons, nos salles de bains, nos chambres à coucher… Suivez notamment Echo Look d’Amazon. Oui, mais voilà�: une équipe de chercheurs de l’université de Zhejiang, en Chine, est par- venue à prendre le contrôle des assistants personnels�; leur rapport est disponible à cette adresse�: arxiv.org/pdf/1708.09537.pdf. Les universitaires se sont servis de simples commandes converties en ultrasons (inau- dibles à l’oreille humaine) pour les pirater. Une attaque baptisée DolphinAttack, qui a révélé une faille consubstantielle à ces dispositifs, puisque ceux-ci fonctionnent à l’aide de micro- phones ultrasensibles et d’une écoute passive qui permet de les activer à tout moment grâce à une simple commande vocale. Les chercheurs chinois ont ainsi pu passer un appel depuis un iPhone verrouillé, ouvrir une URL, demander à une enceinte Alexa d’ouvrir une serrure élec- tronique, puis modifier un itinéraire dans le système de navigation d’une Audi Q3. Aucune réaction des principaux intéres- sés, à l’heure où nous écrivons ces lignes. La seule parade envisagée étant, pour l’instant, de désactiver le système d’écoute passive. Pas très rassurant. � É. T.-A. Depuis quelques mois, Nike multiplie les expé- rimentations autour de la réalité augmen- tée. Une technologie qui présente un énorme potentiel pour le monde de la mode : elle permet d’essayer virtuellement vêtements et chaussures, ce qui est un excellent moyen de déclencher l’acte d’achat. À travers son application SNKRS pour iOS, Nike a lancé des opérations qui ont été de grands succès. On pense notamment à la sortie de la Dunk High Pro Momofuku de la série Nike SB, que l’on pouvait acheter uni- quement via ladite application, en affichant le modèle 3D des chaussures et en pointant la caméra de son smartphone sur un menu du restaurant new-yorkais Fuku… Phénomène intéressant : alors que ce n’était pas l’objectif premier, ce processus a empêché les spécula- teurs de faire fonctionner les robots grâce aux- quels ils peuvent être les premiers à mettre la main sur les nouveautés. Dès lors, comme l’a expliqué la présidente de la division Direct to Consumer, Nike envisage de mettre en œuvre de plus en plus d’opéra- tions de ce type. �En utilisant cette applica- tion, nous sommes parvenus à éliminer le rôle néfaste des robots sur certaines sorties de produits. La réalité augmentée est un moyen de rendre la chasse aux sneakers beaucoup plus fairplay pour le consommateur.�� � M. C. HUAWEI, NOUVEAU DAUPHIN DE SAMSUNG Pour la première fois cet été, les ventes du fabricant chinois de smartphones Huawei ont dépassé celles d’Apple, avec environ 12�% du marché mondial, selon les données agrégées par Counterpoint, cabinet d’ana- lyses spécialisé dans le marché des tech- nologies. D’un cheveu certes, mais ce score fut un choc à l’échelle du petit monde de la téléphonie mobile, même si Samsung reste en tête avec ses 20�% de parts de marché. Est-ce une redistribution des cartes à long terme ou un simple feu de paille�? Les analystes de Counterpoint optent pour la seconde option�: ��Huawei dépend trop du marché chinois, où il jouit de la position de leader, et des marchés centrés sur les opérateurs en Europe, en Amérique latine et au Moyen- Orient �, estime Peter Richardson, directeur de recherche chez Counterpoint. Huawei ne devrait pas conser- ver très longtemps son rang, puisque l’arrivée des nouveaux iPhone (X, 8 et 8 Plus) pourrait relancer les ventes d’Apple. À moins que… ces modèles ne fassent un flop. Bref, on guettera aussi avec attention, ces prochains mois, les ventes d’iPhone du côté chinois. � É. T.-A. t POUR NIKE, LA RÉALITÉ AUGMENTÉE, C’EST LE PIED�! 12 _ Les Numériques LE PREMIER CÂBLE HDMI 2.1 En vidéo, cela faisait environ dix ans que le câble ��High Speed� permettait d’exploiter tous les standards et les différentes évolutions de la norme HDMI: le HD 720p, le Full HD 1080p, les Blu-ray 3D, l’Ultra HD 4K et même le HDR. L’arrivée de la norme HDMI 2.1 – dont la rati- fication est prévue pour la fin de l’année – va changer la donne, puisqu’elle nécessitera un nouveau câble pour bénéficier de ses nouvelles possibilités. En effet, la norme HDMI 2.1 pourra supporter une bande passante de 48 Gb/s, pour accepter les évolutions de la vidéo des dix années à venir. Cette bande passante auto- rise la diffusiond’un flux 8K (quatre fois la définition du 4K) à une cadence de 100 images par seconde, et même d’un flux 10K! Le premier câble compatible HDMI 2.1 est un modèle fabriqué par Belkin et vendu sur l’Apple Store, suite à la sortie de l’Apple TV 4K. Ce serait le premier câble HDMI à suppor- ter une bande passante de 48 Gb/s. Le fabri- cant ne parle pas de la norme HDMI 2.1 et se contente de la mention �Ultra High Speed� en opposition aux câbles �High Speed� vendus actuellement. Tanguy Andrillon Pour faire simple, plus il est possible de graver finement des processeurs, plus la densité des transistors peut être grande, plus les perfor- mances peuvent être élevées. Pendant près de cinq ans, AMD a utilisé la finesse d’une gravure en 28 nm, avant de passer au 14 nm en 2016; d’abord sur les cartes graphiques puis, en 2017, sur les processeurs, avec sa série Ryzen. Dès 2018, la gravure se fera en 12 nm pour les pro- cesseurs et les cartes graphiques. Nvidia, le principal concurrent, dispose déjà d’une technologie de gravure en 12 nm avec l’architecture Volta. Le premier pro- duit l’exploitant sera la GV100, une carte professionnelle dont le GPU se compose de 21,1 milliards de transistors (37% de plus que la génération précédente) et pas moins de 5376 unités de calcul. Pour autant, l’arrivée des cartes graphiques grand public basées sur un GPU Volta n’est pas annoncée par Nvidia. Jen-Hsun Huang (photo), son diri- geant, estime en effet qu’à l’heure actuelle son offre est ce qui se fait de mieux sur le marché, jusqu’aux fêtes de fin d’année. On comprendra que Nvidia s’estime suffisam- ment solide pour faire face aux cartes AMD et qu’il n’est pas nécessaire de sortir trop vite la série Volta. R. J. Si vous utilisez un PC portable équipé d’une carte graphique GeForce GTX 1050 ou plus, vous avez tout intérêt à installer la dernière mise à jour de GeForce Experience de Nvidia, surtout si vous êtes régulièrement gêné par le bruit de la ventilation en mode jeu. En effet, cette mise à jour introduit la fonction ��Whisper Mode�� (��Mode chuchotement��, en français), qui permet de limiter le bruit émis par la ventilation. Le principe est simple�: certains jeux n’ont pas besoin de tourner à plus de 60 images/ seconde pour être jouables dans de bonnes conditions, ils peuvent tout à fait se conten- ter de 40, voire de 30 FPS. Le ��Whisper Mode� limite cette fréquence en fonction du jeu lancé, ce qui permet à la carte graphique de moins chauffer et, par conséquent, d’être moins bruyante. Des préréglages sont propo- sés pour plus de 400 jeux, mais il est tout à fait possible de définir soit même ceux de tel ou tel titre vidéoludique. Le ��Whisper Mode�� sera surtout efficace sur les notebooks dotés d’un châssis fin. On pense notamment à la série GS de MSI ou aux derniers PC Max-Q Design, comme l’Asus ROG Zephyrus ou le HP Omen 15. Régis Jehl et Jean-Kléber Lauret DES PROCESSEURS ET DES PUCES GRAPHIQUES GRAVÉS EN 12 NANOMÈTRES DÈS 2018 ��WHISPER MODE���: LA FONCTION QUI LIMITE LE BRUIT DES PC PORTABLES ÉQUIPÉS GEFORCE VÍVO SERI beat yester i �� �� �) CT O KP �. VF ��Q W� UG U� ƒ�N KC NG U� �� � �� �� �� �� � �� CHACUN SON STYLE CHACUN SON SPORT - NOUVEAUTÉS - MONTRES ET BRACELETS CONNECTÉS DE SPORT ���������� ���� �� ������ ������� 14 _ Les Numériques Des enceintes intégrant une intelligence artificielle, des téléviseurs en guise de posters, des casques de réalité augmentée… la fin de l’année 2017 est pleine de belles promesses. Voici un petit tour des prochaines tendances recueillies par nos journalistes lors de l’IFA, le salon high-tech de Berlin, qui s’est déroulé en septembre dernier. Par la rédaction SALON IFA�: UN AVANT-GOÛT DU FUTUR LES ASSISTANTS SE MULTIPLIENT Le tout jeune marché des assistants per- sonnels est bousculé par l’arrivée de Google Assistant – l’intelligence artificielle proposée par le géant du Web –, intégré dans plusieurs enceintes. Une aubaine pour des construc- teurs audio tels que Panasonic, Sony, JBL, Onkyo et bien d’autres, qui pourront désor- mais mettre un pied dans la maison connectée en intégrant cet assistant vocal. Certaines des enceintes intelligentes misent sur les perfor- mances audio, quand d’autres se démarquent par leur parfaite intégration à votre intérieur. Une armée de petits assistants Google se pré- parent pour contrer le mastodonte Amazon, qui détient aujourd’hui pas moins de 75 % de parts de marché aux États-Unis avec son assistant Echo et ses déclinaisons. LA DÉFERLANTE DES INTRA-AURICULAIRES WIREFREE On parle d’« intra-auriculaires wirefree » pour des écouteurs libérés de leur attache filaire, par opposition aux « wireless » (sans fil) qui, s’ils sont bien indépendants du lec- teur, restent reliés l’un à l’autre par un câble. Tous les constructeurs semblent s’être donné le mot, emboîtant le pas aux précurseurs que sont Apple, Samsung ou Bragi : Sony et sa réduction de bruit active, Philips et ses super- basses ou encore JBL. Les différences d’un modèle à l’autre sont à chercher du côté de l’autonomie des intra-auriculaires eux-mêmes et des boîtiers fournis, de l’indice de protec- tion (sueur, chocs…), des commandes (tac- tiles ou non) et de l’application dédiée. En revanche, la fonction permettant de les retrouver, si d’aventure on venait à les égarer, se fait encore pour l’instant bien discrète… L’ENVOLÉE DES TÉLÉVISEURS WALLPAPER Les écrans plats portent de mieux en mieux leur nom, leur finesse s’affirme, génération après génération. Mais la limite risque d’être atteinte avec les modèles wallpaper (papier peint). La dalle extrêmement fine s’accroche directement au mur, l’électronique étant déportée dans un boîtier. LG Display, prin- cipal fournisseur de dalles Oled, permettra à tous les fabricants de concevoir des télévi- seurs de ce type. Nous en avons vu chez LG, Changhong, Metz/Skyworth, Loewe, etc. Loewe est d’ailleurs le fabricant qui propose le concept le plus intéressant, avec son Bild 9 à la partie audio externe et au boîtier discret. Actualités _ 15 LES FOURS DEVIENNENT MULTI-ONDES Le four multifonction encastrable Dialog Oven de Miele, un modèle très haut de gamme (8 000 euros !), exploite la technolo- gie multi-ondes en mode micro-ondes. Au lieu d’utiliser une seule longueur d’onde pour décongeler, réchauffer ou cuire, il est capable d’en produire une multitude (une longueur d’onde par aliment), afin de fournir la cuisson la plus juste et éventuellement de cuire des aliments différents en même temps. Il suffit à l’utilisateur de renseigner le Dialog Oven sur le produit enfourné pour que l’appareil uti- lise la longueur d’onde adéquate, puis gère automatiquement le reste. Tout au long de la cuisson, grâce à des capteurs placés dans la partie supérieure de la cavité, le four ajuste la puissance de rayonnement. Même si cela ne sert à rien – mais la démonstration est impressionnante –, il est capable de cuire un poisson emprisonné dans un bloc de glace… sans faire fondre la glace ! L’IMPRESSION 3D PREND DES COULEURS Les modèles capables d’imprimer en couleur restaient extrêmement chers sur le marché de l’impression 3D, donc réservés à des applications industrielles bien pré- cises. Or c’est vers une cible plus grand public (les pas- sionnés, les petites entreprises…) que l’impression couleur est attendue. Quand on dit « couleur », on ne parle pas seulement de l’utilisation de filaments de plastiques de différentes teintes, mais bel et bien de fabriquer des modèles 3D dont les faces sont imprimées de motifs en tous genres, de la même qualité qu’une imprimante jet d’encre. Une évolution qui ouvre un vaste champ de possibilités et rend la création etla personnalisation des modèles encore plus intéressants. Seul bémol : le prix. La da Vinci Color est proposée à 3 599 euros. Malgré cela, le lancement de cette imprimante est une étape importante dans la démocratisation de cette technologie. DE NOUVEAUX CASQUES DE RÉALITÉ AUGMENTÉE S’il existe déjà quelques références dans le commerce, les modèles proposés par Acer, Asus, Dell ou Lenovo vont venir grossir les rangs des casques de réalité virtuelle ou de « réalité mixte », comme aime à les appeler Microsoft. Conçus en partenariat avec la firme de Redmond, ces nouveaux casques ont le mérite d’être légers, confor- tables et simples à installer. Le principal problème est qu’ils se res- semblent tous et peinent à se démarquer les uns des autres. Difficile de voir un modèle émerger : les prochains mois seront décisifs. 16 _ Les Numériques ÇA ROULE POUR SPHERO Il n’a fallu que quelques années à Sphero pour s’imposer comme l’un des principaux acteurs du marché du jouet connecté. Ses personnages interactifs dirigés au smartphone font le bonheur des petits et des grands enfants. Ils devraient encore faire un carton pour les fêtes de fin d’année.f Par Mathieu Chartier S eulement 7,4 cm de diamètre,pour un poids de 168 grammes.Telles sont les mensurations deSphero, la petite boule connec- tée et motorisée qui est le point de départ d’une véritable success story. Sphero est l’oeuvre de deux bidouilleurs américains, Ian Bernstein et Adam Wilson, qui ont récupéré des composants sur de vieux smartphones et les ont intégrés à un moule imprimé en 3D. Ce jouet d’un nouveau genre, piloté grâce à l’écran tactile d’un smartphone ou d’une tablette, avait connu son quart d’heure de gloire lors de l’édition 2011 du CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas, validant le concept de la jeune start-up. OBAMA, UNE RENCONTRE DÉCISIVE Ce n’est pourtant qu’un an et demi plus tard que la machine s’est emballée, lorsque Barack Obama – en déplacement à Boulder, (Colorado), où sont installés les bureaux de l’entreprise – essaie de diriger la petite balle blanche, entre deux selfies. Une rencontre immortalisée par une vidéo amateur, qui ne mettra que quelques heures à devenir virale et à faire le tour du monde sur Internet. C’est l’étincelle qui permit à la start-up de brûler les étapes, jusqu’à devenir un acteur incontournable du jouet connecté. L’emblématique Sphero est toujours au catalogue de l’entreprise, au même titre que SPRK (une version transparente de la petite boule, imaginée à des fins éduca- tives) ou Ollie (une évolution cylindrique à deux roues, conçue pour l’extérieur). Mais aujourd’hui, ses produits phares misent sur des licences à la résonance très forte, appar- tenant à la Walt Disney Company : les pro- duits sont dérivés de Spiderman, Cars ous encore aussi StarWars. En 2014, Sphero col- labore avec Walt Disney, en vue de la sor- tie de Star Wars : épisode VII. Il faut dire que la petite boule n’a eu besoin que d’un peu de peinture, de pas mal de programmation et d’un chapeau magnétique en demi-sphère pour se transformer en réplique parfaite de BB-8, le droïde roulant remarqué dès la dif-f fusion du premier trailer du film. SPHERO 2.0 OLLIE FLASH MCQUEEN VITESSE MAXIMUM�: 7,25 km/h CONNECTIVITÉ�: Bluetooth Smart (portée 30 m) AUTONOMIE�: environ 1 h APPLICATIONS�: Android et iOS DIMENSIONS�/�POIDS�: 7,4 cm �/ / 168 g PRIX�: 129 € VITESSE MAXIMUM�: 22,5 km/h CONNECTIVITÉ�: Bluetooth Smart (portée 30 m) AUTONOMIE�: environ 1 h APPLICATIONS�: Android et iOS DIMENSIONS�/�POIDS�: 12 x 8 cm / 240 g PRIX�: 99 € VITESSE MAXIMUM�: 9 km/h CONNECTIVITÉ�: Bluetooth Smart 4.0 (portée 30 m) AUTONOMIE : environ 40 min APPLICATIONS�: Android et iOS DIMENSIONS�/�POIDS : 25,1�x�8,2�x�12,7�cm�/�916�g PRIX�: 349 € Actualités _ 17 FLASH MCQUEEN, EN VRAI Même si BB-8 coûte plus de 150 euros, sa commercialisation est un énorme suc- cès, si bien que Disney et Sphero imaginent ensemble d’autres jouets. Une figurine par- lante aux yeux animés par des écrans à l’effi- gie de Spiderman fait son apparition, misant non pas sur les déplacements mais sur des interactions poussées, accessibles au tra- vers d’une application très riche en possibili- tés. Les stars du prochain Noël s’appelleront BB-9E, R2-D2 et Flash McQueen : le jumeau maléfique de BB-8 – qui fera son apparition dans Star Wars : épisode VIII (sur les écrans en décembre) –, la réplique fasci- nante du compère de C3PO aux mimiques si attachantes et, pour finir, rien moins que la voiture la plus rapide de Radiator Springs ! Des nouveautés qui franchissent encore un cap en termes de réalisme et de possibilités. À ce titre, Flash McQueen est claire- ment le jouet le plus impressionnant du trio. « Le vrai Flash », comme l’appellent tous les enfants auxquels nous l’avons fait essayer, n’est pas une simple voiture télé- guidée. Il reproduit à la perfection les expressions du héros des films Cars, grâce à ses roues motorisées, sa bouche animée et l’écran où apparaissent ses yeux. Il parle aussi, d’une voix puissante, accompagnée d’effets sonores saisissants. La voiture est suffisamment rapide pour s’amuser en inté- rieur ; avec un peu de pratique, on parvient vite à dompter ses accélérations et à assu- rer quelques dérapages avant de déclen- cher un clin d’œil : « Ka-Chow ! » L’effet est assuré. Le prix de Flash McQueen (envi- ron 349 euros) en fait toutefois davantage un objet pour collectionneurs qu’un cadeau pour le petit neveu acheté au débotté la veille du réveillon. Vendus respectivement 169 et 199 euros, BB-9E et R2-D2 sont déjà un peu plus accessibles. � Le prix du jouet Flash McQueen le destine surtout aux collectionneurs LE CHIFFRE�: 15,5 C’est, en milliards de dollars, les revenus que devraient générer les jouets connectés (ou ��smart toys��) en 2022, selon le cabinet Juniper Research, contre 4,9 milliards de dollars en 2017. Près de 38�% des parents choisissent des jouets connectés pour leurs enfants parce qu’ils semblent être ��plus éduca- tifs��. Cependant, plusieurs spécia- listes alertent sur leur prolifération, rappelant que le temps passé quoti- diennement par les enfants devant un écran doit être contrôlé, et que ces jouets sont une nouvelle source d’exposition potentielle. BB-8 BB-9E R2-D2 VITESSE MAXIMUM�: 7,25 km/h CONNECTIVITÉ�: Bluetooth Smart (portée 30 m) AUTONOMIE�: environ 1 h APPLICATIONS�: Android et iOS DIMENSIONS�/�POIDS�: 11,4�x�7,4�cm / 200 g PRIX�: 149 € VITESSE MAXIMUM�: 7,25 km/h CONNECTIVITÉ�: Bluetooth Smart (portée 30 m) AUTONOMIE�: environ 1 h APPLICATIONS�: Android et iOS DIMENSIONS�/�POIDS : 9�x�7,4 cm / 223 g PRIX�: 169 € VITESSE MAXIMUM�: n. c. CONNECTIVITÉ�: Bluetooth Smart (portée 30 m) AUTONOMIE�: environ 1 h APPLICATIONS�: Android et iOS DIMENSIONS�/�POIDS : 17�x�10,8 cm�/�370 g PRIX�: 199 € 18 _ Les Numériques _ Gamekult LE JEU VIDÉO QUI RÉINVENTE LES CARTOONS S i vous conservez dansvotre garage les vieillesVHS des cartoons devotre enfance, Cuphead risque d’aiguiser votre curiosité. Sorti le 29 septembre sur PC et Xbox One, ce jeu vidéo cana- dien rend hommage au premier âge d’or du dessin animé améri- cain. Les formes rondouillettes des personnages, les tons vifs rappelant la gouache, les tex- tures proches de celles des cel- lulos évoquent instantanément les gloires des années 1930 : Popeye, Betty Boop et les pre- miers Mickey Mouse. Pour obtenir ce rendu unique, les développeurs ont adopté les méthodes de production des studios d’animation d’antan. Exit les tablettes graphiques : Cuphead est presque entièred - ment dessiné au crayon sur feuilles de cellulose. La seule entorse à ce processus concerne le coloriage des personnages, réalisé sous Photoshop. Pour les tâches principales,à savoir le travail d’animation et l’encrage, tout est fait à la main. « Une telle démarche, à l’in- verse du pixel art, permet de laisser transparaître des erreurs humaines dans le produit fit nal, de lui donner un cachet plus authen- tique », affirment Chad et Jared Moldenhauer, les deux frères à l’origine du projet. Et cette authenticité a forcément un prix : le temps de travail. Avec une trentaine de « boss » qu’il a fallu dessiner, animer et colorer, Cuphead a constitué un chand - tier titanesque pour son duo de créateurs : sept ans séparent les premières ébauches de la commercialisation du jeu. Cuphead ne fait pas qu’imid - ter le rendu graphique des pro- ductions des studios Fleischer et Disney. « Il en ressort [aussi] l’âme surréaliste et le goût pour l’absurde caractéristiques des fis lms d’animation pré-code Hays », affirme Anthony Parto, spé- cialiste de la culture pop amé- ricaine. Avec son bestiaire loufoque – on découvre une pieuvre volante, une grenouille boxeuse… –, Cuphead prolonged une période artistique féconde et débridée, qui fut tuée dans l’œuf par la censure hollywoo- dienne. Et si, finalement, le rôle du rétro était de reprendre le fil de l’histoire là où elle s’était arrêtée ? � Il n’y a qu’à observer le regain de popularité des vinyles ou des Polaroid pour se convaincre que la mode est au rétro chic. Le jeu vidéo ne fait pas exception, comme le prouve la sensation de ce début d’automne: Cuphead. Par Nicolas Turcev Actualités _ 19 Dans ce jeu de plates-formes, vous incarnez Cuphead et Mugman, de petits personnages inspirés des dessins animés des années 1930. 1�000 € IPHONE X, GALAXY NOTE 8 RENCONTRE DU TROISIÈME TYPE Samsung et Apple, les deux ténors du marché de la mobilité, sortent tour à tour deux modèles haut de gamme à plus de 1�000 euros. Et à ce prix, il ne s'agit pas de la déclinaison la plus prestigieuse, mais bien de la version qui possède le moins de mémoire. Sont-il devenus fous�? Mais qu’est-ce qui peut bien justifier de vendre d’un côté, et de débourser de l’autre, plus de 1�000 euros pour un appareil high-tech qui tient dans la poche�? À quoi a-t-on le droit pour ce prix là�? DOSSIER RÉALISÉ PAR FRÉDERIC BOUTIER PREMIER DÉCRYPTAGE Écran, processeur et capteurs photo de dernière génération, design d’avant-garde, matériaux nobles… À ce prix, l’acheteur est en droit d’espérer le top du top en matière de technologie. Promesse tenue? Pas moins de trois capteurs photo, un classique à l’avant pour les sel- fies et un module double à l’arrière. Dans cette configuration, le pre- mier capteur enregistre la photo et le deuxième capteur apporte des informations complémentaires (de profondeur ou de luminosité, par exemple) pour optimiser le résultat final. L’iPhone X embarque ainsi un double module photo de 12 Mpx sta- bilisé mécaniquement. Le premier capteur est équipé d’une optique grand-angle ouvrant à f/1,8, et le second d'une optique ouvrant à f/2,4 avec une focale équivalent à un zoom 2x. Le Galaxy Note 8 propose égale- ment un double capteur de 12 Mpx stabilisé mécaniquement, le premier est équipé d’un système grand-angle (26 mm) et le second d’une focale plus longue (52 mm), avec pour les deux une ouverture à f/1,7. Beaucoup de mémoire, mais pas pour la version la moins chère. En tout cas suffisamment pour stocker photos et titres musicaux avec sérénité, les capacités de stockage allant au minimum de 64 Go jusqu’à 256 Go pour l’iPhone X (il faudra alors débourser plus de 1�300 euros pour la version offrant le plus de mémoire) et 64 Go extensibles par carte Micro SD pour le Galaxy Note 8 (jusqu’à 256 Go, comptez environ 25 euros pour une carte Micro SD de 64 Go). Les meilleurs écrans tactiles du mar- ché, avec la technologie Oled pour des contrastes infinis et des couleurs écla- tantes�: le Super Retina HD, 5,8 pouces et sa résolution de 2�436 x 1�125 px, compatible HDR10 et Dolby Vision pour l’iPhone X, et le Super Amoled WQHD+, 6,3 pouces et sa résolution de 2�960 x 1�140 px, compatible HDR10 pour le Galaxy Note 8. En comparai- son, l’image affichée par un téléviseur écran plat Full HD – qui dispose donc d’une résolution de 1�920 x 1�080 px – peut paraître presque ��grossière��. ÉCRAN PHOTO MÉMOIRE 22 _ Les Numériques De la puissance, beaucoup de puissance. Pour jouer aux derniers titres vidéoludiques en 3D ou filmer des séquences en très haute réso- lution (4K), il faut un processeur qui tienne la route, c’est à dire véloce mais également économe en énergie�! C’est le nouveau pro- cesseur A11 Bionic composé de 6 cœurs qui anime l’iPhone X, avec une puce dédiée de type ��neuronal�� (pour l’intelligence artificielle) et 3 Go de mémoire vive. Le Galaxy Note 8 embarque quant à lui un processeur Exynos 8895 composé de 8 cœurs et 6 Go de mémoire vive. Ajoutez à cela un processeur graphique Mali-G71 MP20 pris en charge par une appli- cation dédiée aux jeux nommée Vulkan et vous obtenez un monstre de puissance digne d’une console de salon�! Des �bonus�, ces petits plus qu’on ne trouve que sur les modèles haut de gamme. Ainsi, Samsung a profité de la grande taille de son Galaxy Note pour y glisser de nouveau un stylet, le S Pen, habile- ment dissimulé dans la coque. Un certain nombre d’applications sont dédiées au S Pen, comme la possibilité de gribouiller rapidement des notes sur l’écran, même quand celui-ci est éteint, ou de créer ses propres gifs animés, par exemple. Côté Apple, on a droit à une détection en 3D du visage, pour créer des émojis personnalisés à envoyer par SMS ou pour déverrouiller son téléphone simplement en le regardant, par exemple. Si le déverrouillage par reconnaissance faciale existe depuis longtemps chez Android, celui d’Apple est techniquement plus évolué et semble beaucoup plus fiable, avec une vraie différence à l’usage, notamment en termes de praticité et de sécurité. Du design�! Bords arrondis, lignes fines, écrans ��bordeless�� (qui occupent presque toute la surface du smartphone, presque sans bords) et matériaux de qualité�: point de plas- tique sur les modèles ultra-premium�! On trouve du verre à l’avant comme à l’arrière pour l’iPhone X, le classique couple verre/métal pour le Galaxy Note 8. Le rechargement par induc- tion est présent sur les deux modèles (chargeur en option). De son côté, Samsung a retenu pour son Galaxy Note 8 le classique couple verre/ métal, le rechargement par induction est également de la partie. DESIGN PUISSANCE BONUS En une _ 23 LA RÉPONSE DES MARQUES Le ticket d’entrée pour acquérir le nouvel iPhone X est de 1159 euros; pour le Samsung Galaxy Note 8, c’est 1009 euros. Une sacrée somme pour un objet high-tech, qui se justifie autant par des choix technologiques que marketing. E st-ce la concentration du meil-leur de la technologie dans unappareil aussi petit qui fait queça coûte aussi cher ? Près de 45 métaux rares, et donc onéreux, sont uti- lisés dans la construction d’un smartphone, comme l’Indium pour les écrans tactiles. Apple doit par exemple débourser environ 120 dollars pour équiper chaque iPhone X d’un superbe écran Oled fabriqué par une filiale... de Samsung. L’écran tactile n’est pas le seul fautif, les grandes quantités de mémoire et la qualité des modules photo embarqués sur ces modèles peuvent égale- ment faire rapidement grimper la note. Mais les constructeurs font tout de même d’énormes marges sur ces produits haut de gamme. Les experts d’IHS Markit (une entreprise américaine d’information économique) indiquent par exemple que le Samsung Galaxy S8, le petit frère du Note 8, coûte 307,50 dollars à fabriquer, pour un prix de vente moyen de 720 dollars lors de sa commercialisation. De son côté, Appleest censé marger entre 40% et 70% sur ses smartphones. Les bénéfices consé- quents servent en grande partie à alimenter les faramineux budgets de R&D (recherche et développement) et la gestion des brevets – la nouveauté étant le nerf de la guerre sur ce marché « ultra-premium » –, ainsi que les vastes campagnes marketing. Car pour des constructeurs comme Samsung, ces produits « ultra-premium» sont surtout des produits d’image de marque, qui sou- tiennent le gros des ventes axées sur l’en- trée et le milieu de gamme. De plus, le marché du très haut de gamme ne connaît pas la crise : 650000 pré-com- mandes ont été passées lors du lance- ment du Samsung Galaxy Note 8, malgré ses 1009 euros. La tendance n’est donc pas à l’économie. Lancé à 499 dollars en 2007 dans sa première version, l’iPhone a vu son prix doubler en dix ans avec l’iPhone X. Il faut dire qu’après son lancement le prix n’a cessé de flamber jusqu’en 2011/2012, pour se stabiliser vers 650 dollars, qui reste un prix de référence pour l’entrée de gamme chez Apple. Car au début, il n’y avait qu’une déclinaison d’iPhone. Mais depuis ses variantes haut de gamme, les prix sont de nouveaux repartis à la hausse, de 750 dollars en 2014 à près de 1000 dollars aujourd’hui. Mais en dix ans, les usages et les attentes des utilisateurs ont beaucoup évolué. On fait aujourd’hui beaucoup de choses avec un smartphone, autrefois dévolues aux lec- teurs MP3, caméscopes et autres compacts photographiques. Est-ce donc dans cette concentration de fonctions, et des nouveaux usages qui en découlent, qu’il faut chercher la légitimité de ce tarif à quatre chiffres ? Car comme nous venons de le voir, avec des marges aussi importantes, aucun smart- phone ne peut aujourd’hui légitimer un prix de vente à 1000 euros, technologiquement parlant. C’est plutôt un contexte de mar- ché – le prix de revient d’un appareil plus sa valeur d’usage – qui oriente la valeur d’échange et qui définit les grilles tarifaires des constructeurs. Ou pour faire simple : «Dis-moi à quel point tu désires mon produit et je te dirai combien il coûte.» � À 1000 euros le smartphone, est-ce bien raisonnable? COMMENT LES PAYER MOINS CHER�? Puisqu’il est urgent d’attendre, sachez que les prix des modèles les plus onéreux sont aussi ceux qui baissent le plus vite et le plus fort. Et les plus patients pourront se voir récompenser d’une ristourne supérieure à 100 euros quelques mois seulement après la sortie d’un appareil, voire d’une baisse du prix supérieure à 50�% moins d’un an après. Quelques exemples�: le Galaxy S8 était lancé en avril 2017 à 809 euros, on le trouve désormais à moins de 600 euros (-26�% en six mois). L’an dernier, l’iPhone 7 Plus étant lancé à 909 euros, il est proposé par Apple à 779 euros (-14�% ��seulement�� en un an). Le phénomène est encore plus sensible avec les challengers, comme le LG G6 commercialisé en avril dernier à 750 euros, que l’on peut désormais trouver à 405 euros, cinq mois après son lancement�! Il faut également surveiller les fréquentes ODR des constructeurs (des remises pouvant atteindre 100 euros), qui sont cumulables avec les offres des opérateurs. Notez également qu’Apple propose un service de location pour ses iPhone, qui permet d’avoir un nouveau modèle chaque année… mais cette offre n’est disponible pour l’instant qu’aux États-Unis, pour 30 dollars par mois. Et n’oubliez pas que l’érosion des tarifs est beaucoup plus faible chez Apple que chez Android. 24 _ Les Numériques LE VERDICT DE L’USAGER Lors d’une interview pour le magazine Fortune, Tim Cook, l’actuel patron d’Apple, indiquait que les iPhones ��ne sont pas pour les riches��. Et si ce prix n’était pas aussi délirant que ça en à l’air�? A ujourd’hui, même si nous n’ex-ploitons que rarement l’en-semble des possibilités offertespar un smartphone haut de gamme, nous faisons beaucoup de choses avec. Et pour tout réaliser sans lui, il faudrait investir dans un grand nombre d’appareils. Cela justifierait-il ce prix qui, au premier abord, semble invraisemblable ? FAISONS LE CALCUL Il faudrait tout d’abord : – un téléphone GSM avec un écran couleur de bonne qualité (40 euros environ), – un appareil photo compact d’entrée de gamme (100 euros environ), – un bon caméscope stabilisé, compatible 4K et équipé Wi-Fi (environ 600 euros), – un GPS de qualité, équipé de la cartogra- phie mondiale à vie et de l’info trafic à vie (300 euros), – un microphone numérique avec beaucoup de mémoire (40 euros), – une calculatrice scientifique (35 euros), – l’équivalent d’un iPod Touch pour la musique et les jeux (290 euros), – un bon réveil numérique connecté capable de donner les prévisions météo (100 euros), – une radio numérique capable de se connecter sur Internet pour profiter de toutes les radios dans le monde (100 euros), – une petite lampe de poche LED (10 euros), – une clé USB de qualité de 64 Go (40 euros), – un agenda électronique (25 euros), QUE PEUT-ON S’OFFRIR AVEC 1�000 EUROS�? Un Samsung Galaxy Book 12", mi-tablette, mi-ordinateur portable, avec un clavier, un stylet, un écran Oled de 12 pouces, un processeur Intel Core i5 et 106 Go de stockage�! Prix�: 1�059 euros. Un scooter électrique ARCHOS X3, équipé d’un top case et d’une batterie amovible rechargeable sur une prise de courant standard. Prix�: 999 euros. Un lave-linge à hublot de marque (250 euros) + un grand réfrigérateur de 300 litres à froid statique de marque (450 euros) + un grand lave-vaisselle de marque (300 euros). Total�: 1�000 euros. – un petit bracelet connecté basique pour compter ses pas et les calories brûlées (20 euros), – une boussole (5 euros), – un petit ordinateur portable basique, mais très rapide pour consulter des pages Internet, son profil Facebook et faire du chat vidéo, type Chromebook (300 euros). Arrêtons-nous ici car la note s’élève déjà à 2 005 euros, et nous sommes encore loin d’avoir fait le tour de tous les services que peut fournir un smartphone : gestion ban- caire et transfert de données, prise de notes et partage de documents, archivages de pho- tos dans le Cloud sans limite d’espace, ges- tion d’appareils domotiques, intelligence artificielle et assistant personnel... Le smart- phone est devenu aujourd’hui la colonne ver- tébrale numérique du foyer. Et c’est souvent la première chose que nous regardons au réveil, la dernière que nous voyons le soir, et entre les deux il n’est jamais très loin... Alors, 1 000 euros pour un smartphone, en terme comptable, ce n’est pas cher. Et la forte aug- mentation du nombre d’objets connectés – montre, bracelet, pèse-personne, assistant personnel, caméra de surveillance, appareil électroménager, véhicule...) va accroître l’im- portance de cet outil multi-usage. Qu’est ce que cela veut dire ? Que dépen- ser 1 000 euros dans un modèle très haut de gamme est finalement rentable à l’usage ? Mais alors faudra-t-il encore dépenser plus à l’avenir, puisque les usages se développent sans cesse ? Quelle sera la limite, 1 500 euros, 2 000 euros ? Et si toutes les réponses se trouvaient dans la seule réponse à la ques- tion suivante : est-ce que les modèles moins dispendieux font vraiment beaucoup moins bien que les modèles haut de gamme ? Pour en avoir le cœur net, il faut comparer. � En une _ 25 POIDS 173 G DIAGONALE D’ÉCRAN 6,2 POUCES DÉFINITION D’ÉCRAN 2960 X 1440 PX DPI 529 PART DE L’ÉCRAN EN SURFACE 83,69% PUCE MOBILE EXYNOS 8895 NOMBRE DE CŒURS 8 MÉMOIRE VIVE (RAM) 4 GO MÉMOIRE INTERNE 64 GO CAPACITÉ DE LA BATTERIE 3500 MAH CAPTEUR PHOTO 12,2 MPX CAPTEUR PHOTO AVANT 8 MPX CAPTATION VIDÉO 4K CONNECTIQUE USB-C CAPTEUR D’EMPREINTES DIGITALES OUI TYPE WI-FI802.11A/B/G/N/AC TYPE BLUETOOTH 5.0 NFC OUI POIDS 195 G DIAGONALE D’ÉCRAN 6,3 POUCES DÉFINITION D’ÉCRAN 2�960 X 1�440 PX DPI 521 PART DE L’ÉCRAN EN SURFACE 83,21 % PUCE MOBILE EXYNOS 8895 NOMBRE DE CŒURS 8 MÉMOIRE VIVE (RAM) 6 GO MÉMOIRE INTERNE 64 GO CAPACITÉ DE LA BATTERIE 3300 MAH CAPTEUR PHOTO 2 X 12 MPX CAPTEUR PHOTO AVANT 8 MPX CAPTATION VIDÉO 4K CONNECTIQUE USB-C CAPTEUR D’EMPREINTES DIGITALES OUI TYPE WI-FI 802.11A/B/G/N/AC TYPE BLUETOOTH 5.0 NFC OUI C e duel fratricide est presque un duel de jumeaux, tellement les deux appareils se ressemblent. Ils ont les mêmes dimensions, à 0,1 pouce et 22 grammes près (de plus pour le Galaxy Note 8). Les écrans affichent la même définition, et ont tous les deux reçu la note maximale en terme de qualité d’écran. Pas de critères réellement différenciants pour l’instant. Sous le capot, c’est également la même mécanique, mais avec une différence notable pour le Galaxy Note 8, qui embarque 6 Go de mémoire vive, contre 4 Go pour le S8+. Pour autant, nos mesures ont montré que la différence de performances n’est pas assez importante pour qu’elle puisse être ressentie par l’utilisateur : les deux appareils ne faiblissent pas, quelle que soit la tâche à accomplir. En terme de photo, en revanche, le Galaxy Note 8 dispose de deux modules à l’arrière, contre un seul pour le S8+. Mais la qualité des capteurs de 12 Mpx grand- angle est identique sur les deux appareils, et le Note 8 ne parvient pas à distancer son petit frère sur ce point, un comble. Il se fait même dépasser par celui-ci sur le plan de l’autonomie, le S8+ embarquant une batterie plus endurante (3 500 mAh) que le Note 8 (3 300 mAh), même si au final, une fois de plus, le gain entre le S8+ et le Note 8 n’est pas énorme. SAMSUNG GALAXY S8+ (650 EUROS) SAMSUNG GALAXY NOTE 8 (1�009 EUROS) LES DUELS FRATRICIDES Puisque le diable se cache dans les détails, comparons les fiches techniques des modèles ultra-premium aux modèles directement en dessous en terme de gamme, VERDICT Nous voyons donc que le Note 8 n’arrive pas à distancer le Galaxy S8+, presque aussi grand et tout aussi bon, voire meilleur sur certains points. Le double module photo imparfait et la présence d’un stylet ne sont pas des arguments suffisants pour justifier un tel écart de prix, qui reste la seule différence notable. GALAXY S8+ GALAXY NOTE 8 VS 26 _ Les Numériques ÉCRAN RETINA HD MULTI-TOUCH DE 5,5 POUCES IPS RÉSOLUTION DE 1920 X 1080 PX À 401 PPP CONTRASTE 1300:1 (STANDARD) 3D TOUCH LUMINOSITÉ MAXIMALE DE 625 CD/M2 (STANDARD) PUCE A11 BIONIC AVEC ARCHITECTURE 64 BITS SYSTÈME NEURONAL COPROCESSEUR DE MOUVEMENT M11 INTÉGRÉ MÉMOIRE 64 GO APPAREIL PHOTO GRAND-ANGLE ET TÉLÉOBJECTIF 12 MPX GRAND-ANGLE OUVERTURE F/1,8 TÉLÉOBJECTIF OUVERTURE F/2,8 STABILISATION OPTIQUE DE L’IMAGE APPAREIL PHOTO FRONTAL 7 MPX ENREGISTREMENT VIDÉO HD 1080P CAPTEUR D’EMPREINTE DIGITALE INTÉGRÉ AU BOUTON PRINCIPAL TEMPS DE CONVERSATION (SANS FIL) JUSQU’À 21 HEURES NAVIGATION SUR INTERNET : JUSQU’À 13 HEURES LECTURE VIDÉO (SANS FIL) : JUSQU’À 14 HEURES CHARGEMENT SANS FIL (AVEC DES CHARGEURS QI10) ÉCRAN SUPER RETINA HD DE 5,8 POUCES OLED RÉSOLUTION DE 2�436 X 1�125 PX À 458 PPP CONTRASTE 1�000�000:1 (STANDARD) 3D TOUCH LUMINOSITÉ MAXIMALE DE 625 CD/M2 (STANDARD) PUCE A11 BIONIC AVEC ARCHITECTURE 64 BITS SYSTÈME NEURONAL COPROCESSEUR DE MOUVEMENT M11 INTÉGRÉ MÉMOIRE 64 GO APPAREIL PHOTO GRAND ANGLE ET TÉLÉOBJECTIF 12 MPX GRAND-ANGLE OUVERTURE F/1,8 TÉLÉOBJECTIF OUVERTURE F/2,4 STABILISATION OPTIQUE DE L’IMAGE APPAREIL PHOTO FRONTAL 7 MPX ENREGISTREMENT VIDÉO HD 1�080P DÉBLOCAGE PAR RECONNAISSANCE FACIALE TEMPS DE CONVERSATION (SANS FIL) JUSQU’À 21 HEURES NAVIGATION SUR INTERNET JUSQU’À 12 HEURES LECTURE VIDÉO (SANS FIL) JUSQU’À 13 HEURES CHARGEMENT SANS FIL (AVEC DES CHARGEURS QI10) APPLE IPHONE 8 PLUS (920 EUROS) APPLE IPHONE X (1160 EUROS) C hez Apple, la différence entre les deux modèles haut de gamme est assez marquée. Pourtant, les deux appareils partagent un socle technologique com- mun, en premier lieu le tout nouveau pro- cesseur maison baptisé A11 Bionic. Pour la partie photo, les fiches techniques sont aussi très proches, mais l’exploitation des modules de 12 Mpx pourraient différer d’un appareil à l’autre et donc le résultat (non testé à date). En fait, les grandes différences viennent essentiellement de l’écran « bordeless » de 5,8 pouces à tech- nologie Oled de l’iPhone X, qui ne laisse aucune chance au 5,5 pouces à technolo- gie IPS de l’iPhone 8 Plus. Autre élément différenciant, alors que l’iPhone 8 Plus exploite un capteur d’empreinte classique, l’iPhone X est le premier appareil Apple à proposer un système de reconnaissance faciale pour débloquer son téléphone. Ce système sera également mis à contribution dans certaines applications. Enfin, seul point ou l’iPhone 8 Plus se démarque un peu de son grand frère : l’autonomie. VERDICT En proposant un design et une expé- rience différente d’un téléphone à l’autre, Apple peut justifier ici un écart de prix de 200 euros environ. Mais les technologies embarquées, similaires à la concurrence, ne peuvent justifier des prix de vente plus élevés. IPHONE 8 PLUS IPHONE X VS En une _ 27 Érosion des prix, politiques commerciales plus agressives, technologies amorties... On trouve aujourd'hui des smartphones proposant les mêmes valeurs d’usage que les modèles ultra-premium vendus à moins, voir beaucoup moins que 1�000 euros. Voici notre sélection. HUAWEI MATE 9 ENVIRON 490 EUROS Ce très grand smartphone de 5,9 pouces est une véritable alternative à la famille Galaxy Note. Si le bel écran IPS propose ��seulement�� une définition Full HD (1�920 x 1�080 px), là où la majorité des smartphones haut de gamme actuels affichent une défi- nition WQHD (2�560 x 1�440 px), l’affichage reste tout de même très confortable. Le pro- cesseur puissant et les 4 Go de mémoire vive assurent rapidité et fluidité au système. Et si les performances photographiques sont légèrement en deçà de ce que proposent les meilleurs modèles du moment, malgré un partenariat avec la mythique marque Leica, il se rattrape sur l’autonomie. HTC U11 ENVIRON 670 EUROS Après une période difficile, HTC revient sur le devant de la scène avec un modèle U11 très réussi. La qualité des photos générées par l’appareil est éblouissante, l’HTC U11 est aujourd’hui le seul smartphone à pou- voir rivaliser avec le LG G6. Et pour ne rien gâcher, l’écran IPS de 5,5 pouces WQHD (2�560 x 1�440 px) est très bien calibré. Les finitions ne souffrent d’aucune critique, l’autonomie est bonne et la partie multimé- dia particulièrement bien soignée, avec des petits plus ergonomiques bienvenus, comme le ��double tap�� sur l’écran pour réveiller le téléphone, comme sur les modèles LG. ONEPLUS 5 ENVIRON 540 EUROS Le OnePlus est une des belles surprises high-tech de l’année. Il offre une expérience résolument haut de gamme et oscille entre le très bon et l’excellent. Qualité de l’écran et des finitions, fluidité générale, efficacité du lecteur d’empreintes, performances mul- timédia, autonomie, le OnePlus 5 s’impose clairement comme l’un des meilleurs smart- phones du moment. Découvrez le test com- plet page 60. QUELLE ALTERNATIVE AU (SUR)COÛT�? 28 _ Les Numériques LG G6 ENVIRON 405 EUROS Très grand cru à n’en point douter, ce G6 est une véritable affaire à 400 euros (il est initialement vendu à 750 euros), notamment pour ceux qui privilégient la partie image. C’est bien simple, ce smartphone réalise des performances jamais vues sur mobile jusqu’alors en terme de photographie, notammenten basse lumière. Il propose également un écran IPS de 5,7 pouces au format 18/9e (plus facile à prendre en main parce que plus étroit) de très bonne qualité, un habillage de verre et de métal très réussi, une belle ergonomie, un processeur véloce, une certification IP68 (il continuera de fonc- tionner même s’il tombe dans l’eau) et une autonomie très correcte. SAMSUNG GALAXY S7 ENVIRON 420 EUROS Lors de sa sortie l’année dernière, le Galaxy S7 était tout simplement le meil- leur téléphone du moment. Et si aujourd’hui la lumière se focalise sur les nouveaux Galaxy S8 et Note 8, le S7 reste un des meil- leurs smartphones du marché, avec un prix aujourd'hui très abordable. Il propose, entre autres, un sublime écran SuperAmoled de 5,2 pouces WQHD (2�560 x 1�440 px) proche du sans-faute, une finition exemplaire, des performances de haut vol, une bonne auto- nomie, de très belles performances en photo avec notamment une mise au point très rapide et la norme IP68 (étanchéité). C’est le moment de craquer. � Le coup de cœur de la rédaction SAMSUNG GALAXY A5 2016 ENVIRON 290 EUROS Le Galaxy A5 version 2016 est un véritable ovni, tant son prix semble déconnecté de la réalité du marché. Pourtant, ne vous y trompez pas, même à moins de 300 euros, ce smartphone offre des performances d’un appareil très haut gamme. Ce n’est pas compliqué, il est bon partout. L’écran SuperAmoled de 5,2 est excellent (oui, c'est la même technologie d’écran utilisée par le Galaxy Note 8), les finitions sont impeccables avec un cadre en métal brossé et un dos en verre, les performances sont très bonnes, la fluidité au rendez-vous, et l’autonomie est exceptionnelle�: 2,5 jours en usage standard�! Seule la partie photo est très légèrement en retrait par rapport aux modèles très haut de gamme, mais uniquement en basse lumière, tout en restant très acceptable. À ce prix-là, c’est clairement la bonne affaire du moment! En une _ 29 LE MONDE DE 2050, VU PAR LES LECTEURS DES NUMÉRIQUES Vous avez été plus de 16�000 à répondre à notre sondage intitulé ��21 questions pour décrire votre vision de 2050��. Ces voitures volantes, robots humanoïdes ou vacances sur la Lune sont issus de votre imaginaire. L’artiste Tof Dru s’en est ins- piré pour créer cette œuvre. Découvrez l’intégra- lité des résultats et retrouvez cette composition à l’adresse lmdn.com/n65095. Tendances _ 33 Vincent Ricordeau, cofondateur de KissKissBankBank: �NOUS VOULONS QUE LES CITOYENS DEVIENNENT DES ACTEURS ÉCONOMIQUESguillemetrightS La plate-forme de financement participatiff KissKissBankBank vient d’être vendue à La Banque Postale. Son cofondateur, Vincent Ricordeau, revient sur le rôle des start-up et dévoile ses propres projets. Par Anne Pichon V incent Ricordeau fait son entrée sur levaste plateau de l’équipe de développe-ment de KissKissBankBank (KKBB). Légerretard, coups d’œil furtifs aux travailleurs qui s’affairent sans bruit au fond de la pièce, autour deff longues de tables hérissées d’écrans bleutés. Vincent débarque tout juste de Bordeaux, accompagné de sa femme, Ombline Le Lasseur, cofondatrice de la plate- forme. À peine essoufflés, ils ont l’énergie de ceux qui descendent d’un train. Un attroupement se forme près du couple. Effusions discrètes, embrassades, puis desff questions à voix basse et des réponses rapides. Adrien Aumont, troisième associé de KKBB, passe une tête. Il s’envole bientôt pour la Grèce, dans l’avion présidentiel ;l il a endossé une veste foncée pour l’occasion et se fait doucement chambrer. KissKissBankBank, fleuron des start-up françaises en catégorie «fintech» – technologies de la finance –, vient d’être vendu à la vénérable Banque Postale. L’union sera célébrée le soir même. En tant que plate-forme de financement participatif, KKBB n’a pas pour seule voca- tion de gratter un peu d’argent à de gentils particuliers pour financer des démarches artistiques. Faire le lien entre les porteurs de projet et ceux qui peuvent les aider est le genre d’idée qui peut déclencher une révolution. Soutenir un pizzaiolo qui souhaite se doter d’un four écologique ou une start-up qui développe une techno- logie pour handicapés ne sont pas forcément des projets rentables, mais ils peuvent trouver sur KKBB un finan- cement selon des critères citoyens. Mais à quoi pourrait servir notre argent si ce n’est à améliorer concrètement le monde autour de nous? Depuis 2015, la plate-forme est autorisée à rémuné- rer l’argent prêté par les particuliers. KissKissBankBank a livré une bataille homérique pour casser le monopole des banques et obtenu l’appui décisif du ministre de l’Économie de l’époque, un certain Emmanuel Macron. Et bientôt, sur KKBB, il sera possible de gérer un porte- feuille alimenté par des virements modiques, à répartir entre investissements et choix philanthropiques, selon les convictions de chacun. Les petits ruisseaux... À la suite de la création de KissKissBankBank, Vincent Ricordeau a vu notre monde et le sien changer. Il y a eu la crise financière, les attentats… Avec Ombline Le Lasseur, il était au Bataclan au soir du 13 novembre 2015. Ils en sont sortis vivants, mais ont choisi de s’ins- taller, avec leurs enfants, loin de Paris. Plus que jamais, Vincent pense que «KissKiss» doit jouer un rôle social, permettre de réduire la puissance de la finance mondiale et redonner le pouvoir aux citoyens. Entretien avec un idéaliste aux ambitions très concrètes. La réforme du code du travail actuellement en cours est-elle bénéfique pour le développement des start-up? Vincent Ricordeau. À KissKiss, il n’y a pas de bureau fermé, pas de hiérarchie intermédiaire. Nous travaillons en mode projet : chacun est en charge d’un sujet, qu’il soit junior ou senior. Les jeunes nous demandent de plus en plus de travailler à temps partiel : ils ont des projets àl conduire à côté de leur emploi. Et cela,pour moi, est capi- tal. Le rapport à l’entreprise a changé. C’est pourquoi une réforme du contrat de travail, avec des CDI plus flexibles pour les deux parties, patron et salarié, serait nécessaire. L’annonce de la suppression du RSI (régime social des indépendants) est déjà très importante. Aujourd’hui, les travailleurs indépendants, même s’ils sont très nom- breux, passent pour des hurluberlus. Demain, ils seront la norme. Un indépendant est moins bien considéré que le directeur général d’une entreprise. Pourtant, il peut avoir autant de pouvoir et créer autant de richesse et d’emploi. Pensez-vous que ces demandes puissent être entendues par le président Emmanuel Macron ? Il a le même logiciel que nous. Il est libéral, moi aussi. Libéral ne signifie pas néolibéral. Notre pays est sclé- rosé par les rentes d’une élite politico-industrielle figée. Emmanuel Macron essaie de mettre en place des règles pour un marché accessible à tous, qui ne soit plus le pré carré des ténors du CAC 40. Il a ouvert des brèches. Comment définiriez-vous KissKissBankBank ? Est-ce une entreprise libérale ou à vocation sociale ? Dans KissKissBankBank, il y a KissKiss, mais aussi BankBank. Nous n’avons pas de problème pour l’assumer. En 2007, Ombline a imaginé une plate-forme philanthropique pour faire naître et grandir des projets artistiques, notamment musicaux. C’est le côté KissKiss. Très vite, l’aspect BankBank est apparu : Adrien a com- pris la possibilité de construire un nouveau marché, un business. Parmi les fondateurs, je suis celui qui orga- nise, manage et lève des fonds. Je me méfie des systèmes de valeurs. Dans ma famille, j’ai toujours été consi- déré comme quelqu’un de droite, alors que mes amis, entrepreneurs ou financiers, me prennent pour un type de gauche. Je ne me reconnais pas plus dans la gauche sociale-démocrate que dans la droite ultralibérale. Je préfère parler d’organisation qued’idéologie. Pour moi, la valeur clé, c’est l’intelligence collective. Les indi- vidus trouvent des solutions lorsqu’ils agissent entre eux, créent ensemble. L’interaction directe permet de faire exister un marché entre particuliers, en peer-to-peer. Ce système est consacré par le réseau mondial. Il est rapide, efficace et a fait ses preuves. Ce système de partage, entre individus, n’est pas uniquement philanthropique. Quel est le rôle de KissKissBankBank dans les échanges économiques ? Si la plate-forme n’était basée que sur la philanthro- pie, nous ne serions que KissKiss. Nous avons com- pris, dès l’origine du site, que le peer-to-peer est aussi un moteur pour la rentabilité. À titre personnel, j’ai autant de plaisir à créer des projets qu’à investir dans ceux des autres. Avec KKBB, nous proposons une nouvelle rela- tion à l’économie. Arrêtons de penser que tout est écrit. Aujourd’hui, il y a 4 000 milliards d’euros sur les comptes des Français ; si 1 % de cette somme parvient aux entre- prises, le problème du financement des PME disparaît ! Notre rôle est d’encourager les gens à placer 1 % de leur argent dans l’économie réelle. Que ce soit en don ou en investissement, peu importe. C’est une affaire entre citoyens, nous n’avons pas besoin de l’État. Vincent Ricordeau, Ombline Le Lasseur et Adrien Aumont, les trois fondateurs de KissKissBankBank. Tendances _ 35 Vous prônez une forme de révolution… Ce que nous voulons, c’est empêcher le système financier de se servir de notre argent comme levier pour jouer tout seul sur les marchés financiers, sans que jamais les fonds soient réinvestis dans l’écono- mie réelle. Nous voulons que les individus reprennent le pouvoir sur leur argent. Qu’ils se responsabilisent comme acteurs économiques à part entière. Investir son pécule directement dans l’économie réelle, c’est choi- sir certains projets, ceux qui correspondent aux convic- tions de la personne. Éric Cantona, au moment de la crise financière, avait appelé les particuliers à vider leurs comptes bancaires. Nous ne partageons pas ce point de vue. Si on retire l’argent des comptes, tout s’écroule. Et il n’existe pas d’autre système pour remplacer les banques. Plutôt qu’une révolution, nous invitons à une prise de conscience collective, à des collaborations pour contrer les lois du marché, tel que ce dernier est conçu aujourd’hui. Notre discours, c’est : utilisez les fruits de votre travail comme vous le souhaitez, donnez en phi- lanthrope ou devenez micro-investisseur… Des plates- formes comme la nôtre créent un élan d’entrepreneuriat gigantesque, cela libère la créativité. KissKissBankBank appartient désormais à La Banque Postale. Quels sont vos nouveaux objectifs ? L’une de nos missions est de fonder un incubateur de start-up, afin d’aider celles qui œuvrent dans la « fintech citoyenne ». Les start-up technologiques sont actuelle- ment orientées vers les marchés, notre souhait est de favoriser celles qui se tournent vers les individus. Service à la personne, service d’assurance : beaucoup de déve- loppements sont possibles, mais pour le moment leur financement de technos est difficile. La Banque Postale a pour slogan « banque et citoyenne ». Avec les fonds récoltés par la vente de KissKissBankBank, quels projets souhaitez-vous réaliser aujourd’hui ? Depuis l’attentat du Bataclan, j’ai trois obsessions : racheter une salle de concert, nourrir correctement ma famille et réfléchir à l’éducation des enfants. Nous n’avons pas remis les pieds dans une salle de concert depuis le 13 novembre 2015. Nous imaginons créer une salle très sécurisée, où l’on pourra assister à des concerts sans avoir peur de se faire tirer dessus, pour dire les choses concrètement. Pour nous, cette salle est surtout un pied de nez au destin. Pour affirmer : « Vous ne nous enlèverez pas notre passion.» C’est aussi un clin d’œil à Stéphane et Pierre (*). Et à tous les autres. Mon deuxième projet est d’initier des fermes maraî- chères dans le Pays basque. Ce n’est pas une démarche altruiste, c’est complètement individualiste : je veux faire en sorte que mes enfants mangent correctement dans les années à venir. Enfin, il ne peut y avoir de change- ment de société sans changement d’éducation. Avec nos références, nous croyons aux règles du marché. Pour que les règles changent, il faut que l’éducation donne aux individus les éléments et les postures nécessaires à leur réflexion. Est-ce bien utile de connaître le nombre de départements français ou le nom des chefs-lieux? Plutôt que donner un socle de connaissances – qui ne sert à la fin qu’à sélectionner, mal, les individus –, il serait préfé- rable de travailler sur la confiance en soi, le développe- ment individuel. La confiance en soi génère la confiance en autrui. Ma logique est toujours citoyenne. � * Leurs amis Pierre Innocenti et Stéphane Albertini, patrons du restaurant Chez Livio, sont décédés lors de l’attentat du Bataclan. ��IL NE PEUT Y AVOIR DE CHANGEMENT DE SOCIÉTÉ SANS CHANGEMENT D’ÉDUCATION�� LE PARCOURS DE VINCENT RICORDEAU� 1969 Naissance à Versailles (Yvelines). 1987 Baccalauréat (série économique). 1988 Sa première entreprise, Les rats musqués, organise des soirées étudiantes. 1993−1998 Voyage autour du monde, sac au dos. 1998 Création d’une régie publicitaire à Montpellier (Hérault). 2007 Conception de KissKissBankBank. 2009 Création de KissKissBankBank, avec Ombline Le Lasseur et Adrien Aumont. 2015 Création d’un service de prêt aux entreprises pour les particuliers. 2017 Vente de KissKissBankBank à La Banque Postale. La plate-forme a col- lecté plus de 72 millions d’euros depuis 2009. En 2016, le chiffre d’affaires était de 2 millions d’euros�; il devrait dépasser les 3 millions d’euros en 2017. TECHNOLOGIE POURQUOI ELLE NOUS REND SI HEUREUX (ET SI DÉPENDANTS) Du bureau à nos poches, la techno a envahi nos vies. Il faut l’admettre, les appareils high-tech nous font souvent du bien. Et si on entend parfois qu’il faut s’en défier ou s’en défaire, ils sont aussi l’objet de tous nos désirs, à l’image d’un iPhone ou d’une PlayStation. Nous avons voulu savoir pourquoi. Par Christine Sallès A ristote, Harry Potter et Philippe Starck n’ont a priori pas grand-chose en commun : de la phi-losophie, de la magie et des objets nés d’une imagination fertile, soit une trilogie qui résume presque ce que sont les nouvelles technologies pour l’être humain. Rajoutez un zest de science-fiction pour faire bonne mesure et vous pourrez définir ce qu’est la technologie : « Tout ce qui n’était pas commun quand vous êtes nés », s’amusait Alan Kay, pionnier de l’informatique aux États-Unis (Xerox, Apple) et récipiendaire du prix Turing. Pour l’inoubliable Arthur C. Clarke, auteur de 2001 : l ’odyssée de l’espace (1968), « toute technologie suffisamment avan- cée est indiscernable de la magie ». Pas si éloignées de la magie d’un Harry Potter, les innovations technologiques les plus révolutionnaires de ces dernières années fascinent autant qu’elles inquiètent. Pas un domaine du quotidien qui ne soit envahi par des objets connectés, que l’on peut contrô- ler par la voix (ou les mains) et qui abo- lissent les distances. Que ces manifestations magiques qui rappellent l’enchantement de l’enfance se doublent en plus d’une minia- turisation tendant à l’invisibilité et c’est l’en- thousiasme assuré. Grâce à une montre connectée à votre smartphone (voir l’encadré sur Pascal Boutreau) ou à un casque de réa- lité virtuelle qui ouvre les portes d’un nouveau monde. Devant un écran Oled géant, dans un jeu vidéo, sous l’effet d’une ampoule connec- tée, notre cerveau sensitif s’illumine comme un sapin de Noël. Les zones du cerveau qui s’activent lorsqu’il y a sensation de
Compartilhar