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UNIVERSITÉ PARIS 1 PANTHÉON – SORBONNE THÈSE Présentée à l’Université Paris 1 Institut d’Art et Archéologie pour obtenir le diplôme de Doctorat Photo B. Barcellos Étude de l’occupation Tupiguarani dans la région sud-est de l’État de Rio de Janeiro, Brésil Par Angela Buarque Soutenue le 26 novembre 2009, devant le jury composé de Eric TALADOIRE Professeur, Paris 1/CNRS Directeur de thèse André PROUS Professeur, UFMG/CNPq, Brésil Rapporteur Agueda V. VIALOU Professeur, MNHN/CNRS Rapporteur Stéphen ROSTAIN Chargé de Recherches, CNRS Examinateur UNIVERSITÉ PARIS 1 PANTHÉON – SORBONNE THÈSE Présentée à l’Université Paris 1 Institut d’Art et Archéologie pour obtenir le diplôme de Doctorat SPÉCIALITÉ : Archéologie Préhistorique et Protohistorique Étude de l’occupation Tupiguarani dans la région sud-est de l’État de Rio de Janeiro, Brésil Par Angela Buarque Soutenue le 26 novembre 2009, devant le jury composé de Eric TALADOIRE Professeur, Paris 1/CNRS Directeur de thèse André PROUS Professeur, UFMG/CNPq, Brésil Rapporteur Agueda V. VIALOU Professeur, MNHN/CNRS Rapporteur Stéphen ROSTAIN Chargé de Recherches, CNRS Examinateur REMERCIEMENTS Cette thèse est le résultat d'un travail débuté il y a 20 ans, après une longue interruption et des changements de direction et, naturellement d'objectifs. Sa réalisation n'aurait pas été possible sans la collaboration d'un grand nombre de personnes. L'avoir écrite à la première personne du pluriel se doit aussi à ce que, en archéologie, le travail est toujours le résultat d'un effort collectif, que ce soit sur le terrain, au laboratoire ou pour la recherche incessante de bibliographie, de documents, pas toujours faciles à trouver, en particulier les sources primaires, mais aussi les monographies et les thèses non publiées. Je tiens à remercier tout spécialement : Mon directeur de thèse, Professeur Eric TALADOIRE, pour m'avoir reçue de nouveau après 15 ans d'absence et avoir permis que je développe, pendant cette période, la majeure partie du travail au Brésil. Malgré les grandes responsabilités à sa charge, il a toujours été d'une gentillesse sans égale, me recevant avec attention, et faisant tout pour que ce travail arrive à bon terme. La lecture de dizaines de versions de la thèse, avec toujours des commentaires, des suggestions et des réflexions scientifiques à chaque page m'aida à développer les questions étudiées ici. Je lui en suis immensément reconnaissante. Aux membres du jury qui acceptèrent de juger ce travail, les Professeurs André PROUS, Stephan ROSTAIN et Agueda V. VIALOU. Au Musée National, Université Fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ), et en particulier au département d'Anthropologie, duquel je fais partie en tant que Chercheur Associé. Au Professeur Docteur Maria Dulce GASPAR, du Département d'Anthropologie Musée National, (UFRJ), pour les lectures et commentaires pertinents, en plus des discussions qui m'aidèrent beaucoup dans l'organisation du contenu. Je suis profondément reconnaissante. À la FAPERJ, au travers du projet « Souverains de la Côte », coordonnés par la Prof. Dr. Maria Dulce GASPAR, pour l'appui financier apporté pendant une étape de la recherche. Mes remerciements spéciaux à deux chercheurs et amies : Márcia BARBOSA-GUIMARÃES, pour les innombrables discussions et indications méthodologiques qui rendirent possible la réalisation de cette thèse. J'aimerai la remercier pour son intéressement aux recherches à Araruama, pour son esprit de camaraderie au cours des incessants allers sur le terrain, même dans les conditions précaires de logement et d'alimentation. J'espère qu'elle puisse m'aider à i concrétiser un rêve de nombreuses années, la création, de facto, du Musée d’Araruama. Mes chaleureux remerciements pour la transformation réalisée dans le laboratoire, la « Casa de Pedra" » avec le travail de curatelle qui facilita l'accès aux collections, maintenant correctement cataloguées et informatisées. Jeanne CORDEIRO qui, bien qu'ayant rejoint l'équipe plus tard, aborda avec enthousiasme la question de la présence Tupinambá à Araruama, même en étant engagée sur le thème des guerriers Goitacá. Pour sa participation aux campagnes de terrain et pour l'acuité de ses observations qui m'aidèrent à penser à la question du contact. Mon remerciement tout spécial pour la conversation que nous eûmes au retour d'un des nombreux voyages à Araruama, quand je pensais passer le flambeau aux nouvelles générations. Ce fut bon d'avoir changé de direction. Nous devons, entre autres, investiguer sur la présence de la cotte de maille et, qui sait, nous découvrirons ce qu'est devenu le pantalon ! À Jeanne et Márcia, mon grand merci pour avoir partagé avec moi les conférences sur l'Éducation Patrimoniale données aux professeurs du réseau d'enseignement d’Araruama. Je remercie le Laboratoire d'Archéologie Brésilienne, LAB, pour la contribution reçue. Je remercie immensément Teresa PORTELLA pour la restauration des pièces céramiques. Son travail facilita la construction d'une typologie pour les sites, en permettant que les milliers de fragments se transformassent en pièces du quotidien ou des rituels Tupinambás. Mon remerciement spécial à Prof. Dr. Rita SCHEEL-YBERT, du Département d'Anthropologie du Musée National, UFRJ, pour toutes les analyses anthracologiques qui permirent un approfondissement dans l'interprétation des foyers et dans la chronologie de Morro Grande. Je n'ai jamais douté qu'elle accomplirait la promesse faite dans les remerciements de sa thèse. Je remercie également Mariana de BEAUCLAIR pour la participation aux analyses et aux interprétations. Merci à Dr. Claire ALIX, Research Associate, Alaska Quarternary Center, University of Alaska, pour les observations et la référence bibliographique sur la question de l'utilisation de bois fossile. Ma profonde reconnaissance à Lidiana PAIVA, pour les nuits et fins de semaine qui furent consacrées à la confection du matériel cartographique. Mille fois merci. Merci à Cláudia RODRIGUES-CARVALHO, du département d'Anthropologie Biologique, Musée National, UFRJ, pour l'analyse du matériel osseux du site de Bananeiras. Ce remerciement va également à Elizabeth Christina SILVA. ii Je remercie Rosana NAJJAR, 6ª Regional do IPHAN. L'invitation pour réaliser le sauvetage du site Morro Grande en 1993 me permit de connaître la richesse archéologique d’Araruama, présentée, en partie, dans cette thèse. Merci à Marcelo GATTI (Dept. du Milieu Environnant de Furnas), Débora BARBOSA, Teresa FRANCO, Cristina LEAL, Márcia BEZERRA, Iramar VENTURINI, pour leur participation aux recherches de terrain. À Roberto NOIA, un merci spécial pour les innombrables allers sur le terrain et pour sa participation aux interminables analyses de matériel céramique. Un grand merci à Kita MACARIO, Institut de Physique, UFF, pour les datations de Morro Grande réalisées au Prime Lab. Je remercie fortement les professeurs Rose Mary Latini et Alfredo BELLIDO, Département de Physico-chimie, UFF, et Ubirajara VINAGRE (IEN/CNEN), pour les sorties sur le terrain pour la collecte de matériel et les analyses effectuées, que ce soit dedatation par thermoluminescence, ou d'analyses d'argiles et de matériel céramique. Je remercie le Prof. Dr. Stenio Dore MAGALHÃES, de l'Institut de Physique, UFRJ, pour l'analyse de la composition élémentaire du matériel céramique, au moyen de la technique de PIXE (« Particle Induced X-ray Emission »). Mon très grand merci, in memoriam, au Professeur Dr. Helio PENHA, pour les innombrables considérations sur la géologie de la région. Je remercie Christina OSWARD pour l'information sur la publication du livre Histoire d’André Thevet Angoumoisin cosmographe du Roy, de deux Voyages par luy faits aux Indes australes et occidentales, au moment où je peinais sur la lecture digitale de cette œuvre. Je remercie très sincèrement Elo RANGEL, sœur de cœur, la première à accepter le défi de s'embringuer dans le labyrinthe des motifs peints sur les écuelles, leur consacrant un nombre infini d'heures. Elle nous aida à connaître un peu de l'imaginaire des femmes natives Tupinambás. Je la remercie également, pour les orientations dans l'utilisation du programme Corel, cela aurait été extrêmement difficile sans ses astuces. Mon remerciement à Bruno ROËDEL pour les dessins des motifs décoratifs. Juliano aussi « entra dans la danse », il « mendiait » un déjeuner et en échange, dessinait quelques urnes, et amenait Lia et Julia, ce qui était très bien. Aux stagiaires du laboratoire d'archéologie, Alice, Bruna, Cassandra, Cristiano, Ivson, Sérgio, Ulisses, aujourd'hui archéologues diplômés, tous responsables à certain moment de l'interminable tri du matériel céramique provenant des collectes de terrain, auxquelles ils participèrent aussi. À Úrsula et Eliana pour l'enregistrement et l'analyse du matériel lithique, à Patrícia pour le dessin des pièces lithiques et céramiques. Merci iii à tous pour le dévouement. Mes remerciements spéciaux à Marcelle et Ricardo, pour la constance et les longues heures passées au nettoyage des milliers de fragments céramiques. Sans vous, tout aurait été bien plus difficile. Je suis particulièrement reconnaissante à mon ami Zé, père de Lenia, qui a toujours insisté pour que je termine le doctorat, et a été présent aux moments où je le sollicitais, me secourant immédiatement pour les problèmes liés aux ordinateurs, avec ses orientations et conseils qui furent essentiels durant toutes ces années. C'est également lui qui fit tourner d'interminables fois le programme « R » qui permit de réaliser les analyses statistiques. Je remercie infiniment Jean-Pierre YBERT non seulement pour s'être chargé des corrections du français, mais aussi pour les critiques toujours pertinentes. À Marquinho pour les innombrables fois où j'ai sollicité son aide pour la révision de l'anglais. Excuse l'abus de la « dindinha » d'arriver toujours au dernier moment. Mille fois merci. Je tiens à remercier tout spécialement Fernando. Je sais qu'il n'imagine pas la signification de tous ces paquets envoyés, religieusement, avec les nouvelles de la semaine, et que je recevais, anxieuse et invariablement les jeudis dans la « Tour Cortina », à une époque où Internet ne faisait pas partie de notre vie. Ils rendirent plus légères la distance et la nostalgie de tous. Maintenant, dans la dernière ligne droite, avec Anninha, il m'a donné des conseils précieux sur les voies, pour moi pas toujours très claires, du formatage. Côté Araruama. Beaucoup de ce qui a été fait comme recherche se doit à la sensibilité et à la reconnaissance des autorités municipales quant à l'importance du patrimoine. La Municipalité d’Araruama, par l'infrastructure fournie par l'intermédiaire de ses dirigeants, durant les nombreuses campagnes de terrain réalisées sans l'aide financière des organismes d'encouragement à la recherche. Je suis profondément reconnaissante aux Maires Henrique Carlos VALADARES, Vilmar José Dias de OLIVEIRA (Meira) et à Francisco Carlos Fernandes RIBEIRO, « Chiquinho da Educação », pour les mesures concrètes adoptées pour la préservation du patrimoine archéologique. Je remercie spécialement le Professeur Vera Lucia PINTO qui, au début de nos recherches, était secrétaire à l'Éducation et participa de façon effective à nos travaux, en fournissant l'infrastructure nécessaire. Combien de fois, après son service, est-elle apparue sur le terrain pour accompagner nos fouilles ! Le Professeur Gentil MARINS, secrétaire à l'Éducation sous la gestion du Maire Meira, fut toujours attentif à nos revendications. Je lui en suis profondément reconnaissante. iv angela Typewritten Text angela Typewritten Text angela Typewritten Text v Au professeur Gloria STORINO, secrétaire à l'Éducation, mes remerciements pour le zèle apporté à la mise en place de nos conférences sur l'Éducation Patrimoniale, ainsi qu'à Marley, qui travailla directement à ce projet. Au Professeur Ricardo ADRIANO, secrétaire à la Culture et Éducation durant les deux gestions de « Chiquinho da Educação ». Merci pour l'appui, l'enthousiasme et la coopération durant toutes ces années, en particulier pour la tentative de rendre effective la création du Musée d’Araruama. Mes remerciements à Cidinha, Catarina, directrices de l'École Honorino Coutinho, à Morro Grande, qui, tant de fois, permirent que nous soyons logés dans l'école et partagions nos repas avec les élèves et professeurs. J'aimerai remercier spécialement Luiz Carlos, toujours attentif à la découverte de quelque vestige archéologique. Sa participation a été fondamentale pour la localisation de nouveaux sites. Merci à Adelton, adjoint au maire de Morro Grande, pour l'appui apporté durant la campagne de terrain de 2007. Je remercie immensément le Professeur Leila, pour l'intérêt dont elle a toujours fait preuve pour le travail que nous poursuivions. Ne furent pas rares les occasions où elle nous apporta du jus de fruit de la passion pour atténuer la forte chaleur. Mon affection aux professeurs et élèves de l'école Honorino Coutinho qui accompagnèrent avec intérêt les diverses étapes de la recherche. Cela a été un plaisir d'assister aux belles représentations des cantiques en langue native et aux expositions de dessins inspirés de motifs Tupinambás, réalisés en classes d'art. Je garde un souvenir spécial de tous ceux qui m'ont aidée dans le travail de terrain, exécutant la lourde tâche de transporter les seaux, de tamiser le sédiment ou d'aider à retirer l'argile compacte, où la base des lourdes urnes s'appuyait et, finalement, de les transporter. Ma grande reconnaissance à Bioco, Bororó de Deus, Manelão, Leonardo, Alexandre et tant d'autres qui furent solidaires à Morro Grande, Serrano et les autres sites. Mes remerciements à Ms. Messias, propriétaire du site de Barba Couto, pour la protection du matériel archéologique présent sur sa propriété. À Jejeu, gardien du site, merci pour la localisation des urnes cachées dans la végétation. Mon affection à Cláudia MAIA, amie toujours attentive à toute information sur un nouveau site, ou à une quelconque dénonciation de destruction possible. Elle a été durant toutes ces années, ma référence, mon interlocutrice et mon port d'attache à Araruama. Je lui suis éternellement reconnaissante pour son engagement dans tous les épisodes, sans exceptions, au cours de ces années et pour son accueil au sein de sa famille. v angela Typewritten Text v Je suis profondément reconnaissante à Isabelle GARRIGUE, amie française qui tant de fois corrigea mes erreurs, mais, surtout, pour l'accueil qu'elle et Fred me donnèrent, tant de fois, dans leur maison à Paris. Un remerciement chaleureux aux amies de toujours, Alina, Bel, Lourdinha, Isabelet Laninha Rangel, Ângela Provetti, Eunice, Leleia, Vânia, Maria Angélica, Lecy et Maria Lúcia pour l'appui continue. Excusez les absences, avec la promesse que je serai de retour pour les rencontres. Mon profond remerciement au Professeur Jefferson MARTINS, de l'Institut de Géosciences, UFF, qui fit les relevés topographiques des sites, emmena des élèves pour participer aux travaux, présenta des professeurs, parmi eux, Helio PENHA, Maria Elaine ARAUJO DE OLIVEIRA, qui me donna les premières orientations sur l'analyse multivariée, Cristiane FRANCISCO, qui m'envoya des images, José Antonio NETO, qui me fournit des données bibliographiques. Mais Jefferson dessina les profils, les plans topographiques et des pièces céramiques, fouilla chez les bouquinistes et apporta des livres, sans oublier de la musique, jamais. Comme si cela ne suffisait pas, il est mon compagnon de toutes les heures. Merci pour la patience durant ces années et tout spécialement, pendant cette dernière où j'ai simplement disparu. Je reviendrai, bientôt, et jusqu'à Piraí. Mon affection spéciale est dirigée vers ma famille, avec qui je partage les joies, mais aussi les peines. Merci pour l'appui irremplaçable et inconditionnel, pour comprendre le pourquoi de mes visites toujours rapides, ou même de mon absence, ces dernières années. Une embrassade unique au papa, et à mes frères, le courageux Zeca, Angelica et Soninha. Je sais l'effort qu'ils font pour tenter de me tranquilliser en un moment où ce que nous aimerions même, serait d'être tous près de maman pour l'aider à affronter la lutte qui l'attend. À mes neveux, un peu aussi mes fils, Tiago, Lia, Guy et Bruno. Vous pouvez ne pas y croire, mais votre tante va mettre un point final à la thèse, mais non avant de la dédier à Lenia, la fille chérie qui fut avec moi dans la première et dans cette étape finale. Merci pour me faire compagnie, pour l'affection, pour être ici. vi SOMMAIRE Table de Matières………………………………………………………………………………………..………vii Liste des Illustrations……………………………………………………………………………………..…….ix Liste des Tableaux……………………………………………………………………………………………….xv Liste de Graphique……………………………………………………………………………………………..xvi Résumé…………………………………………………………………………………………………………….xvii Resumo……………………………………………………………………………………………………………xviii Abstracts……………………………………………………………………………………………………………xix TABLE DE MATIÈRES Introduction………..………………………………….………………………………………………............1 Chapitre 1 - La Région d’Etude …………………………………………………..……………………3 1.1 La Géomorphologie du littoral……………………………………………….…………….……5 1.1.1 La lagune d’Araruama …………………………………………..………………………….8 1.2 La végétation et le climat ……………………….……………………………………………….11 Chapitre 2 - Hypothèse de Recherche …………………………………………………………..13 Chapitre 3 - Les hypothèses sur les origines Tupis ……………………………………..20 Chapitre 4 - Apports de l’Archéologie Brésilienne à la problématique …..…29 Chapitre 5 - Les sources primaires sur les Tupis …………………………………………36 5.1 Les chroniqueurs, les religieux et les voyageurs …………….………….………………39 5.2 L’importance du cauim pour les Tupinambás……………………………………………41 Chapitre 6 - L’occupation Tupiguarani dans l’État du Rio de Janeiro ……….53 6.1 La vallée de la rivière Paraíba do Sul………………………………………………………..58 6.2 Région sud de l’État de Rio de Janeiro……………………………………………………. 63 6.3 Les alentours de la baie de Guanabara…….……………………………………………….66 6.4 Les recherches dans la Région des Lacs…..……………………………………………….69 Chapitre 7 - Les Recherches dans la Région des Lacs. Les sites d’Araruama……………………………………………………………………………………………………..73 7.1 Site de Morro Grande, sauvetage de 1983 ………………………………………………..74 7.2 Site de Morro Grande, recherches systématiques ……………………………………..79 7.3 Les fouilles à Morro Grande …………………………………………………………………..85 7.3.1 La chronologie du site de Morro Grande…….……………………………………96 7.4 Les sites post-contact avec les Européens ………………………………………………107 7.5 La rencontre entre deux mondes : l’Ancien et le Nouveau …………….………….110 7.5.1 Le site de Serrano (SSe)……….………………………………………………………..119 7.5.2 Le site de Bananeiras (BN)…………………………………………………………….135 7.5.2.1 Les restes osseux du site de Bananeiras………….…………………….137 7.5.3 Le site de São José (SJ)……….………………………………………………………..145 7.5.3.1 Les fouilles …………………………………………………….………………….149 7.5.4 Le site de Jardim Bela Vista (JBV)....……………………….……………….......153 7.5.4.1 Les fouilles ………………………………………….…………………………….155 7.5.5 Le site de Barba Couto (BC) ………………………………………………….……..162 7.5.5.1 Les fouilles…………………………………………………………………..…….165 7.5.5.2 Les analyses anthracologiques …………………………………..………..171 7.6 Site de Santo Agostinho……………………………………………………………………….. 173 Chapitre 8 - Matériel Céramique. Méthodologie d’Analyse ………………………177 8.1 Les attributs et les variables ………………………………………………………….………178 Chapitre 9 - Analyse Statistique du Matériel Céramique………….………….……186 9.1 Site de Morro Grande (MG) ……………………………...........................................186 9.2 Site de Serrano (SSe).......................................................................................197 9.3 Site de Bananeiras (BN)..................................................................................206 9.4 Site de São José (SJ) .......................................................................................212 vii 9.5 Site de Jardim Bela Vista (JBV) .....................................................................219 9.6 Site de Barba Couto (BC) ............................................................................227 9.7 Site de Santo Agostinho (SA) .........................................................................232 Chapitre 10 - Matériel Lithique …………………………………………………………………..241 10.1 Matériel Lithique des sites d’Araruama…….………......…………………………….244 10.1.1 Site de Morro Grande.........…………………………………………….............245 10.1.2 Site de Serrano.......……………………………………………………….............246 10.1.3 Site de São José …………………………………………......………………………249 10.1.4 Site de Bananeiras …………………………………………………………………..251 10.2 Conclusion sur le Matériel Lithique …………………………………………………….252 Chapitre 11 - Les foyers cérémoniels et utilitaires…………………….……………….256 11.1 Caractérisation des foyers cérémoniels …………………………..…………….………257 11.1.1 Description des foyers cérémoniels Morro Grande………..……………..259 11.2 Caractérisation des foyers utilitaires et des trous de poteaux…………………..265 11.3 Analyses anthracologiques des foyers …………………….………………………..…..273 11.4 Conclusion du chapitre………………………………………………………………………..275 Chapitre 12 - Les structures funéraires des sites d’Araruama………………….280 12.1 Description des structures funéraires.…………………………………………………. 286 12.1.1 Les structures funéraires du site de Morro Grande ……………………..290 12.1.2 Les structures funéraires du site de Serrano……..………………………..305 12.1.3 Les structures funéraires du site de São José……..……………………….309 12.1.4 Les structures funéraires du site de Bananeiras ………………………….311 Chapitre 13 - Analyse Multivariée………………………………………………..………………319 13.1 Tableaux des données……….………………………………………………………………...321 13.2 Analyses d’Agglomération et de Composantes……………………………………….323 13.2.1 Graphiques de Lecoutre………………………………..………………………….323 13.3 Analyse d’agglomération …………………………………………………………………….325 13.3.1 Fonction hclust…….………………………………………………………………….325 13.3.2 Fonction clusplot..……………………………………………………..…………….327 13.4 Considérations Finales du chapitre..………………………………….…..…………….328 Conclusions……………………………………………………………….……..……………………………331 Lexique ………………………………………………………………………….……………………….……..339 Abréviations utilisées …………………………………………………………………………………..341 Références Bibliographiques ……………………………………………………………….……..342 Annexe 1………………………………………………………………………….……………………………..366 Annexe 2………………………………………………………………………………………………………..432Annexe 3……………………………………………………………………………………………………… .437 Annexe 4………………………………………………………………………………………………………. 444 viii LISTE DES ILLUSTRATIONS Figure 1 - Région d’étude …………………………………………………………………………………….4 Figure 2 - Représentation de la lagune d’Araruama (flèche rouge), d’après Vau de Claye……………………………………………………………………………………………………………………6 Figure 3 - Carte géologique de la zone côtière entre Guaratiba et Cabo Frio (Turcq et al. 1999)……………………………………………………………………………………………………………….7 Figure 4 - Complexe Lagunaire d’Araruama (en jaune) situé entre le Complexe Lagunaire de Saquarema (en orange) et la région de Cabo Frio, São Pedro d’Aldeia, Arraial do Cabo, Búzios et des bassins des fleuves São João et Una (en rouge) (Google Earth 2009)………………………………………………………………………………………………………..14 Figure 5 - Concentration de sambaquis au Cabo Frio (carte cédée par J. Cordeiro)….15 Figure 6 - Image satellite du Complexe Lagunaire de Saquarema, montrant les sites archéologiques (Google Earth 2007, apud Barbosa-Guimarães 2007)………………………16 Figure 7 - Image orbitale montrant la concentration de sites préférentiellement dans la plaine intérieure (Google Earth 2009)……………………………………………………………….19 Figure 8 - Modèle de Métraux (1927) pour les migrations historiques des Tupis……..22 Figure 9 - Hypothèse de Brochado (1984) pour les routes de migrations des Tupis….23 Figure 10 - Hypothèse de Rodrigues (1964) sur l’origine du tronc linguistique Tupi .25 Figure 11 - Mastication du cauim (Thevet 1944)…………………………………………………..43 Figure 12 - Préparation et consommation du cauim (Théodore de Bry 1992)………….44 Figure 13 - Mussurana et ibirapema (Staden 1979)……………………………………………..46 Figure 14 - Le captif attaché par la mussurana (De Bry 1992)……………………………….47 Figure 15 - Site de Morro Grande. Motif qui évoque des cordes entrelacées…………… 48 Figure 16 - Scène du banquet rituel (De Bry 1992)……………………………………………….49 Figure 17 - Dessin d’un fragment d’écuelle avec motif intestinal. Dessin W.Borba ….50 Figure 18 - Motif stylisé de figure humaine. Photo F.Rossi……………………………………50 Figure 19 - Carte de l’état de Rio de Janeiro avec les régions de plus grande concentration de sites avec céramique Tupiguarani………………………………………………..58 Figure 20 - À gauche, le motif de la « Zona da Mata Mineira », à droite celui du site de Bananeiras, Araruama (dessin [à droite] W. Borba)……………………………………………….60 Figure 21 - Campement de pèche des Tupinambás (à gauche) ; avec arc et flèche pour les hommes (en haut à droite) et collecte de mollusques par les femmes (en bas à droite) (Staden 1979)…………………………………………………………………………………………..64 Figure 22 - Décor d’une des écuelles associées à la structure. Dessin B. Roëdel……… 68 Figure 23 - Localisation géographique de la région d’étude. ………………………………….73 Figure 24 - Croquis du site de Morro Grande, d’après Dias et Di Giorgio (1988)……..75 Figure 25 - Urne funéraire, site de Morro Grande…………………………………………………75 Figure 26 - Décor Externe, site de Morro Grande (Sauvetage de 1983)…………………..77 Figure 27 - Type de Bord, site de Morro Grande (Sauvetage de 1983)…………….………78 Figure 28 - Type de Lèvre, site de Morro Grande (Sauvetage de 1983)……………………78 Figure 29 - Site de Morro Grande. Vision générale et la végétation de restinga.……..80 Figure 30 - Site de Morro Grande. Croquis élaboré à partir des sondages (Dessin J. Martins)……………………………………………………………………………………………………………..81 Figure 31 - Image satellite du site de Morro Grande, la végétation et les aires drainées (Google Earth 2009)……………………………………………………………………………………………82 Figure 32 - Site de Morro Grande, cartographie (Nº 4)…………………………………………83 Figure 33 - Croquis du parcours entre le M65 et le Secteur 1…………………………………84 Figure 34 - Site de Morro Grande, secteur 1, démarcation. Photo J. Martins…………..86 Figure 35 - Site de Morro Grande, structure et foyer associés. Photo J. Martins ….....86 Figure 36 - Structure funéraire.....………………………………………………………………………87 Figure 37 - Site de Morro Grande, carte topographique. Dessin J. Martins..…………..88 Figure 38 - Site de Morro Grande, secteur 4 et les secteurs de la partie Est du site….90 Figure 39 - Site de Morro Grande, secteur 5, concentrations de tessons utilitaires…..91 Figure 40 - Site de Morro Grande, secteur 10, vestiges d'intervention anthropique….91 ix Figure 41 - Site de Morro Grande, secteur 11, concentrations « A », « B » et « C ».….92 Figure 42 - Fragment d'urne peinte et son probable format…………………………………..93 Figure 43 - Jarre avec décor ongulé. Dessin W. Borba…………………………………………..93 Figure 44 - Structure funéraire, secteur 12. Photo M. Mandarino..…………………………94 Figure 45 - Profil Sud, secteur 12. Croquis stratigraphique (J. Martins)………………….95 Figure 46 - Image satellite du site de Serrano (Google Earth 2006)..…………………….119 Figure 47 - Site de Serrano, les premiers vestiges de la structure………………………….120 Figure 48 - Site de Serrano, secteur 1…………………………………………………………………121 Figure 49 - Site de Serrano, secteur 1, les couches stratigraphiques………………………122 Figure 50 - Site de Serrano, secteur 1, préparation pour le transport..…………………..122 Figure 51 - Les tessons et le couvercle restauré. Restauration T.Portella..……………..123 Figure 52 - Site de Serrano, la destruction par machine..…………………………………….124 Figure 53 - Site de Serrano, vue générale du site….……………………………………………..124 Figure 54 - Site de Serrano, croquis et les secteurs fouillés (S)……………………………..125 Figure 55 - Site de Serrano, base pour déposer l’urne..………………………………………..125 Figure 56 - Site de Serrano, types de perles de Rouen…………………………………………126 Figure 57 - Site de Serrano, locus T1. Photo J. Cordeiro………………………………………127 Figure 58 - Pièces métalliques………………………………………………………………………….128 Figure 59 - Cotte de maille, probablement d’origine française……………………………..128 Figure 60 - Cotte de maille, détail. Photo J. Cordeiro………………………………………….129 Figure 61 - Image satellite du site de Bananeiras (Google Earth 2009)…………………136 Figure 62 - Site de Bananeiras, structure funéraire…………………………………………….137 Figure 63 - Fragments du squelette…………………………………………………………………..138 Figure 64 - Hémi-mandibule gauche, vision postérieure…..…………………..................138 Figure 65 - Fémur, vision postérieure…….……………………………………………………..…..139 Figure 66 - Os frontal avec les arcs supraciliaires et orbites effilées compatibles avec le sexe féminin (à gauche) ; processus mastoïde avec caractéristique féminine (au milieu) ; ilion droit, fragmenté, présentant une incision ischiatique avec des caractéristiques féminines (à droite)……………………………………………………………………140 Figure 67 - Les astragales et les tibias avec des marques de la posture accroupie..…140 Figure 68 - Astragale droit…………………………………………………………………………….….141 Figure 69 - Naviculaire gauche et vertèbre L4 (à droite) avec marques d’arthrose….141 Figure 70 - Épiphyse proximale du péroné gauche, présentant spicule osseux…….…142 Figure 71 - Les 8 dents récupérées…………………………………………………………….……….143 Figure 72 - Lésions carieuses…………………………………………………………………….………143 Figure 73 - Site de São José, localisation cartographique (Nº 2)……………………….….146 Figure 74 - Image satellite et limites du site de São José (Google Earth 2009)….…..147 Figure 75 - Plan du site de São José, les secteurs et les tranchées fouillés. Dessin J. Martins………………………………………………………………………………………………………….…148 Figure 76 - Site de São José, aire des tranchées et détail de la T3………………………...149 Figure 77 - Site de São José, tranchées T1 et T2……………………………………………….…150 Figure 78 - Site de São José, structures funéraires, du haut vers le bas, secteurs 3, 1 et 5…………………………………………………………………………………………………………………..…..151 Figure 79 - Site de São José, secteur 1, dents d'un enfant…………………………………..…151 Figure 80 - Site de São José, secteur 1, probablement une anse……………………….…..152 Figure 81 - Fragment avec des caractéristiques figuratives…………………………….…….152 Figure 82 - Site de São José, secteur 5, vestiges du tibia…..…………………………….……153Figure 83 - Site de Jardim Bela Vista, localisation cartographique (Nº 1)……………..154 Figure 84 - Image satellite et les limites du site de JBV (Google Earth 2009) 155 Figure 85 - Plan topographique du site de Jardim Bela Vista…………………………….…156 Figure 86 - Tranchée T1 et la végétation de restinga qui entoure le site………….…….157 Figure 87 - Site JBV, la tranchée T3 et le matériel céramique…….…………..……………158 Figure 88 - Site de JBV, Aire 1, démarcation et le paysage. Photo T.Portella………….158 Figure 89 - Site de Jardim BelaVista, fouille dans l’Aire 1…………………………………….159 Figure 90 - Aire 1, Secteur H3, foyer..………………………………………………………………..159 Figure 91 - Croquis du profil du secteur F1. Dessin J. Martins……………………….…….160 x Figure 92 - Couches I et II et le profil G1. Dessin J. Martins………………….……………..161 Figure 93 - Site de Jardim Bela Vista, fouille dans l’Aire deux………………………………161 Figure 94 - Fragment d’une écuelle ovale..…………………………………………………………162 Figure 95 - Site de Barba Couto, localisation cartographique (Nº 7)……………………..163 Figure 96 - Urne corrugada visible au milieu de la végétation……………………………..164 Figure 97 - Image satellite et limites provisoires du site de Barba Couto (Google Earth 2009)..……………………………………………………………………………………………………………..165 Figure 98 - Croquis du site de Barba Couto. Dessin J. Martins…………………………….166 Figure 99 - Site de Barba Couto ; bord de l'urne 1 du locus 1………………………………..167 Figure 100 - Site de Barba Couto, tamisage du sédiment de l'intérieur de l'urne……167 Figure 101 - Site de Barba Couto, locus 1, urne 1, restes d’enterrement………………...168 Figure 102 - Fragments d'écuelle peinte associés à l'urne du locus 1. Dessin A. Buarque……………………………………………………………………………………………………..…….168 Figure 103 - Locus un, Structure funéraire, urne 2 avec des restes du couvercle……169 Figure 104 – Locus un, détail de l'urne et une partie des perles trouvées à l'intérieur. Figure 105 - Locus 2, foyer « c » et vision du profil montrant la couche d'occupation. Figure 106 - Site de Barba Couto, profil est, locus 2/S1, foyer « d » sur le profil…….170 Figure 107 - Anse (dessin P. Batista) et bord peint (dessin J. Martins)………………….171 Figure 108 - Croquis, aires d'habitation (en vert) et cérémonielle (en orange). Dessin J. Martins…………………………………………………………………………………………………………172 Figure 109 - Site de Santo Agostinho, localisation cartographique ( Nº6)……………..173 Figure 110 - Tessons originaires de l’aire détruite……………………………………………….174 Figure 111 - Site de Santo Agostinho, image satellite, délimitation (en orange) et l’aire détruite (en rouge) (Google Earth 2009)……………………………………………………………..174 Figure 112 - Site de Santo Agostinho, carte topographique et les loci fouillés, dessin J. Martins…………………………………………………………………………………………………………….175 Figure 113 - Base de l’urne corrugada, visible dans l’aire détruite………………………..176 Figure 114 - Locus deux et détail du profil………………………………………………………….176 Figure 115 - Locus deux, foyer, indice d’aire d’habitation……………………………….……176 Figure 116 - Types de marques : cuisson (en rouge), cassure (en jaune) et imprégnation (vert)……………………………………………………………………………………………184 Figure 117 - Site de Morro Grande, changement de coloration……………………………..186 Figure 118 - Site de Morro Grande, éléments non plastiques………………………………..187 Figure 119 - Site de Morro Grande, cuisson…………………………………………………….….188 Figure 120 - Site de Morro Grande, décor externe………………………………………………189 Figure 121 - Urne funéraire et bol, avec surface externe lisse (à gauche); ensemble funéraire avec décor corrugado (à droite)……………………………………………………………189 Figure 122 - Décoration brossée du bord (photo de gauche) et sur la surface inférieure des urnes……………………………………………………………………………………………………..…..190 Figure 123 - Fragment de bol avec décor ongulé entre la lèvre et la carène……………190 Figure 124 - Exemples de types de décoration…………………………………………………….191 Figure 125 - Site de Morro Grande, bain…………………………………………………………….191 Figure 126 - Site de Morro Grande, engobe……………………………………………………..…192 Figure 127 - Site de Morro Grande, bande rouge…………………………………………………192 Figure 128 - Site de Morro Grande, décor interne……………………………………………….193 Figure 129 - Motifs trouvés en contexte funéraire, MG-2440 (à gauche), dessin E. Rangel, et MG-3958 (à droite), dessin W. Borba..…………………………………………………194 Figure 130 - Indices d’apprentissage par les jeunes filles ?.........................................194 Figure 131 - Site de Morro Grande, type de bord…..…………………………………………….195 Figure 132 - Site de Morro Grande, motifs décoratifs des bords peints………………….195 Figure 133 - Site de Morro Grande, épaisseur du bord………..………………………………196 Figure 134 - Site de Morro Grande, épaisseur du corps……………………………………….196 Figure 135 - Site de Morro Grande, type de lèvre………………………………………………..197 Figure 136 - Site de Serrano, éléments non plastiques…………………………………………197 Figure 137 - Site de Serrano, cuisson..……………………………………………………………….198 Figure 138 - Site de Serrano, décor externe………………………………………………………..198 xi Figure 139 - Urnes corrugada [SSe-0001] et brossée [SSe-0357] piriformes. Annexe 1. Figure 140 - Site de Serrano, bain……………………………………………………………………..199 Figure 141 - Site de Serrano, engobe………………………………………………..……………….200 Figure 142 - Engobe rouge sur la face interne d'un couvercle corrugado……………..200 Figure 143 - Site de Serrano, bande rouge…………………………………………………………200 Figure 144 - Fragment d’une écuelle circulaire [SSe-2894] avec une bande rouge. Annexe 1…………………………………………………………………………………………………………..201 Figure 145 - Fragment d'une écuelle circulaire [SSe-0660] avec deux bandes rouges. Figure 146 - Site de Serrano, décor interne…………………………………………….………….202 Figure 147 - Tesson [SSe-0660] (Annexe 1), contexte funéraire. Dessin W. Borba…202 Figure 148 - Écuelle peinte [SSe-1970], des indices de participation d'apprenties ?.203 Figures 149 et 150 - Bords avec des caractéristiques qui diffèrent du patron de la céramique Tupiguarani [SSe-0367] (à gauche) et SSe-0375 (à droite)……………………204 Figure 151 - Site de Serrano, type de bord………………………………………………………….204 Figure 152 - Site de Serrano, épaisseur du bord………………………………………………….205 Figure 153 - Site de Serrano, épaisseur du corps..………………………………………………205 Figure 154 - Site de Serrano, type de lèvre…………………………………………………………205 Figure 155 - Site de Serrano, anse………………………………………………………..…………..206 Figure 156 - Site de Bananeiras, éléments non plastiques…………………………………..207 Figure 157 - Site de Bananeiras, cuisson……………………………………………………………207 Figure 158 - Site de Bananeiras, décor externe…………………………………………………..208 Figure 159 - Site de Bananeiras, bain………………………………………………………………..208 Figure 160 - Site de Bananeiras, engobe……………………………………………………………208 Figure 161 - Site de Bananeiras, bande rouge……………………………………..……………..209 Figure 162 - Site de Bananeiras, décor interne…………………………………………………..209 Figure 163 - Motif intestinal de l'écuelle circulaire. Dessin W. Borba…………………...210 Figure 164 - Site de Bananeiras, type de bord………………………………………………….…210 Figure 165 - Site de Bananeiras, types de bords peints……………………….………………..211 Figure 166 - Site de Bananeiras, épaisseur du bord……………………………………..……...211 Figure 167 - Site de Bananeiras, type de lèvre…………………………………………………….212 Figure 168 - Indice probable de contact, base plane (à gauche) et appendice (à droite). Figure 169 - Site de São José, éléments non plastiques………………….……………………214 Figure 170 - Site de São José, type de bord…………………………………………………………214 Figure 171 - Site de São José, type de lèvre……………………………………………………..….215 Figure 172 - Site de São José, bande rouge…………………………………………………………215 Figure 173 - Site de São José, engobe……….............………………………….…………….......215 Figure 174 - Site de São José, cuisson……………………………………..…………………………216 Figure 175 - Site de São José, décor externe……………………………………………………….217 Figure 176 - Site de São José, décor interne……………………………………………………….217Figure 177 - Site de São José, fragments SJ-0242-0243 (Annexe 1)……………………..218 Figure 178 - Site de São José, fragment SJ-0575 (Annexe 1)…………………………….….218 Figure 179 - Le dessin du fragment SJ-0575 et une des représentations Asurinís du corps humain (Müller 1990 : 248)………………………………………………………………….……219 Figure 180 - Site de JBV, matériel allochtone…..………………………………………………..220 Figure 181 - Site de JBV, anses………………………………………………………………………….221 Figure 182 - Site de JBV, éléments non plastiques………………………………………………221 Figure 183 - Site de JBV, cuisson………..…………………………………………………………….222 Figure 184 - Types de décor plastique, brossé (1), corrugado (2) et ongulé (3)…..…222 Figure 185 - Site de JBV, décor externe……………………………………………………………..223 Figure 186 - Site de JBV, décor interne……………………………………………………………..223 Figure 187 - Site de JBV, bain…………………………………………………………………………..224 Figure 188 - Site de JBV, engobe………………………………………………………………………224 Figure 189 - Site de JBV, bande rouge………………………………………………………………225 Figure 190 - Site de JBV, type de bord………………………………………………………………225 Figure 191 - Site de JBV, épaisseur du bord……………………………………………………….225 Figure 192 - Site de JBV, épaisseur du corps……………………………………………………..226 xii Figure 193 - Site de JBV, type de lèvre…………………………………………….………………..226 Figure 194 - Site de Barba Couto, éléments non plastiques………………………………….227 Figure 195 - Site de Barba Couto, cuisson……………………………………………………..…..227 Figure 196 - Urne avec décor corrugado, locus 1………………………………………………..228 Figure 197 - Site de Barba Couto, décor externe……………………………………..………….228 Figure 198 - Site de Barba Couto, bain………………………………………………………………229 Figure 199 - Site de Barba Couto, engobe………………………………………………………….229 Figure 200 - Fragments BC-0352, associés à l'urne 1 du locus 1 et BC-0267/0268 (locus 3) (Annexe 1)…………………………………………………………………………………………..230 Figure 201 – Site de Barba Couto, décor interne…………………………………..……………230 Figure 202 – Site de Barba Couto, type de bord…………………………………….……………231 Figure 203- Site de Barba Couto, épaisseur du bord…………………………………………...231 Figure 204 - Site de Barba Couto, type de lèvre………………………………………………….231 Figure 205 - Site de Barba Couto, épaisseur du corps…………………………………………232 Figure 206 - Site de Santo Agostinho, éléments non plastiques…………………….…….233 Figure 207 - Site de Santo Agostinho, cuisson…………………………………………………..233 Figure 208 - Site de Santo Agostinho, décor externe.................................................234 Figure 209 - Tesson corrugado (à gauche) et espatulado (à droite)…………………….234 Figure 210 - Décor plastique avec la géométrisation des traces……………………………235 Figure 211 - Décor ongulé sur les bords d’un bol……………………………………………… 235 Figure 212 - Motif en grecque sur la surface externe. Dessin A. Buarque………………236 Figure 213 - Tesson avec peinture sur le bord externe, motif chevron. Dessin B. Roëdel.............................................................................................................................236 Figure 214 - Site de Santo Agostinho, bain.................................................................237 Figure 215 - Site de Santo Agostinho, engobe.............................................................237 Figure 216 - Site de Santo Agostinho, bande rouge....................................................238 Figure 217 - Site de Santo Agostinho, décor interne...................................................238 Figure 218 - Site de Santo Agostinho, type de bord....................................................239 Figure 219 - Site de Santo Agostinho, épaisseur de bord............................................239 Figure 220 - Site de Santo Agostinho, épaisseur de la paroi......................................239 Figure 221 - Site de Santo Agostinho, type de lèvre...................................................240 Figure 222 - Ornement labial et lame de hache…………………………………………………244 Figure 223 - Graphique, relation entre le matériel lithique et céramique……….…….244 Figure 224 - Dimension du matériel lithique, site de Morro Grande…………………….246 Figure 225 - Lame de hache en diabase. Dessin P. Batista…………………………………..246 Figure 226 - Éclats en silex. Dessin P. Batista…………………………………………………….247 Figure 227 - Polissoir et aiguisoir en grès…………………………………………………………..247 Figure 228 - Éclat en quartz hyalin. Dessin P. Batista…………………………………………248 Figure 229 - Scène du démembrement d’un captif (De Bry 1992)………………………..249 Figure 230 - Dimension du matériel lithique du site de São José…………………………250 Figure 231 - Lame de hache triangulaire………………………………………………………..….250 Figure 232 - Lame de hache rectangulaire………………………………………………………….251 Figure 233 - Tembetá en coquille, site de São José……………………………………………..253 Figure 234 - Site de Morro Grande, secteur 1, foyer F1………………………………………..259 Figure 235 - Site de Morro Grande. Structure funéraire du secteur 2 et les associations : écuelles, foyers (F1, F2, F4, F5) et 3 trous de poteaux (Tp1, Tp2 et Tp3). Photo R. Scheel-Ybert (Foyer F5)………………………………………………………………………..261 Figure 236 - Site de Morro Grande. Croquis stratigraphique schématique des profils nord et est du secteur 2, la structure funéraire et les trous de poteaux Tp1, Tp2 et Tp3. Le plan partiel de la superficie de la même aire. L’échantillon Plid-0688 correspond à un foyer d’écorce d’origine anthropogénique. Dessin J. Martins……………………………262 Figure 237 - Site de Morro Grande, secteur 8, foyer F1 et bord du couvercle…………265 Figure 238 - Site de Morro Grande, secteur 2, trous de poteau……………………………266 Figure 239 - Site de Morro Grande. Croquis du secteur 2 avec la structure funéraire, les foyers (F) et les trous de poteaux (Tp). Dessin M. Barbosa……………………………….266 Figure 240 - Iconographie de Staden (1979)………………………………………………………267 xiii Figure 241 – Site de Morro Grande. Les trous de poteaux à côté du « foyer » F3…..268 Figure 242 - Distribution interne dans une maison Tupinambá (Assis 1996)………..270 Figure 243 - La disposition des poteaux (Assis 1996)………………………………………….270 Figure 244 - Fonction possible de certains poteaux comme support des hamacs (en vert)…………………………………………………………………………………………………………………272 Figure 245 - Croquis du secteur 2, l’espace rituel [en orange] et l’espace domestique Figure 246 - Structure funéraire, site de Morro Grande………………………………………281 Figure 247 - Représentation, probable, d’une figure humaine. Dessin E. Rangel…..284 Figure 248 - Site de Morro Grande, croquis stratigraphique. Dessin E. Rangel…….289 Figure 249 - Site de Morro Grande, foyer 1, secteur 1. Photo J. Martins……………….293 Figure 250 - Secteur 2, structure funéraire. Photo M. Gaspar……………………………..294 Figure 251 - Urne funéraire, secteur 2, site de Morro Grande………………………………296 Figure 252 - Écuelle circulaire [MG-2440, Annexe 1]. Dessin E. Rangel……………….297 Figure 253 - Écuelle ovale. Dessin I. Schanner…………………………………………………..298 Figure 254 - Écuelle ovale. Dessin J. Martins…………………………………………………….299 Figure 255 - Structure funéraire trois, urne et écuelles associées…………………………299 Figure 256 - Écuelle rectangulaire. Dessin E. Rangel………………………………………….300 Figure 257 - Écuelle ovale. Dessin W. Borba………………………………………………………301 Figure 258 - Écuelle rectangulaire. Dessin B. Roëdel………………………………………….302 Figure 259 - Écuelle circulaire. Dessin B. Roëdel……………………………………………….302 Figure 260 - Écuelle rectangulaire. Dessin J. Martins………………………………………..304 Figure 261 - Structure funéraire et urne restaurée par T. Portella………………………..304 Figure 262 - Structure funéraire……………………………………………………………………….307 Figure 263 - Urne (1) et couvercle (2) corrugados, couvercle peint (3)………………..308 Figure 264 – Indice probable d’enterrement primaire. Photo J. Cordeiro….…………309 Figure 265 - Structure funéraire. Site de São José. Photo M. Barbosa…………………..310 Figure 266 - Écuelle rectangulaire associée à l’urne. Dessin B. Roëdel………………….311 Figure 267 - Profil NW du sitede Bananeiras…………………………………………………….312 Figure 268 - Urne funéraire du site de Bananeiras. Dessin W. Borba……………………313 Figure 269 - Le pot qui couvrait le crâne du squelette. Dessin B. Roëdel………………314 Figure 270 - Motif décoratif de l’écuelle BN-013. Dessin W. Borba……………………….315 Figure 271 - Écuelle ovale associée à la structure funéraire. Dessin J. Martins……….315 Figure 272 - Pendentif associé au squelette………………………………………………………..316 Figure 273 - Échantillon du matériel céramique par site……………………………………..319 Figure 274 - Histogrammes des moyennes selon les colonnes de enum, enumE et enumF, respectivement, mettant en évidence le haut degré de concentration des variables aux voisinages des zéros……………………………………………………………………….322 Figure 275 - Graphique de Lecoutre pour le tableau enum (toutes les pièces). Dans les deux cadres supérieurs est présenté le résultat de l’ACP, dans l’inférieur à gauche, le dendrogramme et, à droite, les courbes continues créées par la fonction « density » du paquet « stats » de R. Nous ne traiterons pas de cette fonction dans cette thèse……...323 Figure 276 - Graphique de Lecoutre pour le tableau enumE (tableau des pièces entières). Voir la légende de la figure 275 pour plus de détails…………………………….…324 Figure 277 - Graphique de Lecoutre pour le tableau enumF (tableau des fragments de pièces). Voir la légende de la figure 275 pour plus de détails…………………………………324 Figure 278 - Tableau enum. Dendrogramme de l’analyse hiérarchique d’agglomération. La méthode utilisée en « hclust » a été la « complete » et les distances sont données par la fonction « dist ». « hclust » et « dist »font partie du paquet « stats »……………………………………………………………………………………………………………325 Figure 279 - Tableau enumE. Voir la figure 278 pour plus de détails……………………326 Figure 280 - Tableau enumF. Voir la figure 278 pour plus de détails……………………326 Figure 281 -. Clusplot pour le tableau enum………………………………………………………327 Figure 282 - Clusplot pour le tableau enumE……………………………………………………..327 Figure 283 - Clusplot pour le tableau enumF……………………………………………….……328 xiv angela Typewritten Text v LISTE DE TABLEAUX Tableau 1 - Les principales hypothèses sur le centre d’origine Tupi………………………..28 Tableau 2 - Chronologie du site de Morro Grande..………………………………………………97 Tableau 3 - Classe de Matériel Lithique…………………………………………..…………………245 Tableau 4 - Données sur les villages d’après les chroniqueurs…………………..…………269 Tableau 5 - Parties du tableau général – En ordonnée sont portés les 17 attributs (ATR), et en abscisse, le nombre de pièces, avec la lettre X introduite par R pour indiquer qu'il s'agit de noms (‘headers’)……………………………………………………….………321 Tableau 6 - Parties du Tableau enum – Conversion du tableau général en un tableau de comptage des variables de chaque attribut dans tous les sites. En abscisse de enum, par ATRm.n nous indiquons la nième variable du mième attribut……………………………….321 xv angela Typewritten Text v LISTE DE GRAPHIQUE Graphique 1 - Datations obtenues pour le site de Morro Grande. Dans l’ordonnée, sont présentées les dates conventionnelles ; dans l’abscisse, une échelle de temps en ans avant le présent. Les barres en noir représentent la datation conventionnelle avec deux écart-types (2σ) d’intervalle de confiance (95% de probabilité). Les barres colorées représentent les dates calibrées, avec 2 σ d’intervalle de confiance (Graphique élaboré par Rita Scheel-Ybert)..………………………………………………………………………………………102 xvi RESUME Étude de l’occupation Tupiguarani dans la région sud-est de l’Etat de Rio de Janeiro, Brésil. Cette étude prétend contribuer à la compréhension du modèle d'implantation des groupes céramistes Tupiguarani qui occupèrent le Complexe Lagunaire d’Araruama, Région des Lacs, sud-est de l'État de Rio de Janeiro, Brésil. Notre interprétation s'appuie sur des recherches réalisées dans sept sites archéologiques et sur la localisation de dizaines d'autres, qui montrent une intense occupation régionale. Si nous prenons comme référence les sources primaires relatives aux XVIe et XVIIe siècles, les fouilles et l'analyse de la culture matérielle, avec l'utilisation de traitements statistiques, nous pouvons considérer que ces sites furent occupés, principalement, par des populations ancestrales des Tupinambás, entre 2600 ± 160 ans BP et le milieu du XVIe siècle, en pleine période de contact avec les Européens, dont les vestiges sont clairement perceptibles dans la culture matérielle native. Des analyses sur les structures funéraires sont présentées et ont a trouvé des indices de la pratique de l'anthropophagie. Furent analysés des foyers liés à l'activité quotidienne et d'autres liés aux pratiques cérémonielles. Nos données en relation avec les rituels funéraires indiquent un modèle qui résista aux changements provoqués par le contact, et se maintint de façon quasi inaltérée depuis les moments les plus anciens de l'occupation jusqu'au XVIe siècle. Mots clés : Céramique Tupiguarani, groupe Tupinambá, structure funéraire, foyer cérémoniel et utilitaire, modèle d’établissement, contact. xvii RESUMO Estudo da ocupação Tupiguarani na região sudeste do Estado do Rio de Janeiro, Brasil. A pesquisa teve por objetivo compreender o modelo de assentamento de grupos ceramistas Tupiguarani que ocuparam o Complexo Lagunar de Araruama, Região dos Lagos, sudeste do Estado do Rio de Janeiro, Brasil. Nossa interpretação se apóia em pesquisas realizadas em sete sítios arqueológicos localizados em Araruama e na localização de dezenas de outros, que demonstram uma intensa ocupação regional. Tomando como referência as fontes primárias relativas aos séculos XVI e XVII, as escavações e a análise da cultura material, com a utilização de dados estatísticos, podemos considerar que esses sítios foram ocupados, principalmente, por populações ancestrais dos Tupinambá, no período compreendido entre 2600 ± 160 anos BP e meados do século XVI, em pleno período de contato com os Europeus, cujos vestígios são claramente perceptíveis na cultura material nativa. São apresentadas análises sobre as estruturas funerárias e encontrados indícios da prática da antropofagia. Foram analisadas fogueiras relacionadas ao cotidiano e às práticas cerimoniais. Nossos dados em relação ao ritual funerário apontam para um modelo que resistiu às mudanças provocadas pelo contato, mantendo-se de forma quase inalterada desde os momentos mais antigos de ocupação até o século XVI. Palavras-chave : Cerâmica Tupiguarani, grupo Tupinambá, estrutura funerária, fogueira cerimonial e utilitária, modelo de assentamento, contato. xviii xix ABSTRACT Study on the Tupiguarani occupation in the southeast region of the Rio de Janeiro state, Brazil. This research intends to contribute to the understanding of the settlement model of the Tupiguarani group of ceramists who occupied the Araruama Lagoon Complex, “Região dos Lagos”, in the southeast of Rio de Janeiro, Brazil. Our interpretation is based on research carried on seven archaeological sites and on the findings of dozens of others, which demonstrate an intense regional occupation. Taking the primary sources from 16th and 17th centuries as a reference, as well as excavations and material culture analysis, using statistic data, we can consider that these sites were occupied mainly by ancestral Tupinambá populations, in the time scope between the years 2600 ± 160 BP and the middle of the 16th century, right at the same period of contact with the Europeans, whose traces are clearly noticeable on native material culture. We present some analysis of the funerary structures and we found hints of cannibalism. Bonfires relatedto day life and ceremonial practices were analyzed. Our data in relation to the funerary rituals indicate a pattern which resisted to changes caused by contact, keeping itself in an almost unmodified form since the most ancient moments of occupation until the 16th century. Key-words: Tupiguarani ceramists, Tupinambá group, funerary structure, bonfires, settlement model, intersocietal contact. 1 INTRODUCTION Dans ce travail, nous nous sommes attachée à étudier, de manière systématique, l’occupation Tupinambá dans la région sud-est de l’Etat de Rio de Janeiro, en particulier la région du Complexe Lagunaire d’Araruama, en montrant ses spécificités et les altérations résultant du contact avec les Européens. On dispose de données importantes qui permettent d’établir des relations directes entre les Tupis1 Nous avons pour objectif de caractériser, du point de vue archéologique, le modèle d’établissement du groupe avec la description des lieux d’implantation des villages, des différentes structures funéraires et de combustion, les caractéristiques de la culture matérielle, en particulier de la céramique qui correspond à la quasi-totalité des vestiges archéologiques. Nous prétendons analyser la dynamique du processus d’occupation de la région et rechercher s’il existe des liens possibles entre la destructuration du système socioculturel des populations pré-céramiques à partir de l’étude de la relation entre les pêcheurs-collecteurs (constructeurs des sambaquis pré-coloniaux et les Tupis historiques mentionnés dans les chroniques des XVIe et XVIIe siècles. La distribution des sites archéologiques correspond à la localisation des villages décrits par les chroniqueurs ; la morphologie céramique, le type de décoration, qu’elle soit plastique ou peinte, montrent une forte similarité avec la documentation iconographique existante, et on note une correspondance entre les structures funéraires rencontrées et les récits faits par les auteurs des XVe et XVIe siècles. Pour ces raisons, nous considérons qu’il est possible d’établir des relations entre les manifestations archéologiques, en particulier des sites post contact, et les populations Tupinambás qui les ont produites. Avec ces éléments, et en gardant une prudence de fait, les données ethno- historiques seront utilisées comme compléments des informations obtenues au travers de la recherche archéologique. 2 L’aire d’expansion des Tupinambás est très vaste, et on en trouve des manifestations sur une grande partie du territoire brésilien : au Nord, au Nord-est, tant sur le littoral qu’à l’intérieur des terres, en zone de forêt ou en zone semi-aride, et au Sud-est, dans la région centrale et sur la côte. Malgré le grand nombre d’informations ethnohistoriques sur les Tupinambás, la plus grande partie des données archéologiques provenaient de collectes de surface, sans fouilles systématiques qui pourraient nous ) et les groupes horticulteurs et céramistes de la région en question. 1 Bien qu'au Brésil on n'utilise pas le pluriel pour les noms des groupes natifs, dans cette thèse, cela n'a pas été pris en compte en raison des normes de la langue française. 2 Sambaqui est un nom d’origine Tupi (tamba ki), qui signifie amas coquilliers. C’est un type de site construit par les pêcheurs collecteurs qui inaugurèrent la colonisation de la bande côtière. 2 donner des informations ponctuelles sur les différentes structures, la stratigraphie ou la distribution spatiale. Bien que le potentiel archéologique d’Araruama soit connu depuis les années 1960 (Beltrão 1978), avec la découverte de sites Tupiguaranis, il n'y a pas eu d'investissement de recherche systématique, à l'exception d'un travail réalisé dans le village de Três Vendas par le Professeur Lina Kneip (1978 ; Kneip et al. 1980). Les informations étaient restreintes à des notes éparses, résultant de trouvailles fortuites, car l'attention des chercheurs était tournée, principalement, vers la problématique des sambaquis qui dominaient le paysage de la Région des Lacs. En outre, par leurs caractéristiques morphologiques, sans une nette évidence dans le paysage, et leur localisation en zones urbaines ou agricoles, la couche superficielle des sites était perturbée, et ils étaient, fréquemment, considérés comme détruits. Nos recherches ont commencé en 1993 dans le but de comprendre la structure de fonctionnement, la disposition spatiale, la relation avec l’environnement et les processus de migration des groupes céramistes, en particulier ceux appartenant aux Tupinambás3 3 Cette recherche a fait initialement partie du Projet « Soberanos da Costa », sous la coordination du Professeur Dr. Maria Dulce Gaspar, du Département d’Anthropologie du Musée National, Université Fédérale du Rio de Janeiro, avec un financement de la FAPERJ (Fundação de Amparo à Pesquisa do Estado do Rio de Janeiro). Depuis 1993, quand nos avons commencé la recherche dans la région, le projet a reçu l’appui des autorités provinciales d’Araruama. . Elles permirent de localiser des dizaines de ces sites, dont 7 furent l'objet de fouilles avec la récupération de structures funéraires et de combustion, ainsi que de milliers de fragments et de récipients céramiques liés à la vie quotidienne et cérémonielle des natifs. À partir de là, nous présentons des données importantes sur l'intense occupation de la région d’Araruama, lesquelles peuvent fournir des éléments de comparaison pour la grande aire de dispersion de ce groupe socioculturel. Notre recherche a donc pour but de bien caractériser, du point de vue archéologique, cette partie de l’Etat du Rio de Janeiro à travers la prospection et la fouille de quelques sites afin d’établir un modèle de l’occupation par les Tupinambás. A partir des données archéologiques décrites, nous essayerons de procéder à la reconstitution sociale et culturelle de la société. L’analyse des artefacts nous permettra de mettre en parallèle les informations archéologiques et ethnohistoriques. Ces recherches régionales, appuyées par des datations, sont importantes également pour aider à élucider les questions qui concernent les voies d’expansion des Tupis et leurs relations avec d’autres groupes qui occupaient la région antérieurement. 3 CHAPITRE 1 LA REGION D’ETUDE La zone d’étude est localisée au sud-est de l’État de Rio de Janeiro, dans une région connue comme « Região dos Lagos » (Région des Lacs). Le milieu naturel est caractérisé par une plaine côtière étroite qui mesure environ 10 km de large, pour une longueur de 120 km. Elle présente une diversité notable de milieux, avec une grande variété d’associations végétales, telles que la restinga (écosystème caractéristique des cordons sableux du littoral), la mangrove et des zones de forêt, comme la « Mata Atlântica » (Forêt Atlantique). La proximité de la mer et d’une grande quantité de lacs et lagunes, de rivières et de ruisseaux a entraîné la formation de milieux favorables à l’établissement de différentes populations dès 6000 ans BP (Figure 1)4 La toponymie d’Araruama nous renvoie à l’origine Tupi, sa signification étant, toutefois, sujette à controverses. D’après Alcoforado (1936 ; 1949 : 79), le nom primitif serait Iriruama, construit à partir de « iriru », « ariru » ou « araru » qui, en Tupi, signifie huîtres, et « iama » ou « uama » qui signifie abondance, donnant comme signification « abondance de coquillages ». D’après Sampaio (1955) et Bueno (1998 : 58), le nom serait formé par « arara », qui signifie perroquet, et « uama », qui signifie mangeoireou abreuvoir, donnant ainsi, « mangeoire ou abreuvoir de perroquets ». Un autre sens a été donné par le Frère Gregório qui traduit « iryry » par les huîtres, « u » . La Lagune d’Araruama, située entre les latitudes 22°49’ et 22°57’ Sud et les longitudes 42°00’ et 42°23’ Ouest, est la plus grande de la région. Elle mesure 14 km de largeur maximale pour 33 km de longueur maximale, avec une surface estimée à 220 km². Sa profondeur moyenne est de 2 à 3 m, mais elle peut atteindre, très localement, 17 m. C’est une lagune extrêmement salée dont la teneur en sel varie cependant selon les secteurs. L’explication de cette anomalie proviendrait de la faible pluviosité de la région, moins de 900 mm/an (Barbière 1975), de la faible profondeur moyenne, et des vents forts durant une grande partie de l’année, tous facteurs activant l’évaporation, ainsi qu’en raison de faibles apports des petits tributaires de la lagune. Le climat conditionne donc l’hypersalinité de l’eau. Il faut ajouter ici que cette caractéristique climatique est fortement influencée notamment durant l’été austral par le phénomène de résurgence d’eaux profondes et froides venant du Sud (upwelling de Cabo Frio) (Coe Neto 1984 : 79). 4 Sauf indication, tous les documents cartographiques ont été établis par la géographe Lidiana Paiva. 4 par manger et « ama » par « être l’habitude », donnant « où il est coutumier de manger des huîtres » (Leontsinis 1999 : 39). Figure 1 – Région d’étude. 5 Toutefois, les « araruamenses5 1.1 La géomorphologie du littoral », profitant d’un calembour et inventant une histoire d’amour indigène, ont donné une signification plus sentimentale au nom de leur terroir. Ils racontent qu’un valeureux guerrier s’est épris d’une violente passion pour la belle Arara, fille du cacique de la tribu. Jugeant, cependant, qu’elle était indifférente à son amour, il se disposait à abandonner le village, quand une indienne, qui avait pressenti son intention, lui dévoila à l’oreille : « Est mauvais le jeune guerrier qui veut abandonner sa tribu, alors que la belle Arara l’aime ». Après cette révélation, le guerrier retourna à son village et, à partir de ce moment, ce lieu fut appelé Araruama (Pacheco 1969 : 35). Le relief de la Région des Lacs est plan avec des ondulations formées par des processus érosifs liés aux fluctuations du niveau de l’océan et au drainage continental. Un des aspects marquants de la géomorphologie est donné par la lagune d’Araruama, dont la représentation la plus ancienne se trouve sur la carte « Baie de Rio de Janeiro et le Cap Frie », établie par le cartographe français Jacques de Vau de Claye, membre de l’expédition commandée par Villegagnon, Chevalier de Malte, en 1555, dans le but de fonder un établissement colonial français sur la côte du Brésil, connu comme France Antarctique. Publiée à Dieppe, en 1579, la carte originale, qui se trouve à la Bibliothèque Nationale de Paris, montre la baie de Guanabara, la lagune d’Araruama, le canal d’Itajuru et Cabo Frio (Figure 2). La structure géologique et géomorphologique de la région située entre la baie de Sepetiba et Cabo Frio est orientée dans le sens est-ouest, contrairement à la tendance générale de la côte brésilienne (Figure 3). Cette configuration est à l’origine du phénomène de résurgence qui se produit à Cabo Frio. Il se caractérise par l’affleurement d’eaux profondes, en général froides et riches en éléments nutritifs qui, au travers de la chaîne alimentaire, font de cette région un milieu de haute productivité dans le secteur primaire, par l’importance commerciale de la pêche. Le refroidissement des eaux de l’océan est conditionné par la topographie, par la position du Courant du Brésil et, plus particulièrement, par le régime des vents (Scheel-Ybert 1998 : 30). 5 Natifs d’Araruama. 6 Figure 2 – Représentation de la lagune d’Araruama (flèche rouge), d’après Vau de Claye. 7 Figure 3 – Carte géologique de la zone côtière entre Guaratiba et Cabo Frio (Turcq et al. 1999). Les caractéristiques régionales de ce relief sont le résultat des activités tectoniques cénozoïques, qui ont divisé le soubassement Précambrien en une série de blocs inclinés et disloqués. Les principales structures présentes dans la région sont, du nord vers le sud, la « Serra do Mar », qui dépasse, en quelques points, les 2000 m d’altitude, et le graben de Guanabara, qui renferme dans sa partie centrale la baie du même nom, avec des massifs côtiers qui atteignent 1000 m d’altitude. Une succession de promontoires, composés de roches cristallines, atteint l’océan et divise la plaine côtière en plusieurs compartiments successifs : Jacarepaguá, Piratininga – Itaipu, Itaipuaçu, Marica – Guarapina, Jaconé – Saquarema et Araruama. Le réseau de drainage est contrôlé par un système de failles, de diaclases et autres éléments structuraux des roches métamorphiques. Les gneiss granitoïdes, plus résistants, engendrent des reliefs en « Pain de Sucre », caractéristiques du paysage de la ville de Rio de Janeiro. Des collines gneissiques très érodées sont fréquemment couvertes par des plaques de dépôts continentaux analogues à ceux de la Formation Barreira de l’époque Tertiaire. La plaine côtière et la plateforme continentale forment une seule unité morphologique qui a été façonnée par les transgressions et régressions marines du Quaternaire (Turcq et al. 1999). La présence de témoins rocheux gneissiques avec des altitudes qui dépassent les 100 m, et dont certains offrent une vision panoramique de 360º, permet l’observation de toute la zone littorale de la Région des Lacs, jusqu’aux régions intérieures de Morro Grande et São Vicente, dans la Municipalité d’Araruama. Ces espaces ont été choisis en priorité par les Tupinambás et ont été densément occupés dès les temps précoloniaux. 8 Le relief est très diversifié et présente des chaînes de montagne, des collines, des plateaux et des plaines. Les roches précambriennes magmatiques forment une chaîne de montagnes, la « Serra do Mar », formée pendant le Tertiaire, et orientée parallèlement à la côte, et des massifs littoraux orientés Nord-est/Sud-ouest. À proximité des sites Tupinambás, se trouvent des montagnes dont les altitudes vont de 100 à plus de 1000 m, les plus grandes valeurs, supérieures à 1400 m, étant enregistrées dans les « Serras » de Santana, São João et Boa Vista. On trouve de grandes collines au sommet arrondi et avec des altitudes inférieures à 100 m, spécialement dans les bassins des rivières São João, Una, das Ostras et de la lagune d’Araruama. Les failles et les diaclases des roches métamorphiques guident le tracé du réseau hydrographique (Coe Neto et al. 1986 : 69). Le trait majeur de la plaine côtière est la présence de deux systèmes lagunaires. Un intérieur qui se caractérise par de grandes lagunes de forme arrondie, telles que Jacarepaguá, Rodrigo de Freitas, Piratininga, Itaipu, Maricá, Jaconé, Saquarema et Araruama ; l’autre extérieur, représenté par des petites lagunes localisées dans une plaine étroite située entre deux barrières de sable, comme Marapendi, Vermelha, Brejo do Espinho. L’eau de ces lagunes présente une salinité élevée qui varie de mesosaline à Rio de Janeiro, à hypersaline dans la région de Cabo Frio, du fait d’un microclimat plus sec qui règne dans cette dernière région (Turcq et al. 1999 : 27). 1.1.1 La lagune d’Araruama Les premières études sur la formation de la Région des Lacs ont été faites par Lamego (1945 : 23 ; 1974 : 37) qui affirme que la lagune d’Araruamaest « fille » de la restinga du fait de l'action dynamique et constructive de la mer, avec accroissement de langues de sable d’ouest en est (Turcq et al. 1999 : 32). L’ouverture postérieure du Canal d’Itajuru, nom qui signifie « bouche de pierre » en Tupi, a permis sa connexion permanente avec l’Océan Atlantique. Le Canal d’Itajuru, long de 12 km, présente actuellement une largeur moyenne de 100 à 500 m (Barroso 1987, apud Scheel-Ybert 1998 : 16). D’après Lamego, son écosystème est relativement récent, et son origine est associée à la formation des restingas de Massambaba et de Cabo Frio entre 5000 et 7000 ans BP. L’auteur estime que, il y a quelques milliers d’années, l’actuelle marge nord de la lagune était ouverte sur la mer, et présentait des saillies séparant des petites plages. La lagune serait née lorsque le sable, apporté par les ondes et les courants marins, a formé la longue restinga de Massambaba à partir de la colline de Saquarema (Lamego 1945 : 24 ; 1974 : 38). 9 Cette explication classique sur la formation de la lagune d’Araruama a été contestée à la suite de recherches sur l’angle d’incidence des ondes dans la région, qui attestent que sa formation est le résultat d’une série d’évènements géologiques qui ont débuté il y a au moins 120 mille ans et se sont prolongés jusqu’à 7000 ans passés. Le modèle proposé par Lamego, du fait de l’absence, à cette époque, de données géologiques plus précises, a attribué un rôle secondaire aux changements du niveau de la mer dans la construction des barrières internes et externes (Turcq et al. 1999 : 42). En accord avec cette nouvelle théorie, la lagune trouverait son origine dans l’action combinée de la construction des restingas et des oscillations du niveau de la mer, au-dessus et au-dessous du niveau actuel, qui se sont produites entre 100 mille et 5 mille ans en arrière (Muehe et Correa 1989, apud Turcq et al. 1999 : 32). L’histoire évolutive de la plaine côtière quaternaire dans la région d’étude peut se résumer de la façon suivante : (a) Avant 123.000 ans BP Pendant la période d’émersion, un système d’île barrière s’est formé, fermant des anses insérées entre des promontoires cristallins et donnant naissance à une série de grandes lagunes, telles que celle d’Araruama. (b) Après 123.000 ans BP La baisse relative du niveau de la mer a provoqué un assèchement des lagunes et l’avancée de la ligne de côte, divisant l’île barrière et isolant les lagunes. Pendant la période de bas niveau de la mer, les acides humiques résultant de la décomposition de la matière organique sur la barrière interne, ont imprégné les sédiments sableux marins. Simultanément, les dépôts lagunaires situés derrière la barrière sableuse ont été recouverts par des sédiments argilo-sableux ou par des dépôts de tourbes continentales. c) Pendant le stade final du dernier épisode transgressif À partir de 7000 ans BP, la partie externe de la barrière interne a été partiellement érodée par la montée de la mer et le sable provenant de cette érosion a été déposé sur la partie interne. Le réseau de drainage de la plaine côtière a été inondé et la plaine située derrière la restinga interne a commencé à être réoccupée par les lagunes. Vers 6600 ans BP, une nouvelle barrière sableuse parallèle à la restinga interne a isolé une autre zone lagunaire. Vers 5100 ans BP, correspondant au niveau maximum de la dernière transgression, cette seconde barrière a atteint sa position la plus interne. Des communications ont dû se maintenir entre les systèmes lagunaires interne et externe. La baisse relative du niveau de la mer depuis 5100 ans BP, sur un estran fortement incliné, n’a pas produit d’apports importants de sable en direction de la 10 plage. Cependant, le niveau de la lagune a diminué, entraînant l’isolement du système lagunaire externe par l’émersion de diverses flèches de sable, enregistrant différents niveaux de marée haute. Durant les trois dernières décennies, il y a eu de nombreuses études sur l’évolution du niveau relatif de la mer au cours de l’Holocène. Les diverses publications montrent les courbes construites pour illustrer l’évolution du littoral, en prenant comme base des marqueurs biologiques d’origine marine dispersés sur les plages et la position des sambaquis, associés à des dates de 14C. Il existe un consensus quant à l’élévation du niveau de la mer entre le Pléistocène supérieur et l’Holocène où, vers 5800 ans BP, ce niveau atteint un maximum d’environ 4 mètres au-dessus du zéro actuel (Ybert 2002 : 238). Selon Fairbridge (1976), un niveau maximum, de +2 à +2,5 m a été atteint vers 5100 ans BP, alors que pour Martin et al. (1979, 1984) et Angulo et Lessa (1997), ce maximum a été de +3,5 à +4 m et s’est produit vers 5800 ans BP. La divergence entre les auteurs concerne le mode de régression de la mer après le maximum. Fairbridge et Martin et ses collaborateurs considèrent que la régression a été discontinue et marquée par de fortes oscillations ; ils font état de 2 phases transgressives intercalées avec 3 phases régressives, le niveau de la mer étant redescendu au-dessous du zéro actuel entre 4500 et 3000 ans BP. Au contraire, pour Angulo et Lessa, la régression se serait déroulée de façon continue, sans oscillations importantes. Il n’y a, toutefois, pas de désaccord sur le fait que le niveau de la mer dépassait le niveau actuel de +2 à +2,5 m vers 3500 ans BP (Ybert 2002 : 243). D’après Coe Neto (1984 : 14), l’origine du système lagunaire d'Araruama est liée à au moins deux montées successives, relativement récentes, du niveau de la mer, qui ont provoqué la formation de deux séries de cordons littoraux, d’âges différents (Flandrien et Post-flandrien), responsables de la fermeture de la lagune d’Araruama et de la formation du système de petites lagunes réparties entre cette première et la mer. Ces cordons ont été alimentés, essentiellement, par des dépôts continentaux accumulés sous la forme de glacis pendant la période de régression marine pré-flandrienne. Malgré le fait qu’il soit ouvert en permanence, étant entouré des deux côtés par des roches de l’affleurement cristallin (Muehe 1994), les mouvements de marée à travers le Canal d’Itajuru sont insuffisants pour assurer un renouvellement cyclique des eaux de la lagune. Dans le canal, le taux de salinité varie déjà entre 35 et 43 %, tandis qu’à l’intérieur de la lagune, où les mouvements de marée n’ont aucune influence, ce taux peut atteindre 77 %. L’hypersalinité de la lagune est accentuée par un bilan hydrique déficitaire, l’évapotranspiration dans la région étant plus importante que les précipitations. En outre, l’apport d’eau douce continentale est pratiquement négligeable, le réseau hydrographique étant formé par des petites rivières et ruisseaux 11 qui sont en général courts et avec un débit très faible (Barroso 1987, apud Scheel-Ybert 1998 : 16). Bien qu’il existe des éléments discordants au sujet de l’évolution du niveau de la mer dans la Région des Lacs, ceux-ci n’ont aucune incidence sur les analyses concernant l’occupation Tupinambá, car à l’époque de l’arrivée de ces groupes dans la région, le niveau de la mer et la formation de la lagune étaient déjà entièrement stabilisés aux niveaux actuels. 1.2 La végétation et le climat Le climat de la plus grande partie de la zone littorale de l’État de Rio de Janeiro est tropical humide, chaud et pluvieux en été, avec une saison sèche non rigoureuse en hiver, soit le type Aw de la classification de Köppen (Barbiére 1984 ; Scheel-Ybert 1998 : 5). Tel est effectivement le cas pour la région d’Araruama, où la moyenne annuelle de température se situe
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