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Le s c ahiers du dé vel oppement urbain dur a ble - 4 7 - Institut de géographie For mes et géogra phie de l’ encla vement résident iel à Bru xelles Chr istian De ssourou x, Cherc heur p ost - doc ( Pro spec tive Resear ch for Br us sels ) Univer sité libre de Br uxelle s (ULB) Inst itut de Ge stio n de l’Environneme nt et d’ Am énagement du T er ri toire Bru xelles Cour riel : cdessou r @ul b. ac.be Ré s u m é Br uxelles a vu naître au cours des ving t der nières année s un nombre non négligeable d’ ensemble s résident iels présent ant une physionomie enc lavée. C ontempor ains des gate d communi- tie s apparu es un p eu par tou t dans le mo nde, ce s ensemb les s’ en dist inguent par le ur taille réduit e e t l’ ab sence d’ at tr ibuts séc uri - taire s ou co mmunautaires signif ica tifs . L ’ ar tic le étudie l’ expr es - sion b ru xelloise de ce phénomène d’ enc lavement , tant en c e qui conc erne la rép ar tition géographique des ens embles enclavé s que leur v ariété morpho logique. Il relati vise, sur base des obser va tions loc ales, cer taines lec ture s faites dans la lit térat ure au sujet de leurs r éperc ussions s ociales e t spatiale s. Mots - clés Encla vement résident iel, e spac e ur bain, lotisse ment, priva tisation, Br uxelles , communauté fe rmée Abstr act Ove r the pas t t went y year s a signific ant number of re sidential spac es with an enclose d appearance have bee n develop ed in Br ussels . Co ntemporar y with the gat ed c ommunities emerging 6_Dessouroux_v2.indd 47 27.06.12 13:08 URBIA - For m e s et gé ogr ap h ie de l ’ enc l avement ré sident iel à Br u xelle s Obser vatoire universitaire de la Ville et du Dév eloppement dura bl e - 48 - around the world, thes e sp aces are dif fer ent in their smaller size and in their lack of me aningful communit y or sec urit y at tribu tes. This paper examines the phenomenon of reside ntial encla ves in Br ussels , bot h in terms of ge ographical distr ibution and fo rmal diver sit y . Using loc al ob ser va tions, it que stio ns c er tain readings in the liter ature abou t the soc ial and spatial implic ations of this k ind of housing. Key words Residential enc lave, urb an spac e, housing e stat e, pr ivatis ation, Br ussels , gated c ommunity 6_Dessouroux_v2.indd 48 27.06.12 13:08 Le s c ahiers du dé vel oppement urbain dur a ble - 49 - Institut de géographie Introdu c tion La dyn amique ré sidentielle a s ensiblement évolué au c ours des vingt der nières années à Br uxelle s. C ela tient largeme nt à un ren - vers ement de tendance sur le plan soc iodémograp hique (Debo o - sere, Egger ick x, V an Hecke et W a yens, 2009). Al ors que B ru xelles connaî t de longue date un solde net néga tif de migrations i n terne s en raison de s mouvement s de suburb anisation, l’immigra tion étr angère, social ement trè s mix te, compense dé sor mais large - ment c e surp lus de dép ar ts . Couplé e à l’ acc rois sement na turel en augmentatio n continue depuis 1 5 ans , cet te immigration alimente une crois sance démographique de plus en plus marquée depuis 1 996 qui renfor ce par ailleur s la natur e c osmopolit e de Br uxelles , capital e de la Bel gique e t siège des pr incipales ins titut ions euro - péennes. Le s poli tiques de « rev italisat ion ur baine » menées par l es p ouvoirs public s br uxellois depuis les années 1 990 appuient cet te évolu - tion dans la me sure où elles vi sent à cré er de nouvelle s conditions d’ at tractivité : sout ien financ ier à d es opér ations ré sidentielle s, embellis sement et séc urisat ion de l ’ e spac e public . Ceci co ncer ne par tic ulièrement le s quar tier s déshér ités du c entre - ville et de la zone du canal, désormais engagés dans des proce ssus de gentr i - f ication alimentant à leur tour une (sur ) densif icat ion r ésidentie lle dans le s quar t iers do nt les pri x loc atifs et ac quisitifs sont re sté s acc es sibles aux ménage s le s p lus déf avor isés ( V an Cr iekingen et Dec roly , 20 03 ; V an Cr ieking en, 2 00 8 ). P récis ons toute fois que la ville dans s on ensemble est touchée par une augmentation de s pr ix de l ’immobilier qui traduit n otamment la cr oissanc e marquée de la demande. Dans ce c ontex te de m arché tendu, la promotion résidentie lle pr ivée r éagit en met tant davantage de lo gement s sur le marc hé. La produc tion globale a ainsi doublée entre les années 1 990 et 200 0 pour at teindre un nive au moyen de quelque 4’2 0 0 unités de logeme nts supp lémentaire s par an (Ananian, 20 1 0), alo rs mêm e que le nombre de mé nages augmente e n moyenne de 4’ 60 0 uni- tés (d’ après le s s tati stique s of fic ielles). S e r ajoute à ceci une ce r - 6_Dessouroux_v2.indd 49 27.06.12 13:08 URBIA - For m e s et gé ogr ap h ie de l ’ enc l avement ré sident iel à Br u xelle s Obser vatoire universitaire de la Ville et du Dév eloppement dura bl e - 50 - taine s egmentation du marc hé immobilier qui contr ibue au déve - loppeme nt de niches spécif ique s, c omme le s r ésidenc es - ser v ice s pour pers onnes âgées ou les immeubles d’ ac tivit és produc tive s conver tis en lof t s. L ’ objec tif en e st de s e p ositionner sur un marché conc urrent iel en prop osant de s produit s distinc tif s. Le s en sembles ré sidentiels clo s ou encla vés, une for me d ’habitat qui gagne sensiblement en impor tance d epuis le s année s 1 990 dans le s métr opole s urb aines un p eu par tou t dans le monde (Bil- lard e t al., 2005), c ons tituerai t un de ces produit s alter natif s ou complé mentaire s au logeme nt c lassique qui serai t par ticulière - ment r echer ché p ar une clien tèle dé sireuse d’ un environne ment ré sidentiel s écur isant et exclusif alliant r etranc hement e t prox imité de la ville. Nous aimer ions évaluer l’impor tance de ce phénomèn e d’ e nclo - sure ou d ’ e nclaveme nt en le replaç ant d ans le co ntex te de la pro - duc tion ré sidentielle géné rale à Bru xelles 1 depuis 1 990. L ’ objec tif premier e st d’ identif ier e t de dif fér encier le s diver se s for mes d’ enclosur e selon d es c ritè res t y pologique s pré cis. L a deu - xième é tape d’ analys e consis te à que stionne r diver ses le ctur es du phénomène d’ enclo sure mise s en avant dans la lit térature : l ’ am - pleur du phénomène es t- elle à même de remet tr e en que stion la cohé sion soc io - spatiale e n ville ou d ’ ac centu er la f ragmentat ion, mène - t- elle à un renou vellement des expr es sions d e la sociabilit é de voisinage e t des r appor t s à l’ esp ace public ur bain, es t- elle dé - ter minée avant tout par une demande cr oissante de sé curi té et d’ entre- soi co mmunautaire, c omme le lais sent entendre les études sur les gated c ommunities , ou d’ autr es f act eurs so nt- ils à pren dre en con sidération ? 1 L ’étude por te plus pr écisément sur la R égion de Bruxelles-Capitale, un territoire bilingue et formé de 1 9 communes qui constitue la zone la plus densément bâtie et le centre d’activit és de l’agglomération bruxelloise. Elle compte environ 1, 1 millions d’habitants sur un tot al de 1,9 millions d’habitants vivant dans l’agglomération morphologique. 6_Dessouroux_v2.indd 50 27.06.12 13:08 Le s c ahiers du dé vel oppement urbain dur a ble - 5 1 - Institut de géographie L’ e n c l o s u r e : le pro tot ype et ses f iliatio ns Le s métr opole s europée nnes dispo sent d ’ une l arge panoplie d’ esp aces résident iels pré sentant une p hysionomie encla vée, du simple regr oupement d ’habitations a utour d ’ une r ue en imp asse au comple xe privé, enc los et s écuri sé. Si chacun d ’ eu x ne pré sente pas les mê mes c arac tér istique s, ils par tic ipent tous d’ un même mouveme nt d’ app ropria tion et de fer meture d ’ un e space de prox i- mité ou de voisinage qui s e t rouve utilisé, de f ait ou de droit, avant tout par le s ri verains. L ’ évaluation de l’impor tance pr ise par l’ enclave ment résident iel exige de déf inir préalable ment les cri tère s qui sont pr opres à ce s ensemble s et qui les dif fér encient des autre s produits immobiliers . Morpholo gie des « gated co mmunities » La dif fusion de s en sembles ré sidentiels pri vés et clôturé s à tra vers le monde au c ours des ving t der nière s anné es a d onné nais sance à une sé rie de v ocable s : « ré sidenc e f erm ée » (Jaille t, 1 99 9), « wal - led estate » , « fenced hous ing developmen t » ( B landy et Par sons, 2003 ), « en clave résid entielle sécur isée » (Séguin, 20 1 1 ) et sur tout « gated communit y » ( Blakely et Snyder , 1 99 7), une expr es sion em- prunt ée au conte xt e état sunien. Ce s « co mmunautés fer mées » sont des lotis sement s pavillonnair es, des ens embles d’h abitations mitoyenne s ou des groupe s d’immeuble s à appar t ement s qui dispose nt, outr e les e spac es d’habi tation pr ivé s et d’éventu els e space s ou ver t s ( jardin, cour), d’ e spac es privat ifs plus ou moins é tendus rése r vés aux seuls ré sident s e t v isiteurs 2 , en dép it de leur aspe ct f orme l assimilable à un es pace public « cl assique ». 2 Il y a lieu de distinguer diff érentes formes d’ organisation de ces ensembles r ésidentiels priv és en fonction de la manière dont les droits de propriét é et la jouissance des espaces, des équipements et des ser vices collectifs sont par tag és entre les propriétaires, les occupants et une é ventuelle structure de chapeautage (McKenzie, 1 994 ; Glasze, 2003) : copropr iét é, coopé- rative, sociét é de capitaux, association de propr iétaires, copropriét é en temps par tag é ou multipropriét é. Une étude plus approfondie sur les di- verses formes juridiques de copropriét é est tout de même encore à faire. 6_Dessouroux_v2.indd 51 27.06.12 13:08 URBIA - For m e s et gé ogr ap h ie de l ’ enc l avement ré sident iel à Br u xelle s Obser vatoire universitaire de la Ville et du Dév eloppement dura bl e - 52 - Le s équipement s ainsi que diver s ser v ices c ollec tifs (garder ie pour enfant s, équipe de ne t toyage et d’ entr etien, sur veillanc e… ) éven - tuellemen t pré sent s sont financé s e t géré s par un pot c ommun alimenté par le s propr iétaire s indiv iduels ou le s lo cataire s. Un organe de gér ance co ordonne le s act ivit és et le s ser v ice s interne s à la ré sidence (Glas ze, 2 0 03 ). Un modèle de ré férence dis cutable Le s « gated communitie s» son t gén éralement pré sentée s dan s la lit tér a tur e 3 comme la for me la p lus a boutie de l’ enclo sure résiden - tielle puisqu’ elles allient la prése nce d’inf rast ruc ture s collec tive s, l’ exis tenc e de c lôture s entourant l’ ensemble ré sidentiel, la mobi - lisation de moyens tec hniques et humains de g est ion et de sur - veillance d es bien s et la mise en valeur d ’ une vie c ommunautaire à l ’éch elle du vo isinage. L a fo calisatio n des médias, mais égale - ment d ’ une l arge par t de la re cherc he scient ifique, sur ces for mes par tic ulièrement avanc ées d’ enfer mement ré sidentiel a p olaris é les repré sentat ions autour de ce m odèle de réfé rence, cer te s en exp ansion dans les v illes nord - e t sud- amé ricaine s, sud - afr icaine s et moyen - or ientale s, mais relat ivement pe u développé en Eur ope. Il serai t dè s lor s quelque peu réduc teur de limiter l’ analyse à la seule pr ise en c ompte de s ensembl es ré sidentie ls répon dant à ce s cr i - tère s r elati vement res tric tif s. I l nous semble, au contr aire, imp or tant d’ élargir le champ d ’ analy se e t de p rendre en considé ration, dans l’invent aire propo sé, toute f orme d ’ enc lavement r ésident iel. For mes apparenté es et déc linées : Le s ensembles r ési - dentiels encla vés Le s ensembl es résident iels enclavé s s e p rése ntent comme des esp ace s amé nagés de manièr e à dis suader le s non -r ésident s d’y péné trer . Ils dispo sent d ’ un nombre limité d ’ a ccè s, f ermé s à l’ aide 3 Cet ar ticle ne vise pas à fournir un état de la question. On pourra se r éf érer aux ouvrages signalés notamment dans (Glasze et al., 2006) et dans le numéro thématique de la revue Geog raphica Helvetica (4/2003) consacr és au dé veloppement de lotissements fer més dans dif f érents contextes (Amériques, Asie, Europe, Afrique). 6_Dessouroux_v2.indd 52 27.06.12 13:08 Le s c ahiers du dé vel oppement urbain dur a ble - 53 - Institut de géographie d’ une gr ille ou d’ une bar riè re ou dot és de moyens de dis suasion plus subtils : une ent rée pre stigieus e, une signalisat ion dissuasive ou, p lus simplem ent, des matér iaux de re vêtement dif fé rencié s. De s espac es ex té rieur s des tinés à ou utilisés pr incipalem ent par les résident s y sont égaleme nt pré sent s : au moins une voie de des - ser t e des habita tions, sinon un es pace ver t, une plaine de jeu, un ter rain de sp or t. A prior i, le s tatu t de la voir ie n’ en tre pas en ligne de compt e, même si les e space s rele vant du domaine pri vé ad- met tent automatiqueme nt de s mode s de ges tion ou d’ a ccè s plus re str ic tifs. Les dispositi fs de s écur ité (caméras de sur veillanc e, gardiennage) ne cons tituent p as en soi des a tt ribut s néc ess aires, mais per met tent d ’évaluer le degré de re trancheme nt et de pr o - tec tion dont b énéf icient le s dif fére nts en sembles . État des données En l’ absenc e de donnée s sys témat iques ou d’ étude s empirique s de sy nthès e, l’évaluat ion du phénomène d’ enclo sure ou d’ encla - vement r ésidentie l à l’ échelle d ’ un pay s voire de l ’Europe es t impos sible. Si c er tains c hercheur s se so nt at telé s à réper torie r les programme s immob iliers neufs assimilables à de s e spac es ré sidentiels clos (voir par exemple Madoré, 20 1 0 pour le c as de la Franc e et Dor ier - Appr ill et al., 2008 p our la v ille de Marseille), il n’ exi ste à ce jour aucune base s tatis tique ou car t ographique à large é chelle p erme ttant de connaît re le nombr e, la lo calisation ou l’ empri se spatiale de s esp ace s résident iels enclo s. Af in de répondre dans une cer taine mesure à ce manque de re ssourc es e mpiriques , de chif f rer l’ impor tanc e du phé nomène d’ encla vement ré sidentiel et d’ en analys er la rép ar tition spatiale et la var iété mor pholo gique, nous a vons pr océd é au r ecens ement sys témat ique de t ous le s nouve aux pr ogrammes réside ntiels pr i - vés de ce t y pe à l ’éc helle de la Région de Br uxelle s- C apitale pour la pér iode allant de 1 990 à 20 1 1 4 . Deux sourc es d’inf orma tion pr incipales ont été exploit ées : un inventaire pr éexi stant de toute s 4 Y com pr is donc t outes les habitations dont la livraison est annoncée pour 20 1 1 . 6_Dessouroux_v2.indd 53 27.06.12 13:08 URBIA - For m e s et gé ogr ap h ie de l ’ enc l avement ré sident iel à Br u xelle s Obser vatoire universitaire de la Ville et du Dév eloppement dura bl e - 54 - les opéra tions immobilièr es d’ au moins 10 loge ments , tous ty pe s conf ondus, initiée s depuis 1 98 9 (Ananian, 20 1 0) ainsi que les dos siers d ’ au toris ations de bâtir et de lotir disp onibles aupr ès de l’ administr ation r égionale 5 . T oute op ération immobilière ( lotiss e - ment, nouve lle c onst ruc tion ou trans for mation subs tantielle d’ un bâtime nt exis tant) néce ssite en ef fet l’ oc troi pr éalable d ’ un p ermis. Outr e u ne indication appro chée de la date de c onst ruc tion, ce s dos siers f ournis sent des inf ormat ions sommaire s sur les con str uc - tions p révue s (loc alisation, emprise au sol, nombr e et taille d es logeme nts) et la n ature du de mandeur , c’ es t- à - dire la f ilière de pro - duc tion à laquelle appar tient l’ opéra tion. Une fois identif iés le s si tes potent iels à c onsidére r sur base de s infor mations relevée s dans ces banques de donnée s, une sélec tion f inale a été ef f ec tuée moyennant une anal yse de photo s aér iennes, des visite s sur l e ter rain (ef fec tué es e n 2009 en 20 1 1 ) et de s in - for mations f ournie s par les s ociété s de promot ion ou les bure aux d’ archite ct ure. L e nombr e de logement s par op ération ainsi que les f orme s d’habitat (maison unifamiliale, immeub le à app ar te - ment s ) e t les inf ras truc tur es co llec tive s prés entes o nt été ré per to - rié s sys témat iquement pour cha que ensemble. Pré cisons d’ entr ée de jeu que toute s l es for mes d ’ enc lavemen t sont pr ises en compt e, y co mpris le s impa sse s e t l es clos ré siden - tiels relevant du domaine public . S eul leur cara ctè re en clavé (pré - senc e d’ un porc he, voie d’ accè s unique, voirie rétréc ie au niveau de l’ entré e ) e t l’ exis tence d ’ e spac es ex tér ieurs d ’ allure ou d e nature publique leur valent d’ êtr e pris en c ompte 6 . 5 Plus pr écisément la Direction de l’Urbanisme au Minis tère de la R égion de Bruxelles-Capitale. 6 Les immeubles à appar tements disposant de vastes espaces privatifs situés à l’int érieur des bâtiments (hall d’entr ée, couloirs, cages d’escalier) n’ ont dès lor s pas ét é retenus dans l’invent aire. 6_Dessouroux_v2.indd 54 27.06.12 13:08 Le s c ahiers du dé vel oppement urbain dur a ble - 55 - Institut de géographie Les ensembles enclavés créé s à Bruxelles de - puis 1 990 La f igure 1 donne une pr emière vu e d’ ensemble de s opéra tions ré sidentielle s répe r tor iées. Au total, la Région bru xelloise c ompte 54 ensemb les enclavés rassemblant quelque 5 10 m aisons uni fa - miliales et 1’ 650 appar tement s. La plupar t d es sites sont relati - vement pe tit s et ne c omptent qu’ e ntre 10 et 50 logeme nts. L es ensemble s de mais ons unifamiliales n e regroupe nt, quant à eu x, qu’ une vingtaine de logement s tout au plus. La prépondér ance de s immeubles à app ar tement s (7 6 %) es t à met tre en rapp or t ave c la taille relat ivement pe tite des mé nages en milieu urb ain (par t élevée d ’isolé s, de coupl es sans enf ants, d e retrai tés). Figure 1 : Géogr aphie de s ensembles encl av és bruxel - lois (199 0 - 2011) 6_Dessouroux_v2.indd 55 27.06.12 13:08 URBIA - For m e s et gé ogr ap h ie de l ’ enc l avement ré sident iel à Br u xelle s Obser vatoire universitaire de la Ville et du Dév eloppement dura bl e - 56 - La loc alisation des ense mbles résid entiels es t f or teme nt c orr élée au stat ut socioé conomique de la populat ion r ésidente . L a grande major ité d’ eux se situ e dans les zone s excent rée s de Bru xelles et plus pr écisé ment dans les q uar tier s le s plus aisés situés dans le sud et l’ e st de la ville. En é tudiant la lo calisatio n des « clos pr ivés » datant d’ avant 1 990 7 , on cons tate d’ ailleurs une cer taine c ontinui- té dans la géo graphie du p hénomène d ’ e nclavem ent qui ép ouse celle de l a str uc turation s ociale de Br uxelle s 8 . Si la p rése nce d ’ une clientèle aisée et d’ un environne ment ur bain at tra yant a joué et joue sans doute enco re en f aveur du suc cès de ces opér ations, l’ exis tence d’ une sér ie de parc elles non bâtie s d’ ass ez grande taille au pour t our de la v ille con stit ue, du moins de nos jours, un autre par amètre f avorable à leur développ ement. For mes de l’ enclavement Pour dif fére ncier les f orme s sous le squelles s e décline l’ encla ve - ment r ésidentie l, nous dis tinguons qua tre t y pes déf inis sur bas e de cr itère s mor phologique s. Le point c ommun à tous le s ensemble s ré sidentiels e st d’ être f ormé s d’ un groupe de bât iments d ’ un seul tenant disposé s le long d’ une voir ie unique en impasse 9 , p rivé e ou publique, s er vant à l a s eule dess er te des habitatio ns. À par - tir de cet te conf iguration de base se dis tinguent des ense mbles variabl es en taille, é quipement et physionomie, clas sés ici par ordre décr oiss ant de l’impor tance des mesure s physique s e t s ym - bolique s d’ enclave ment : 7 Un recensement de ces « clos pr iv és » (espaces r ésidentiels priv és orga- nisés autour d’une voirie unique dont l’accès est limit é) a ét é ef fectué en 1 99 7 (Rouyet 1 99 7). Nous reproduisons ici leur localisation après avoir ef fectué une v érif ication r écente (2009) sur le terrain. 8 L ’in ventaire des « clos priv és » r é vèle par ailleur s que l’enclavement n’est pas un fait r écent. Les ensembles les plus anciens et parmi les plus pres- tigieux remontent aux années 1 9 10 et 1920 : le square du Bois (appelé également square des Milliardaires), le V al de la Cambre, la Galerie de W aterloo. 9 D’autres configurations sont é videmment possibles tout en pr éser vant le caractère retranché de l’ensemble: rue disposée en fer à cheval, plusieur s accès sans rue trav er sante. Les ensembles bruxellois r écents disposent toutefois t ous d’un accès unique. 6_Dessouroux_v2.indd 56 27.06.12 13:08

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